La société DIP importe en France les marques de deux-roues motorisés Daelim, Royal Enfield, Keeway, Benelli et Orcal Motor. Son directeur commercial, Marc Caparros, livre aux lecteurs de Moto-Net.Com son bilan du premier semestre 2015...
Moto-Net.Com : Après six années de constante baisse, le marché français du motocycle a renoué avec la croissance en 2014 avec +2,5% (lire notre Bilan complet du marché 2014). Au premier semestre 2015, la progression se limite à +0,8% (lire notre Bilan semestriel du marché 2015). Faut-il s'en inquiéter ?
Marc Caparros, directeur commercial de DIP (importateur) : Au regard des chiffres transmis par les AAA, le total des deux-roues à juin 2015 est supérieur à juin 2014. Certes ce n'est pas spectaculaire, mais c'est un signe encourageant qui doit se confirmer dans les mois qui viennent. Nous reviendrons sur les résultats des marques dont nous avons la responsabilité (Daelim, Keeway, Royal Enfield, Orcal et Benelli), mais d'une façon globale nous améliorons nos résultats avec une progression de nos ventes de +14% à fin juin 2015.
Le marché des deux roues motorisés reste très fragile et sensible à la législation qui fait toujours la pluie et le beau temps et les répercussions sur les ventes peuvent modifier très rapidement les résultats. L'inquiétude reste indiscutablement la chute des ventes générales dans le 50 cc, qui est la base et le socle des ventes dans les dix ans qui viennent. Il faut redonner le plaisir aux adolescents de rouler en deux-roues, sinon le deux-roues s'éteindra.
MNC : En ce qui concerne vos marques, quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois 2015.
M. C. : Comme abordé dans la question précédente, nous sommes dans une phase de progression à fin juin 2015. Mais nous restons vigilants aux résultats pour chaque marque et ce n'est pas simple tant les gammes sont variées et différentes. Sur les six premiers mois 2015, nous avons reçu beaucoup de nouveautés comme le scooter 125 Cityblade de Keeway, la Benelli 302, le Witty 50 Daelim et deux nouveaux scooters 125 GT qui viennent d'arriver. Enfin, soulignons l'arrivée de l'Astor 125 de notre marque Orcal : le travail d'implantation commence. Toutes ces nouveautés nous permettent d'attirer l'attention des magasins et d'apporter un souffle nouveau bien utile dans un marché qui souffre malgré tout.
MNC : Quel est pour vous le fait marquant de cette première moitié d'année ?
M. C. : Nous sommes très attentifs à la situation fragile et même précaire de beaucoup de magasins motos. Entre 2008 et 2015, des centaines de magasins de deux-roues ont mis la clé sous la porte. Marqués à l'encre rouge par les établissements financiers et bancaires, les magasins de deux-roues auraient besoin d'oxygène et d'un soutien financier pour rester attractifs et dynamiques. Notre rôle n'est pas de remplacer les banques ou les maisons de crédit, pourtant nous le faisons au quotidien. Sans notre soutien (toutes les marques et importateurs), beaucoup de magasins seraient vides ou sans stock. Or, présenter des véhicules neufs, disposer d'une gamme élargie et de coloris variés restent les atouts essentiels à la santé des magasins motos. Ainsi la progression constatée sur les six mois qui viennent de passer n'améliore pas la situation des marchands de motos qui reste très alarmante.
MNC : Comment se présente votre second semestre ?
M. C. : Nous poursuivrons besogneusement notre travail, avec comme objectif principal l'ouverture de nouveaux points de vente pour nos marques. Nous nous attacherons à la présentation et la commercialisation des nouveaux modèles dans le cadre de la préparation de l'année 2016.
MNC : Enfin, le gouvernement n'a toujours pas tranché la question du "retrofit" (lire MNC du 19 mai 2015). À quel point cette absence de réponse impacte votre activité ?
M. C. : Nous comprenons bien le problème des revendeurs et des particuliers dans le cas où le débridage ne serait pas accepté. Nous avons, malheureusement, des gouvernements successifs anti deux-roues motorisés depuis des décennies, il suffit de voir le sort de Voxan par exemple ou l'absence de fabricants de deux-roues français. Seules les ventes de voitures comptent en France. Nous espérons sans conviction que la réponse juste sera apportée...
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