Tom Sykes était de retour sur sa Kawasaki ZX-10R à l'occasion des derniers essais Superbike de l'année, réalisés à Jerez (Espagne). Le tout jeune papa en a profité pour rappeler à ses adversaires qu'il est le ''number one'' et compte bien le rester !
Absent des essais d'Aragon pour assister à la naissance de sa première fille, Tom Sykes était de retour sur sa Kawasaki cette semaine à Jerez où se déroulaient les ultimes essais Superbike 2013. Mauvaise nouvelle pour ses adversaires : le nouveau papa n'a rien perdu de sa vélocité... Au contraire, il tourne désormais encore plus vite !
Major Tom, sur une autre planète
Remplacé il y a deux semaines par son précieux "Lieutenant Bazooka" sur la feuille des temps (lire MNC du 18 novembre 2013 : Baz impose son rythme aux essais WSBK Aragon), le champion du monde en titre a repris la tête des opérations à Jerez, signant un temps tout bonnement incroyable : 1' 39,6 d'après son équipe officielle Kawasaki !
Non officiel, ce chrono se situe nettement en dessous de la référence inscrite par Eugene Laverty lors de l'épreuve de Superpole de la finale du WSBK 2013. Le 19 octobre dernier, l'ancien pilote Aprilia avait bouclé les 4,423 km du même tracé en 1' 40,620, soit une seconde moins vite que Sykes cette semaine !
Plus impressionnant encore : avec son chrono d'extraterrestre "Major Tom" aurait pu placer sa ZX-10R sur la troisième ligne du Grand Prix d'Espagne, aux côtés de du prototype Ducati de Nicky Hayden. "La Ninja marche bien", confirme-t-il avant de rappeler "que Jerez n'est pas mon meilleur circuit"...
"Nous avons testé de nombreuses pièces différentes, ce qu'on n'a pas toujours la chance de faire pendant la saison", explique le n°1 des Verts, qui courra effectivement avec cette plaque en 2014. À l'écouter, Tom roulerait volontiers entre chaque week-end de course pour se perfectionner encore et toujours !
"Nous avons réessayé certaines choses afin de les valider définitivement, surtout sur de longues distances, et je suis satisfait des résultats", estime Sykes. Son chef mécano Marcel Duinker confirme : "nous voulions éprouver notre matériel sur de plus longues distances que lors des derniers essais et nous avons amélioré notre moto". Les adversaires savent à quoi s'en tenir !
Baz en approche
Coéquipier de Sykes et néanmoins concurrent, Loris Baz s'est à nouveau illustré en étant le seul autre pilote à descendre sous la barre des 1' 40 (pour information, une liste de chronos officieux circule sur la toile, mais elle ne correspond malheureusement pas aux rares temps publiés par certains teams)...
Crédité d'un excellent 1' 39,9 par son équipe, le n°76 a eu un peu de mal le deuxième jour : "les conditions de piste ont changé, je trouve, mais nous avons tout de même amélioré nos chronos et nous nous sommes rapproché de Tom", signale le guépard savoyard !
"Il y a quelques trucs dont nous aimerions disposer pour la saison prochaine et je pense que nous les aurons dès les prochains tests en janvier, car nous avons récolté suffisamment d'informations", se félicite notre Loris national.
"Ma Babygreen va me manquer pendant ces 45 jours !", témoignait sur son mur Facebook le jeune pilote qui va poursuivre de son côté ses entrainements intensifs, chez lui à Chamonix (voir la vidéo publiée sur sa chaine YouTube, tournée en compagnie de Romain Lanusse, pilote Superstock)
Melandri cherche sa trajectoire
Troisième pilote à avoir rendu son meilleur temps public (1' 40,7 selon Aprilia), Marco Melandri se trouve à plus d'une seconde de Tom Sykes mais se déclare tout de même très heureux car, dit-il, "je ne suis pas encore satisfait à 100 % de la manière dont je pilote ma moto".
Le Hérisson de Ravenne estime en effet avoir du temps à grappiller sur les freinages précédant les virages lents. Or on en dénombre trois sur le circuit de Jerez. C'est pourquoi le n°33 est finalement ravi d'avoir pu tourner régulièrement dans les 1' 41, soit un meilleur rythme que celui qui lui a permis de disputer la victoire à Eugene Laverty lors de la première manche de l'épreuve 2013.
"Nous avons vraiment un meilleur rythme de course que ce que mon chrono rapide donnerait à penser", insiste Marco, "mais je suis sûr que nous pouvons faire encore mieux en explorant de nouvelles voies en termes de réglages".
En attendant de pouvoir de nouveau jouer avec sa RSV4 d'usine, Melandri s'est empressé de subir une opération au niveau de sa cheville abimée le mois dernier. Comme son nouveau coéquipier Sylvain Guintoli, Marco veut démarrer la saison 2014 à 100% de ses moyens. C'est le minimum face à un Sykes qui, entre son titre 2013 et sa fille, carbure à 120% !
Les compatriotes de Tom Sykes en revanche ne semblent pas être actuellement en mesure de le défier. Après des essais encourageants sur la longue et large piste d'Aragon, Jonathan Rea a eu plus de mal à dompter sa Fireblade sur le circuit - un peu - plus étriqué de Jerez.
"C'est difficile de mettre le doigt sur notre problème", regrette "JR", "mais j'ai le sentiment que le caractère de notre moteur est relativement agressif et qu'il rend la tâche ardue ici !". Une Honda CBR1000RR trop caractérielle ? Certains possesseurs du modèle de série ne diraient pas non !
