Un an après avoir lancé son casque moto pour pistards, la marque française Shark propose un modèle au look plus agressif mais à la destinée plus routière : le Speed-R, que Moto-Net.Com a testé pendant plusieurs mois. Bilan de notre essai.
En 2012, Shark a présenté pas moins de quatre nouveaux casques : une nouvelle version de son modulable EvoLine "Series 3" (lire notre Essai longue durée du casque EvoLine 2), un intégral "gonflé" dénommé S900C, un casque cross à petit prix baptisé SX2 et un intriguant Speed-R... sur lequel Moto-Net.Com a jeté son dévolu !
Qualifié "d'enfant terrible de la famille Shark", ce casque intégral s'inscrit dans la lignée des Race-R Pro lancés en 2011 (lire notre Prise de contact avec les casques Shark Race-R et Race-R Pro). Il leur pique d'ailleurs l'excellent écran VZ100 à densité variable et son astucieux système de fixation.
Esthétiquement en revanche, le petit nouveau n'a rien à voir avec ses frangins pistards. Son dessin minutieusement biseauté "tranche" même avec celui des casques proposés par la concurrence. Sa partie arrière plate surplombée de deux ailerons participe pour beaucoup à son look unique.
Dans le coloris "Sauer", les lignes du casque sont parfaitement mises en valeur. La marque à l'aileron disait donc vrai : " le Speed-R c'est avant tout un look, une posture, un style... "Une gueule" pourrait-on dire". "Que de la gueule ?", pourraient ajouter les motards intéressés par cet intégral ?
Pour le vérifier, Moto-Net.Com a porté ce casque sur environ 2500 km au cours de divers roulages. Grosses chaleurs et intempéries, petites routes de montagne et autoroutes, maxiscooters, trails et roadsters : le programme était chargé !
Bien fini et confortable
En prenant le Speed-R en main, on s'aperçoit que c'est un produit globalement bien fini : les matériaux, coutures, peintures et jointures sont de qualité. Mention spéciale aux deux boucles de la jugulaire superbement ouvragées !
Il n'y a guère que les trappes de ventilations et la bavette anti-remous qui laissent à désirer : les premières sont bien trop dures à activer, tandis que la seconde est grossièrement coupée et mal ébavurée.
Les mousses de joues se laissent facilement pincer au moment d'enfiler le casque. L'opération est effectuée sans aucun mal et la tête trouve naturellement sa place. Les oreilles disposent d'un bon espace : elles ne souffriront ni d'inconfort, ni de surchauffe.
Les porteurs de lunettes seront également ravis de glisser sans problème les branches de leurs montures au niveau des tempes. Les autres pourront combler les deux passages en scratchant - à l'intérieur des joues - deux petites mousses livrées avec le casque. Tout le monde est content !
Le système de fermeture double D est évident à utiliser. La jugulaire est un peu rigide, mais elle trouve aisément son chemin dans les larges boucles et le bouton pression est facile à fermer.
La visière est tout aussi facile à gérer même en roulant, mais à deux conditions : la première est assez évidente puisqu'il s'agit de repérer, avant de prendre la route, la petite ailette permettant de saisir l'écran (à l'extrême gauche).
La seconde consiste à baisser entièrement la visière puis à essayer de la relever. Dans certains cas, notamment lorsqu'on porte de gros gants, on peut avoir beaucoup de mal à la rouvrir. Moto-Net.Com vous livre donc son astuce : presser l'écran vers la gauche permet d'esquiver à coup sûr le petit ergot en métal qui verrouille l'écran en position fermée !
Deux écrans au top
Dépourvue de cran, la visière peut être calée au millimètre par le motard et reste en position, y compris à haute vitesse (130 km/h maxi sur autoroute pour rappel) ! Au besoin, la force de friction peut être réglée grâce à une petite clé 6 pans (fournie). Mais en quatre mois d'utilisation, MNC n'a pas eu à la sortir.
