Murmuré depuis quelques mois, le retour de Yamaha en World Superbike en 2016 vient d'être confirmé. Une sacrée bonne nouvelle pour les fans des Bleus... et pour ceux de Sylvain Guintoli et Alex Lowes, qui piloteront les R1 officielles l'an prochain !
La dernière participation de Yamaha R1 officielles en World Superbike remonte à 2011, quand Marco Melandri et Eugene Laverty avaient obtenu cette saison - dominée par Carlos Checa et sa 1098R - les deuxième et troisième places du championnat du monde.
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent sans doute que les deux "rookies" - les deux "bleus", si vous préférez ! - avaient achevé leur solide campagne 2011 par un admirable doublé à Portimao.
Avant eux, deux autres pilotes officiels de R1 s'étaient déjà fait remarquer : l'exceptionnel Ben Spies était devenu l'unique pilote Yamaha titré dans l'histoire du WSBK en 2009 et le prometteur Cal Crutchlow avait décroché l'année suivante son ticket pour le MotoGP grâce à son "titre" de meilleur rookie WSBK 2010.
Yamaha en WSBK : des succès en 2007, 2009... et 2016 ?
Malgré ces excellents résultats - auxquels il convient d'ajouter le seul titre "constructeur" de la firme d'Iwata décroché en 2007 avec Troy "Superpole" Corser et Noriyuki "Poulidor" Haga, Yamaha décidait fin 2011 de mettre un terme à son engagement officiel, les japonais préférant concentrer leurs efforts et moyens sur le MotoGP...
Un an plus tard néanmoins, les fans des Bleus - très nombreux en France où Yamaha est numéro un du marché moto - avaient repris espoir de voir des R1 rouler au plus haut niveau, par le biais de l'équipe Yakhnich titrée en World Supersport 2013 en compagnie de Sam Lowes.
"Notre objectif est d'amener nos deux pilotes (Lowes et Leonov, NDLR) au plus haut niveau, même le championnat du monde Superbike. C'est pourquoi nous avons signé avec eux un contrat sur le long terme ", prévoyait alors Alexander Yakhnich.
Fidèle à sa parole, le grand patron russe est bien monté en catégorie supérieure... mais avec une autre marque et un autre pilote (lire MNC du 18 novembre 2013 : MV Agusta et le team Yakhnich montent en Superbike) ! Cette collaboration tombera finalement à l'eau, en raison notamment des annulations successives des manches russes de World Superbike.
Fin 2014, l'annonce de l'arrivée sur le marché d'une toute nouvelle R1 pouvait laisser croire au retour de la marque aux diapasons en World Superbike dès 2015. Mais là encore, les supporters ont été déçus : comme Ducati avec sa 1199 Panigale, Yamaha a préféré s'entraîner en Superstock (lire MNC du 20 janvier 2015 : la Yamaha R1 2015 en rodage avec Marino et Guarnoni en STK1000).
Engagé lui aussi en coupe FIM Superstock et en championnat Superbike italien, Sylvain Barrier nous avait fait part de ses plans : effectuer une bonne année 2015 et, potentiellement, monter en World Superbike la saison suivante (lire notre Interview MNC : Barrier avec Yamaha en STK1000 et CIV !)...
Finalement, la "nouvelle" R1 de 2015 se lancera bel et bien dans la course - aux titres WSBK "pilote" et "constructeur" - en 2016, mais c'est un autre Sylvain qui la pilotera... Un Sylvain champion du monde de Superbike en 2014 sur Aprilia RSV4 : Guintoli, who else ?!
"Je savais dès le début de la saison qu'il allait être très dur de défendre le titre", déclarait hier "Guinters" à WorldSBK.com, "mais je suis content qu'il aille à Johnny parce qu'il travaille très dur depuis longtemps et que tout s'est bien passé pour lui cette année".
Passé cet hiver sur la Honda Fireblade de Jonathan Rea justement, notre n°1 de la discipline a connu une saison 2015 laborieuse et a été contraint de céder son trône à l'impitoyable "JR", couronné le week-end dernier en Espagne (lire notre Analyse du Mondial Superbike à Jerez).
"Ça m'a rendu triste (rires), mais j'étais aussi heureux. Le temps passe... Mon titre restera à jamais avec moi. Je suppose que se recentrer sur l'avenir est aussi une bonne chose", concluait Mister Guintoli que son contrat avec Honda Pata empêchait d'annoncer sa signature avec Yamaha en 2016...
