A l'occasion du lancement de sa nouvelle collection, Spidi nous a ouvert ses portes : des gants de Kenny Roberts à la combinaison de Marco Melandri, en passant par l'airbag Neck DPS, Moto-Net.Com a pu mesurer le chemin parcouru par l'enseigne italienne.
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Trônant en bonne place dans le hall du siège social de Spidi, une magnifique F4 MV Agusta et une rarissime Honda 750 NR accueillent les visiteurs. Du sculptural coup de crayon de Massimo Tamburini à l'audace technologique du V4 à pistons ovales du blason ailé, les deux motos synthétisent à elles-seules la philosophie du manufacturier italien : entremêler l'esthétisme à l'innovation.
Démarrée en 1977, sous l'impulsion de Renato Dalla Grana (lire encadré ci-contre), l'histoire de Spidi est jalonnée de succès sportifs et d'une recherche permanente de procédés et de matériaux améliorant le confort et la protection. A l'origine spécialisé dans le gant sportif, ce manufacturier établi à une heure de Venise (et à un jet de pierre de Dainese !) jouit aujourd'hui d'une réputation flatteuse à travers 42 pays, même si l'Italie - chauvinisme transalpin oblige ! - reste le principal marché avec 40 % du chiffre d'affaire !
Bien qu'aujourd'hui la production soit délocalisée en Europe de l'est, le siège italien regroupe encore le bureau du design, un centre d'expédition, plusieurs ateliers de coutures et le Safety Lab, le laboratoire de recherches sur les équipements de protection de la marque.Désormais, le rôle des "petites mains" de l'enseigne transalpine se cantonne au contrôle qualité et surtout à la compétition : chaque couturière possède des fiches détaillées sur tous les pilotes Spidi (tailles, poids, sponsors...) et c'est dans ces murs que sont assemblés les gants de Shinya Nakano, les bottes de Leon Haslam ou la combinaison de Marco Melandri !
Aujourd'hui dirigé par Nicolas Dalla Grana, le fils du fondateur décédé il y a une dizaine d'années, Spidi sponsorise en effet quinze pilotes en championnat du monde ...ou plutôt quatorze avec le retrait forcé de Sete Gibernau (lire Moto-Net.Com du 13 juillet 2009) ! Or, de cette historique et importante présence parmi l'élite, cette entreprise de soixante salariés puise l'inspiration pour continuellement améliorer sa production racing, ce qui profite ensuite à l'ensemble de la gamme.
Confort et protection
C'est dans le fameux Safety Lab, que l'on peut mesurer l'implication du manufacturier dans le domaine de la sécurité : si autrefois, les demandes des pilotes ne concernaient qu'essentiellement le confort, progressivement la sécurité et la protection sont devenues des requêtes prédominantes dans l'élaboration d'un équipement.
La comparaison entre le premier gant sportif de la marque - porté à l'époque par un certain Kenny Roberts - et le dernier Carbo Six Glove en est la parfaite illustration : en trente ans, la confection d'une paire de gant est passée de 64 à 173 pièces !
Plus important encore, les modèles contemporains utilisent aujourd'hui des mélanges de kéramides, de silicone, de carbone ou de kevlar pour assurer flexibilité et protection. Des matières que l'on retrouve sur les combinaisons des pilotes Spidi, dont la réalisation demande une quarantaine d'heures à l'atelier de couture !
Toujours plus légers et ergonomiques, les équipements des pilotes sont devenus de plus en plus protecteurs grâce aux progrès effectués sur les matériaux utilisés. Néanmoins, Spidi - comme ses concurrents directs - travaille d'arrache-pied sur des dispositifs airbag, incontestablement le prochain grand pas en matière de sécurité passive du conducteur.
Quelque soit le degré de protection offert par des gants, une combinaison ou un blouson, et même si les coques dorsales - voire pectorales - ont considérablement augmenté la sécurité des utilisateurs, l'airbag est actuellement le seul moyen concret de protéger des zones sensibles comme la nuque et les clavicules.
Une conclusion à laquelle est arrivée Spidi depuis une dizaine d'années déjà ! En 2000, les italiens dévoilent la DPS02 : la "première veste-airbag" du marché deux-roues. Déclenchée par la tension d'un câble relié à la moto, une cartouche gonfle rapidement un coussin sur les parties supérieures du pilote, afin de minimiser les traumatismes. Malgré cela, en dix ans, Spidi n'a vendu qu'environ 3 000 unités de son dispositif : celui-ci a donc été revu pour être plus compact, moins lourd, plus polyvalent et moins cher.
Avec son nouvel airbag, baptisé Neck DPS, le manufacturier pense détenir une alternative plus séduisante : léger et bien mieux intégré, le nouveau dispositif peut s'installer sur une veste, un blouson et une combinaison de piste ou s'enfile au-dessus d'un blouson par le biais d'un gilet pré-équipé. Réalisé dans la même matière que les gilets par balles, le coussin reçoit une pression de 25 kg/pascal lors de la mise en action du dispositif et entoure la tête de l'utilisateur en un clin d'oeil.
Testé par nos soins, le Neck DPS forme un véritable "carcan" protecteur, entraînant une sérieuse réduction des mouvements de la tête - et donc les risques de "coup du lapin" -, tandis que la nuque et les épaules sont elles-aussi protégées.
Le neck DPS est réutilisable plusieurs fois, en changeant simplement la cartouche située sur le devant du gilet. Encore au stade des derniers tests, ce produit offre une réelle plus-value en termes de sécurité et devrait être commercialisé aux environs de 300 € sous la forme du gilet pré-équipé. Dans un avenir proche, il sera possible d'acquérir - monnayant un supplément financier bien entendu ! - un blouson ou une combinaison Spidi dotée du Neck DPS.
Seul hic à nos yeux : l'airbag Spidi utilise encore un câble auquel le pilote doit se relier en montant sur la moto. Un réflexe fastidieux, interdisant probablement son introduction en Grand-Prix... et l'importante publicité qui va avec ! Imaginez qu'un pilote oublie de se "décrocher" en changeant de moto durant la course (en cas de pluie par exemple) et le malheureux perdrait de précieuses secondes - minutes ? - à se débarrasser de l'airbag gonflé autour de son cou !
A côté de l'airbag trône le prototype d'un gilet rafraîchissant : planquée dans la bosse d'une combinaison, une petite batterie entraîne une pompe qui envoie un liquide froid dans d'étroits conduits placés tout autour du gilet. D'après Spidi, ce nouveau dispositif à destination des compétiteurs sérieusement malmenés par les grosses chaleurs en course, serait capable d'abaisser la température autour du corps du pilote d'environ 10°c pendant une heure !
Entièrement dédié à l'amélioration du confort des pilotes professionnels, cet intéressant projet ouvre aussi de nouvelles perspectives pour le motard lambda : protégé grâce à l'airbag - et à des équipements toujours plus sûrs - ou agréablement rafraîchi lors d'une traversée d'agglomération sous 35°c, les progrès technologiques découlant ou non de la compétition concourent à rendre nos trajets plus sûrs et plus agréables. Visiblement, le confort et l'intégrité physique des utilisateurs continuent de constituer les fondamentaux du manufacturier Spidi !
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