Manuel Valls a qualifié d'encourageant le bilan du premier semestre 2013 de l'accidentalité routière, soulignant que 257 vies ont été épargnées depuis le début de l'année. Le ministre de l'Intérieur maintient néanmoins la (ré)pression...
"Un bilan ne peut jamais être "bon" en soi", considérait Manuel Valls en introduction de la conférence de presse qui se tenait jeudi dernier place Beauvau. "Car derrière les chiffres, il y a des morts, des blessés, des destins irrémédiablement brisés. Mais un bilan peut être encourageant".
Et c'est le cas actuellement, puisqu'une baisse de -11,5% de la mortalité sur les routes a été observée sur les routes françaises depuis le 1er janvier 2013. Les admissions en hôpital ont, quant à elles, baissé de -6% par rapport au premier semestre 2012.
"Ces résultats sont encourageants mais nous ne devons pas nous en satisfaire", remarque aussitôt le premier flic de France qui rappelle l'objectif ambitieux - "et il faut l'être", insiste-t-il ! - de passer sous la barre des 2000 tués sur la route d'ici à 2020 (lire notre Bilan 2012 de la Sécurité Routière).
Le ministre de l'Intérieur estime qu'il est encore trop tôt pour analyser en profondeur les raisons expliquant la baisse des victimes sur les routes de France, mais n'oublie pas pour autant de féliciter le travail de ses troupes !
"Bien sûr, on ne peut pas écarter les éléments météorologiques ou économiques", reconnaît-il, "mais je crois qu'en premier lieu ce qui produit des effets c'est l'action déterminée menée sur nos routes par les policiers, les gendarmes et l'ensemble des acteurs de la sécurité routières".
Sur la bonne voie ?
Bien décidé à maintenir les courbes 2013 des accidents et des victimes de la route sous celles des années précédentes, Manuel Valls expose que "réduire le nombre de morts et de blessés nécessite, pour mieux agir, pour mieux prévenir et pour mieux sanctionner, de bien identifier les catégories d'usagers victimes de la route". Or deux catégories se (re)trouvent dans le viseur...
La première est celle des 18-24 ans, ces jeunes adultes qui "forment près de 9% de la population" mais "représentent encore 20,6% des morts et 20,4% des blessés hospitalisés, notamment du fait de l'alcool et des stupéfiants", se désole-t-on place Beauvau.
La seconde - qui nous intéresse en premier lieu - est celle des usagers de deux-roues motorisés : "23% des personnes décédées sur les routes le sont en deux-roues motorisés alors que celles-ci ne représentent que 2,5% du trafic routier", s'étonne encore le ministre de l'Intérieur (qui n'a vraisemblablement pas lu l'encadré "Éric de Seynes met les points sur le i", dans notre Bilan 2012 de la Sécurité Routière !).
"Même si la baisse de la mortalité des motocyclistes enregistrée en 2012 (-12,6%) se poursuit au premier semestre 2013 (-6,9%)" est obligé de constater Monsieur Valls, "le mois de juin constitue, en ce début d'été, une alerte : hausse de 30,2% des morts par rapport à l'an dernier".
Comparé à la chute (!) de la mortalité des cyclomoteurs (-19,5%), la "faible baisse de la mortalité des motocyclistes (-3,6%) résulte d'une reprise de l'accidentalité (+20% le deuxième trimestre par rapport à 2012) sur le démarrage de la saison motocycliste (mois d'avril, mai, juin), après une période exceptionnellement calme liée aux conditions très hivernales (-38,4% le premier trimestre par rapport à 2012)", précise l'observatoire national interministériel de la sécurité routière (OSNIR).
Pas trop vite !
On est en droit de se demander si les 11 motards "sauvés" en France lors du premier semestre 2013 le seront toujours à l'issue de cet été. D'autant que, malgré ses promesses renouvelées jeudi dernier, le gouvernement tarde à mener sa réflexion sur "la place des deux roues - des vélos, comme des motos - dans notre société".
En attendant donc, le remplacement des premiers radars embarqués déployés entre 2004 et 2005 par des modèles de dernière génération se poursuivra au rythme de cent équipements par ans sur les trois prochaines années. À ce jour, "46 ont déjà été livrés", se félicite Manuel Valls.
"Au 10 juillet 2013, près de 15 000 contraventions ont été envoyées suite à une infraction relevée par un radar mobile de nouvelle génération. À ce stade, ces nouveaux équipements (qui se cachent dans des Megane, mais seront également montés dans des 208 à partir de septembre, NDLR !) ont réalisé plus de 2 000 heures de contrôle et relèvent chacun en moyenne 35 infractions par jour", a calculé son ministère.
"Nous devons accentuer notre action en matière de lutte contre la vitesse excessive", insiste le ministre. "Celle-ci est une cause majeure d'accidents mortels. Les comportements doivent évoluer impérativement : aller trop vite, c'est mettre délibérément la vie des autres en danger". Prudence cet été donc !
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