Essai Kawasaki VN1700 Voyager : fausse jumelle

C'est vrai que la grosse Kawasaki VN 1700 rappelle sans nul doute l'une des plus illustres Harley Davidson : l'Electra Glide. Un parti pris que les Verts défendent par le fait que cette configuration esthétique semble être la plus adaptée pour une moto destinée au voyage.

On trouve donc de nombreux points communs, dont le principal : l'énorme tête de fourche équipé d'un feu rond et de deux phares antibrouillard, le tout surplombé par un grand pare-brise. Cet élément est directement fixé au cadre et permet ainsi d'alléger la direction. Un détail qui a son importance quand on sait que ce gros bébé pèse 406 kg !

La plus balaise des Kawasaki n'a pas changé depuis quelque temps, mais chaque année les Japonais la parent d'un nouveau coloris. En 2013, l'unique blanc "Pearl Crystal" et argent "Metallic Phantom" allège considérablement l'allure de la moto. Revers de la médaille : il est salissant et nécessitera un entretien fréquent.

Rappelons également que Kawasaki continue de proposer la VN 1700 à travers une gamme particulièrement fournie et variée : cinq versions, dont la "Classic" qui commence à 13 999 euros et cette série "Voyager" qui culmine à 20 199 euros (voir encadré).

En face, la Harley-Davidson Electra Glide Ultra Classic (lire notre Essai MNC Ultra Classic 2012 : la croisière s'amuse !) s'affiche à partir de 26 290 euros et peut même frôler les 39 000 dans sa version CVO !

Pas de doute, c'est une Kawa'

Sensible lorsque la moto est posée sur sa béquille - latérale, pas de centrale -, le poids de la VN1700 est toujours présent une fois qu'on la chevauche. Bien que la masse soit correctement répartie sur les 2 560 mm de la bête, cette dernière reste un sacré bestiau à manoeuvrer à l'arrêt.

L'absence de marche arrière ne nous pas posé de problème, mais elle pourrait faire suer - au sens propre comme au figuré ! - le biker transportant un passager et des bagages, coincé dans un faux plat ! Heureusement, le large guidon offre le bras de levier nécessaire pour bouger l'engin. Les biceps en revanche ne sont pas livrés avec la moto...

Heureusement, la lourdeur de l'ensemble disparaît dès qu'on enclenche le premier rapport. Il devient même étonnant qu'on puisse manier aussi facilement à basse vitesse un pareil engin, pourtant équipé de roues de 16 pouces et de gros boudins qui vont bien. Le train avant tombe mais ne chute pas comme celui d'une Rocket par exemple (lire notre Duel MNC VN1700 Voyager Vs Rocket III Touring : 4 000 cc pour les vacances ! )

Une fois lancé, l'équilibre s'améliore encore et l'on peut rapidement apprécier la traversée des petits villages normands... qui font la part belle aux ronds-points ! La souplesse des commandes - et celle du moteur ! - permet de rester sur un filet de gaz sans aucune difficulté et facilite également la prise en main.

Tout aussi souple, le levier d'embrayage assure une parfaite gestion des changements de vitesses (cinq plus un "overdrive"). Dommage que la boîte se montre à la fois bruyante et un peu lente, car la Kawasaki pouvait jusqu'alors prétendre au sans-faute.

Sur petites départementales, la VN 1700 continue de séduire grâce à son châssis convaincant. Les petites routes bucoliques que nous empruntons mettent en évidence les qualités dynamiques de ce cruiser.

Toujours aussi maniable, elle est facile à mener dans les virages, même lorsqu'on hausse un peu le rythme. Et contrairement à une certaine Américaine qui gigote pas mal dans ces conditions, la Kawasaki reste stable même quand la route se dégrade.

Les suspensions font preuve d'une belle efficacité en ce qui concerne la tenue de route, mais elles auraient mérité davantage de frein en détente - jouer avec les réglages sur 4 positions de série ne change rien - afin d'éviter de venir en limite de débattement en sortant de vilaines cuvettes par exemple.

Mais ce détail ne gâche en rien les prestations de la VN 1700 : cette moto est l'une des meilleures voyageuses au monde !