Les Honda rechutent
"J'ai bouclé plus de 200 tours (Melandri en a effectué 237, NDLR !) donc je suis vraiment content d'entamer la pause hivernale", avoue le n°65 du team Pata Honda. "J'espère faire faire davantage de progrès sur la CBR à notre retour en janvier. Bonnes vacances les amis !"
Leon Haslam est peut-être plus heureux que son coéquipier, pour ne pas dire soulagé : l'année 2013 a été "horribilis" pour le n°91, et 2014 pourra difficilement être pire. "j'ai bon espoir que les nouvelles pièces qui arriveront l'an prochain nous permettrons de franchir la marche nécessaire".
Comme Johnny, Marco et Sylvain (!), Leon va mettre à profit le mois et demi de pause - sans moto - prévu par le règlement pour se reconstruire physiquement. Mentalement, Haslam a également du boulot : il n'est plus monté sur un podium depuis plus d'un an et demi et n'a pas terminé une seule fois dans le Top 5 en 2013.
Le vice-champion du monde Eugene Laverty découvrait pour sa part sa nouvelle monture, la GSX-R 1000 du team Fixi Voltcom Crescent Suzuki ! Bloqué aux stands par des soucis d'électronique sur sa Gex, Laverty a eu le droit à deux journées supplémentaires...
"Franchement, nous n'avons pas réussi à percer le mystère, et cela a effectivement ralenti Eugene", avoue son team manager Paul Denning, "mais nous lui avons préparé une seconde moto et avons rallongé les essais".
"Ce test a été agité", confirme le n°58 irlandais, avant de rendre hommage à ses hommes : "je tiens à adresser un grand merci à ma nouvelle équipe qui m'a permis de rester quelques jours de plus : cela a tout changé et j'ai vraiment eu de la chance de pouvoir le faire".
Laverty est boosté
Les chronos effectués par "Youdjine" sont restés confidentiels mais le pilote Suzuki affirme qu'avec un peu de travail, "notamment en sortie de virage et dans la gestion de l'électronique", il pourra rapidement prétendre à la victoire. Très rapidement même, si un certain Alex Lowes continue de bosser dur !
"C'était bon d'avoir mon nouveau coéquipier aux tests", affirme Eugene. "J'ai connu des coéquipiers qui n'ont jamais été aussi motivés lors d'essais, mais lui était là et s'est montré rapide". Avant même que son arrivée soit officialisée, le champion britannique fait parler de lui. Sera-t-il plus rapide - et plus chanceux - que son ainé Leon Camier ? Suspense.
L'équipe officielle MV Agusta Yakhnich Motorsport débutait elle aussi dans la cour des grands, en compagnie de son pilote Claudio Corti et de la F4RR "dont l'assemblage s'est achevée vendredi 22, juste à temps pour partir vers Jerez", précisent innocemment les Italiens !
Les MV Agusta décollent
Auteur d'un chrono en 1' 42,9, Claudio s'extasie : "je n'ai jamais piloté une moto offrant un tel ressenti au niveau du train avant, et le moteur a l'air d'être une très bonne base de travail". Expert en catégorie Superstock, le "rookie" a hâte de découvrir la version finale de sa moto. L'usine de Varese lui aurait-elle promis quelques "chevaux bonus" afin e se rapprocher des cadors de la discipline ?
Inscrite en catégorie Supersport l'an prochain également, l'équipe italo-russe est particulièrement satisfaite des temps postés par ses deux pilotes, Jules Cluzel et Vladimir Leonov : "ils ont tourné autour des 1' 45, sans trop pousser", assure-t-elle !
Le Russe, qui roulait déjà l'an dernier avec Yahknich Motorsports aux côtés du champion Sam Lowes, est certain que la F3 ne tardera pas à être très rapide : "j'ai passé le premier jour à peaufiner ma position sur la moto, bien plus petite que la R6", précise-t-il au passage, "mais maintenant tout va bien".
Notre Jules national a beau descendre de l'imposante GSX-R 1000, il n'a pas mis plus de temps à trouver ses marques sur la petite Italienne : "j'ai du me réhabituer au pilotage d'une Supersport et de ses pneus, mais à la fin de la seconde journée je recommençais à me faire plaisir".
Désormais formellement convaincu que "le potentiel de la F3 est très haut", le vice-champion de Supersport 2012 vise plus que jamais le titre mondial Supersport 2014. Forza Jules !
Ducati tourne encore |
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À noter enfin les participations à ces derniers tests automnaux du double champion de Superstock Sylvain Barrier sur une S1000RR du team BMW Italia et de Jeremy Guarnoni sur une ZX-10R préparée par l'équipe Kawasaki MRS.
Tous deux ont pu se mesurer à d'autres pilotes disposant eux aussi de machines correspondant à la prochaine catégorie EVO (moteur "stock" et partie cycle SBK pour simplifier, sinon lire MNC du 29 août 2013 : Les règles WSBK 2014 se précisent peu à peu...), dans laquelle on espère les voir concourir l'an prochain !
À peine rentré de ses trois jours d'essais, Jeremy postait les "chronos du SBK EVO à Jerez : Salom 42,3 pneu de course, Guarnoni 42,5 pneu de course. 41,6 de Salom pneu Qualif", juste avant de compléter : "Et @lorisbaz 42,2 en pneu de course !". Arsouilles à suivre sur Moto-Net.Com, bien évidemment : restez con-nec-tés !
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