Essai Suzuki SV650 2016 : retour sur investissement

La Gladius... Son nom français aurait pu être valorisant si sa traduction latine (glaive) n'avait laissé un drôle de goût en bouche. L'appellation choisie par Suzuki pour succéder aux appréciées SV650 (N et S) n'a jamais évoqué la puissance ni le succès, à l'instar par exemple de la Fireblade - Lame de feu - Honda (lire notamment notre Duel Gladius Vs XJ6 de février 2009 et notre Comparo Gladius Vs ER6n Vs NC700S de juin 2012).

Et le positionnement ambigu développé par les premiers coloris très "girly" (entre autres le biton mauve et crème) n'a pas joué en faveur de cette moto pourtant agréable. Son design un peu fade, l'aspect "plastoc" de certains composants et son silencieux vraiment moche ont aussi participé au succès mitigé de la Gladius : 1127 exemplaires se sont écoulés l'an dernier en France, loin - très loin - des 4763 Yamaha MT-07 et des 3278 Kawasaki ER-6. Bref, la relève de la SV n'a pas pris...

Pour recoller à ces best-sellers du marché, Suzuki fait machine arrière en redonnant vie à sa SV650, faisant en quelque sorte du neuf avec du vieux. Mais avec du "bon vieux", car la lignée SV bénéficie d'une excellente réputation (lire MNC du 17 novembre 2015 : adieux Gladius, re-bonjour SV650 !) !

Ce roadster lancé en 1999 se distingue tout d'abord par sa motorisation, le seul V-twin japonais de cette cylindrée. Plébiscitée pour sa polyvalence et son brin de folie, ce moteur de 645 cc calé à 90° a marqué les esprits et inscrit son nom en haut des hit-parades.

Entre le roadster (N), les sportives (S) et les trails (V-Strom 650), quelque 410 000 unités équipées du fameux bicylindre ont été diffusées depuis sa création. Ne voulant pas renouveler l'impair commis avec la Gladius, Suzuki redonne à sa remplaçante les codes, le style et même l'appellation originale !

Calée dans le catalogue entre la petite Inazuma 250 et le 4-cylindres sportif GSR 750, la "nouvelle" SV espère draguer les possesseurs de permis A2 autant que les quadras revenant à la moto, en articulant facilité et plaisir de conduite. Signe des temps, le roadster n'est plus doublé d'une version sportive dotée de demi-guidons racing...