Ressuscitée avec les motos Chief et Roadmaster, la marque Indian connaît un vif succès avec sa performante Scout. Le constructeur de Springfield entend poursuivre son essor avec un modèle plus ''light'' mais pas moins savoureux : la Scout Sixty. Essai !
Après avoir fondé en 1998 les motos Victory, le groupe Polaris s'est porté acquéreur en 2011 de la plus ancienne marque américaine de motos : Indian, créée en 1901... Soit deux ans plus tôt que Harley-Davidson, leader incontesté du marché US jusqu'en 2013, année de la sortie du Thunder Stroke 111 du grand chef indien.
"Nous avons beaucoup de succès avec Indian", se félicite Grant Bester, directeur général des activités motos et Slinghot pour Polaris sur le secteur Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). "Et nous avons beaucoup d'idées pour Victory", glisse-t-il au passage, rappelant habilement le rendez-vous fixé au 19 février 2016...
Scout Sixty : disponibilité, coloris et tarifs |
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En introduction de sa conférence de presse, le big boss sud-africain nous apprend qu'en sept ans seulement, Polaris Industries a réalisé 16 acquisitions. Son portefeuille compte aujourd'hui 20 marques qui commercialisent des quads, motoneiges, motos, véhicules routiers électriques ou hybrides, ainsi que des accessoires.
Sur un air de "Ma grosse entreprise ne connaît pas la crise", il ajoute que le groupe américain a fait gonfler son chiffre d'affaires de 1,9 milliard de dollars en 2008 à 4,7 milliards cette année, embauché sur la même période plus de 4000 personnes (7200 au total), quadruplé le nombre de ses usines (12) et plus que doublé son nombre de modèles (271).
Dévoilé au salon EICMA de Milan en novembre dernier (lire MNC du 20 novembre 2015), le 271ème modèle du géant de Minnesota est justement la Scout Sixty, petite soeur de la Scout "tout court". En route pour son lancement européen dans le sud de l'Espagne, à Marbella !
Trois ans après avoir relancé Indian via des modèles classiques conçus en priorité pour le marché américain - la série des Chief et le Roadmaster, motorisés par le V-Twin à air de 1811 cc -, Polaris a brillamment investi le segment des moyennes cylindrées grâce à son V-Twin à eau de 1133 cc.
"La Scout a remporté un vif succès aux États-Unis", poursuit notre hôte, chiffres à l'appui : "nous avions programmé la production de 4000 machines pour les USA cette année, mais nous en avons finalement livré environ 9000".
Rappelons au passage que les clients français ont fait les frais de l'appétit vorace des bikers d'outre-Atlantique : "la bonne surprise de 2015, ce sont les résultats de ventes de notre Scout malgré les quatre mois de retard de livraison (...) dus à une sur-demande du marché US", nous confiait Pierre Audoin, responsable France Indian et Victory, lors de notre Bilan du marché moto 2015).
La louvette est de sortie
Afin d'entretenir sa "success-story", Indian a décidé de profiter de son prospère Scout et de donner naissance à une petite frangine : une "louvette" qui s'adresse à une clientèle plus jeune et donc moins expérimentée (l'homologation A2 est en cours), plus urbaine, plus européenne, - un peu - moins aisée et plus féminine...
À l'instar de nombreux constructeurs, Indian sait rationaliser sa production et adopte la politique de plateforme sur sa Scout. La Sixty ne sera d'ailleurs pas la seule déclinaison : il faut s'attendre à voir débarquer d'autres modèles dans les prochaines années.
Garées l'une à côté de l'autre, la Scout "tout court" et la Scout "Sixty" se ressemblent comme deux gouttes d'huile. Mais pour légitimer cette extrême ressemblance, Mister Bester insiste sur le fait que "Indian a évolué très rapidement en très peu de temps".
La recette d'Indian se veut donc simple : abaisser la cylindrée du V-Twin, supprimer un rapport de boîte, noircir un bon nombre de pièces et conserver tous les autres ingrédients de la savoureuse Scout originelle... Savourée en tout cas par "environ 400 clients français l'an dernier", nous précise Pierre Audoin (322 immatriculations).
Le suffixe "Sixty" ne se rapporte pas aux années 60 - la hache de guerre d'Indian était alors profondément enterrée - mais à la cylindrée de son "nouveau" moteur qui passe de 69 "cubic inches" à 61 ci (999 cc), via une diminution de 6 mm du diamètre des deux pistons (lire notre Présentation de la Scout Sixty).
"Il s'agit d'une petite cylindrées aux États-Unis, mais cela reste assez important en Europe", souligne le patron des activités motos de Polaris en Europe : "la puissance est réduite, mais elle demeure la plus importante sur son segment".
Avec une puissance de 78 chevaux et un couple de 88,8 Nm (voir la fiche technique en dernière page), la Sixty supplante effectivement les entrées de gamme de la concurrence américaine (Iron 883) ou japonaise (Vulcan S), plus petites mais aussi moins chères.
Pour baisser la facture de sa Sixty justement, Indian a retiré le cinquième rapport de la boîte six vitesses de la Scout : "cela coûte effectivement un peu moins cher à produire", nous confirme Grant Bester. Mais cela permet surtout de valoriser la Scout par rapport à la plus basique Sixty.
La nouvelle Indian simplifie aussi son style : la selle en cuir fauve de la Scout originelle est remplacée par une selle en vinyl noir, les bâtons et tours des jantes ne sont plus polis et le badge "Scout" disparaît du réservoir de 12,5 litres - qui conserve sa magnifique découpe assortie aux garde-boue enveloppants.
Les responsables de la marque nous indiquent parallèlement que le phare, le guidon, les ressorts d'amortisseurs arrière et les habillages moteur ne sont plus chromés mais simplement peints en noir. Une bonne nouvelle pour certains futurs propriétaires qui auraient payé pour !
Indian nous signale enfin la teinte noire du cadre et la disparition du cache-fils surplombant le petit optique avant. C'est en se penchant dessus que Moto-Net.Com regrette la teinte grise des gaines du frein avant et de l'embrayage : élégante sur la Scout, elle est décevante sur la Sixty.
Mais il s'agit là d'une des rarissimes critiques que peut formuler le Journal moto du Net à l'égard de la finition de la Sixty. Pour la forme, ajoutons la présence de clignotants en plastique-toque, et celle d'un petit capuchon noir au milieu le du beau garde-boue (remarque surtout valable sur le coloris blanc, naturellement).
Le moteur et ses carters finement usinés et joliment dessinés sont de toute beauté. Quant à la partie cycle, scrupuleusement conservée, elle continuera d'envouter les adeptes de la marque. En contrepartie, le poids de la Sixty ne diminue que d'un petit kilogramme : 246 kg à vide d'après la balance du constructeur.
En comparaison, le tarif baisse davantage : comptez 11 990 € pour la Sixty dont le V-twin de 999 cc développe 78 chevaux et 88,8 Nm, au lieu des 13 590 € exigés pour la Scout "tout court" mais davantage chromé, son moteur de 1133 cc, ses 100 ch et ses 95 Nm pour 247 kg.
Comme nous venons de le voir, la recette de la Sixty est simple. Mais est-elle bonne ? Moto-Net.Com va tenter de répondre à cette question en parcourant la boucle de 240 km proposée par les responsables européens de la marque Indian, à travers la sublime et ensoleillée région de Marbella (Espagne). En route, troupe de Scout...
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS SCOUT SIXTY |
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POINTS FAIBLES SCOUT SIXTY |
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