Claudio Domenicali, nommé PDG de Ducati en avril, vient de présenter la situation et les objectifs du constructeur italien. Malgré l'effondrement du marché, les ventes de motos rouges se portent bien et tendent à croître en Asie, au Brésil et aux USA.
Si, à cause de la crise, les ventes mondiales de motos Ducati n'atteindront peut-être pas en 2013 le record de 44 102 livraisons en 2012, la big boss de la marque de Bologne arbore néanmoins un large sourire à l'heure de dresser un premier bilan.
"Ducati a réalisé des ventes record en 2011 et de nouveau en 2012, avec plus de 44 000 motos livrées aux clients. En dépit de la baisse actuelle du marché, Ducati a presque égalé ces ventes sur les six premiers mois de 2013 et avec le lancement de nouveaux modèles dans la seconde moitié de l'année (dont la Ducati Hyperstrada et la Ducati 899 Panigale, NDLR), nous espérons des résultats monde positifs", analyse Claudio Domenicali, qui a succédé à Gabriele del Torchio au poste de PDG de Ducati Motor Holding en avril.
S'exprimant publiquement pour la première fois depuis sa nomination, l'Italien s'est livré à un rapide état des lieux lors d'une conférence tenue à Bologne, au siège de Ducati. S'affirmant "très fier" de se retrouver aujourd'hui à la tête d'une société où il a débuté sa carrière il y a 22 ans, Claudio Domenicali a aussi reconnu qu'il avait "conscience de l'énorme responsabilité qui incombe à cette fonction"...
Et parmi ces responsabilités que l'on imagine effectivement écrasantes figure naturellement l'ambition de satisfaire Audi, le nouveau propriétaire de la marque de Borgo Panigale.
"Audi est un acteur qui veut être impliqué dans le développement technique de l'entreprise et concentrer ses efforts sur le développement des produits", a rappelé le PDG de Ducati avant d'assurer que les deux parties regardaient "l'avenir avec une attitude positive et proactive".
Main dans la main avec le seigneur aux anneaux...
Le dirigeant italien n'a cependant livré aucun détail concernant l'implication réelle du constructeur automobile, notamment sur les possibles échanges de savoir-faire entre le service R&D d'Ingolstadt (où se trouve le siège d'Audi, au nord de Munich) et celui de Bologne. En toute logique, Ducati pourrait en effet profiter de la puissance du groupe Volkswagen et de ses compétences pour assoir son statut de constructeur de motos à la pointe de la technologie.
On pense notamment à des transferts technologiques concernant l'électronique, un domaine où l'automobile possède une large avance sur la production moto. Car même si les exigences et les contraintes diffèrent entre deux et quatre-roues, certains aspects techniques se recoupent : l'injection, l'ABS ou les suspensions électroniques, par exemple, fonctionnent globalement de la même façon.
Et comme les ingénieurs auto poursuivent les mêmes objectifs que leurs homologues moto - améliorer la rapidité d'exécution et l'efficacité des dispositifs électroniques tout en réduisant leur encombrement -, les progrès réalisés en automobile ne peuvent que profiter à la production deux-roues : Honda se sert actuellement de la transmission à double embrayage (DCT) pour illustrer son esprit d'innovation en moto, alors que ce dispositif est utilisé depuis une bonne dizaine d'années en automobile... par le groupe Volkswagen, notamment (lire notre Essai de la VFR1200 DCT en version libre) !
Mais s'il y a bien un domaine où ces échanges entre Audi et Ducati font couler énormément d'encre, c'est bien entendu la douloureuse question du MotoGP, dans la mesure où l'on pouvait s'attendre à ce que les Rouges de Bologne fassent un bond en avant dans le développement de leur prototype grâce au soutien financier et technique du constructeur allemand.
Or, à cinq courses de la fin du championnat du monde MotoGP 2013, le constat est sans appel : actuellement huitième et neuvième au classement provisoire, Andrea Dovizioso et Nicky Hayden, les deux pilotes officiels de Borgo Panigale, pataugent avec une Desmosedici dont l'histoire retiendra surtout qu'elle aura tenu en échec Valentino Rossi himself...
"Concernant la compétition, nous ne pouvons pas dire que nous soyons satisfaits des résultats actuels mais notre objectif est de combler le fossé qui nous séparent des leaders", ambitionne Claudio Domenicali en assurant que la marque travaille déjà sur la nouvelle Desmosedici 2014, car nous voulons être en mesure de nous battre pour le podium final".
Cet objectif implique une profonde remise en cause des méthodes du service course de la marque italienne, qui doit dans le même temps faire face aux débuts plus que laborieux de sa sublime 1199 Panigale en Word Superbike (lire notamment MNC du 18 septembre 2013 : fin de saison pour Carlos Checa)...
Cap sur les marchés émergents !
Heureusement pour Ducati, ses résultats sportifs en berne ne semblent pas impacter sa réussite commerciale : la marque affirme qu'elle a enregistré une croissance de "+66%" en Thaïlande, "un pays où nous n'étions même pas présents il y a trois ans et où nous nous attendons à livrer environ 2 500 motos cette année", se réjouit le PDG de Ducati Motor Holding.
Ducati et Codes Rousseau lancent un guide |
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Même progression spectaculaire en Chine ("+75%) et dans une moindre mesure au Brésil, où Ducati a ouvert une filiale et une usine en octobre 2012.
"Nous avons seulement commencé à vendre des motos cette année, nous livrons maintenant environ 100 motos en moyenne par mois aux clients", développe Claudio Domenicali avant de révéler que États-Unis ont par ailleurs "fermement pris le relais de l'Italie comme notre principal marché".
Autant de bons résultats qui incitent le big boss à penser que "notre tendance à la hausse se poursuivra tout au long de l’année 2014, en reflétant les résultats très positifs que nous avons enregistrés au cours des dernières années", conclut Claudio Domenicali.
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