La qualité de l'écran VZ100 est au-dessus de tout soupçon. Les gains en termes de précision et de fatigue visuelle annoncés par Shark sont difficilement appréciables concrètement, mais sa résistance aux rayures et son système de fixation sont remarquables.
Ôter l'écran est un vrai jeu d'enfant et il est tout aussi rapide et aisé de le refixer. Enlever, nettoyer et remettre la visière ne demandent qu'une poignée de secondes... et aucun outil ! Ainsi, le montage d'un écran fumé - disponible au rayon accessoires de Shark - pourra se faire sur le bord de la route en un clin d'oeil.
Mais à moins d'adorer la "Sport Touch" de l'écran noir, les utilisateurs de ce nouveau Shark se contenteront largement du pare-soleil qui se cache dans la coque. Il évite tout éblouissement, même lorsque le soleil couchant se réverbère sur une route détrempée !
Aux abords d'un tunnel, on le relève aussi facilement qu'on l'a baissé grâce à la commande située sur la partie supérieure gauche du casque. Aux abords de l'hiver en revanche, on regrette que la buée l'envahisse rapidement à l'arrêt et même à faible vitesse.
Mal ventilé et vite embué
Cette remarque s'applique également à l'écran principal qui ne dispose pas de lentille pin lock et n'est pas suffisamment ventilé par la trappe placée sur la mentonnière. Le masque - livré de série, facile à enlever mais beaucoup plus dur à remonter - n'y peut rien : par temps frais, il est nécessaire d'ouvrir très légèrement la visière.
Par fortes températures cette fois, on regrette que la ventilation supérieure ne fonctionne pas mieux que celle du menton. Difficile à atteindre et à faire bouger, le curseur posté au sommet du casque n'a aucun effet sur la circulation d'air !
Le joli "spoiler à double lame d'air" déçoit car le "double effet Venturi" ne procure pas le rafraîchissement ultra rapide "vanté" par Shark. Pour tout dire : testé en plein cagnard, le Speed-R nous a fait rudement suer...
En cas d'utilisation intense et régulière, on aura le droit de laver l'intérieur du casque. Heureusement, coussinets de joue et coiffe se désolidarisent sans mal et peuvent être nettoyés à la main, à l'eau tiède (30°C environ) et au savon.
Sur longues distances, ce Shark se montre agréable, notamment grâce à sa stabilité hors-pair qui limite les efforts au niveau du cou. Un bon point pour ce casque qui vise ouvertement les possesseurs de roadsters musclés : " une clientèle qui utilise la moto comme objet de plaisir et de transgression", précise même Shark.
Condition de l'essai et bilan |
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L'absence de bulle sur la moto ne pose effectivement pas de problème : le casque est exempt de sifflements et son niveau sonore est suffisamment bas pour ne pas contraindre son utilisateur à recourir aux bouchons. On termine une journée de roulage sans avoir les oreilles qui bourdonnent.
Le poids du casque en revanche est sensible. La balance MNC indique d'ailleurs 1560 grammes, soit 110 grammes de plus que le poids indiqué par le constructeur. Mais le plus important demeure le ressenti, or le Speed R est un peu lourd.
Sa coque a beau être en fibres composites, elle abrite un pare-soleil et c'est sans doute la source de ce léger surpoids... Les "vrais" motards sportifs ou pistards trouveront forcément plus léger... mais également plus cher !
Car en termes de tarif, le Shark Speed-R se situe dans la bonne fourchette : 359 € pour le modèle testé par Moto-Net.Com (40 euros moins cher pour une version unie et 20 euros plus cher pour les fans de Scott Redding).
Au final, les acheteurs du casque Shark Speed-R qui roulent au quotidien ne devraient pas être déçus... sauf par temps extrêmes : attention aux coups de chaud l'été et à la buée l'hiver !
Fiche technique Shark Speed-R
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