Officialisé par Yamaha Motor Europe ce matin, le transfert du pilote anglo-drômois (originaire de Montélimar et résidant non loin de Donington Park) se double de celui d'Alex Lowes, qui a lui aussi pas mal galéré cette saison aux commandes d'une moto quelque peu "dépassée" (tout est relatif, puisqu'elle est championne du monde d'endurance en titre pour la 14ème fois !) : la Suzuki GSX-R 1000.
Guintoli et Lowes : deux pilotes extrêmement motivés
Le frère jumeau de Sam Lowes - Sam, le champion de Supersport censé monter en Superbike avec le team Yakhnich ! - pilotera la seconde R1 officielle alignée par Yamaha mais ne changera pas d'équipe puisque c'est le team Crescent qui sera chargé de préparer les motos.
"Yamaha Motor Europe conservera la responsabilité en matière de stratégie et de développement technique ainsi que pour le recrutement des pilotes, tandis que le staff hautement expérimenté de Crescent s'occupera de mener à bien les opérations du team sur chaque manche du championnat", précisent les responsables de la marque japonaise.
Bridé cette année par les soucis de mise au point - de l'électronique, notamment - de sa "Gex", Alex Lowes compte améliorer ses résultats en 2016 et briller autant que ses compatriotes Rea, Sykes, Davies et Haslam qui trustent actuellement les quatre premières places du classement WSBK 2015.
Pour ce faire, le champion de British Superbike 2013 parie sur la Yamaha dont les premiers résultats en compétition sont encourageants : "alors que la saison 2015 touche à sa fin, la YZF-R1 a déjà remporté de nombreuses victoires dont le tout premier Championnat AMA Road America et les 8 Heures de Suzuka 2015 grâce aux stars du MotoGP Pol Espargaró et Bradley Smith ainsi qu'au quintuple vainqueur du All Japan Superbike, Katsuyuki Nakasuga", souligne son futur employeur.
"En Grande-Bretagne, la R1 est en lice pour le titre du Championnat British Superbike et a déjà remporté le titre Superbike en Pologne et le titre Superstock en France", surenchérissent les japonais. "Yamaha est aussi en tête du FIM CEV Repsol et a fini à la deuxième place du championnat du monde FIM d'endurance le week-end dernier avec le team français GMT94 Yamaha".
Reste à savoir si la Superbike d'Iwata fonctionnera aussi bien dans sa configuration World Superbike, plus proche du Superstock en ce qui concerne la motorisation depuis cette année mais toujours très pointue en termes de préparation de la partie cycle (lire MNC du 18 juin 2014 : règlement du World Superbike 2015, ciao l'Evo).
"Nous avons pris un an pour gagner en expérience avec la nouvelle R1 dans différents championnats où la moto a déjà prouvé son potentiel, avec une incroyable victoire aux 8 Heures de Suzuka et des résultats très positifs de la part de nos teams officiels à travers l'Europe", martèle Éric de Seynes, PDG de Yamaha Motor Europe.
"Nous sommes maintenant prêts à revenir sur la scène mondiale et je suis ravi d'avoir trouvé chez Crescent les mêmes valeurs de professionnalisme, d'attention aux détails et de passion pour la victoire que nous partageons", souligne le big boss.
Sylvain Guintoli est lui aussi sans doute convaincu que l'équipe anglaise est un excellent choix puisque c'est avec les hommes de Paul Denning que le n°50 avait effectué un début de saison tonitruant en BSB 2009 : quatre podiums dont une victoire en quatre courses.
Le Frenchie avait malheureusement vu ses espoirs de titre fauchés par Josh Brookes (actuellement en tête du BSB 2015 sur la R1 !), mais une fin de saison solide lui avait tout de même ouvert les portes du team Suzuki Alstare alors engagé en WSBK.
Enfin, dernière bonne nouvelle pour Mister Guintoli : il n'aura pas à changer la décoration de son casque Shark car Pata, sponsor titre du team Honda cette année, s'engagera en 2016 aux côté du nouveau team officiel Yamaha Crescent. Une équipe à suivre de près l'an prochain, sur Moto-Net.Com bien évidemment : restez connectés !
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.