A l'occasion du lancement presse de la 1199 Panigale, Moto-Net.Com a interrogé Francesco Rapisarda, directeur de la communication de Ducati. Le dirigeant italien nous en dit plus sur la conception et les ambitions de la nouvelle Hypersport des Rouges.
Véritable bombe lâchée avec fracas par Ducati dans le segment des motos sportives, la 1199 Panigale est probablement la nouveauté moto la plus marquante de l'année 2012 (lire notre Essai de la 1199 Panigale).
Moto-Net.Com a profité du lancement presse de cette Hypersport sophistiquée et ultra-performante (195 ch et 164 kg à sec !) pour interviewer Francesco Rapisarda, le directeur de la communication de Ducati.
Moto-Net.Com : quand a débuté le projet Panigale et combien vous a-t-il coûté ?
Francesco Rapisarda, directeur de la communication Ducati : Concrètement, le début du projet remonte à trois ans. C'est à ce moment que nous avons commencé à développer le moteur et le châssis et à travailler sur l'aérodynamisme et le design. Mais en réalité, la genèse du projet remonte à plus longtemps que ça, puisque nous avons commencé à tracer les grandes lignes de la 1199 Panigale dès que nous avons terminé la 1198 ! Pour le budget total, je ne peux pas vous donner le chiffre car ce n'est pas dans nos habitudes. Mais je peux vous affirmer qu'il s'agit du projet le plus coûteux qu'ait jamais mené Ducati !
M-.N.C. : Quels types de tests avez-vous mené pour mesurer la fiabilité du moteur de la Panigale, le Superquadro, ainsi que de toute l'électronique embarquée (ABS, contrôle de traction, gestion du frein moteur, cartographies d'injection sélectionnable, suspensions pilotées électroniquement, etc.) ?
F. R. : Comme pour tous nos moteurs, le Superquadro a tout d'abord subi un test de fiabilité sur un banc d'essais dynamique : pendant 80 heures, le bloc est poussé dans ses derniers retranchements et ses réactions sont examinées en détail. Une fois ce premier examen réussi, nous avons construit trois prototypes de 1199 Panigale, chacun marquant un niveau de développement différent de la moto. Avec chaque prototype, nos essayeurs ont parcouru 3500 km sur le circuit de Nardo (Italie), puis 24 000 km sur route afin de vérifier et valider chaque détail.
M-.N.C. : La 1199 Panigale adopte un cadre monocoque en aluminium (lire notamment notre Point technique sur la Panigale), alors que vous venez d'abandonner cette technologie en MotoGP. N'est-ce pas préjudiciable en termes d'image ?
F. R. : Non, car nous croyons beaucoup dans cette solution qui fonctionne parfaitement sur notre nouvelle Superbike. Pour l'instant, elle est mise de côté sur notre Desmosedici de Grands Prix, essentiellement en raison de contraintes techniques comme les pneumatiques qui nous obligent à fabriquer la moto "autour" de leurs caractéristiques. Mais il ne faut jamais dire jamais : qui sait si nous n'utiliserons pas de nouveau le monocoque en MotoGP ?
M-.N.C. : Un de nos lecteurs futur propriétaire d'une 1199 Panigale souhaite savoir si vous avez réfléchi à l'idée d'installer une boîte de vitesse de type semi-automatique avec commandes au guidon ?
F. R. : C'est une technologie que nous avons déjà testée, en effet, mais il n'a jamais été prévu de l'adopter sur la Panigale car elle n'est pas encore prête. Nous avons essayé ce type de transmission sur l'une de nos Superbike il y a deux ou trois ans, mais nous ne sommes pas encore satisfaits de ses performances. Et puis le système actuel avec shifter fonctionne très bien !
M-.N.C. : Ducati fait partie des rares constructeurs qui continue à investir lourdement dans le segment des Hypersports, alors que ce marché décline. Quelles sont vos motivations ?
F. R. : Premièrement parce que c'est dans nos gènes et qu'il n'est donc absolument pas question d'abandonner ou même de ralentir nos efforts dans cette catégorie. La 1199 Panigale en est la preuve, tant elle élève sensiblement le niveau de performances. Mais aussi parce que nous pensons que le marché de la sportive a besoin de nouvelles références technologiques pour être tiré en avant. Enfin, avec la 1199 Panigale, nous envoyons un signal fort à la fois aux amateurs de sportives et aux autres constructeurs. Maintenant, nous attendons la réponse...
M-.N.C. : Quels sont vos objectifs de ventes pour la 1199 Panigale ?
F. R. : Nous ambitionnons de vendre 6000 Panigale à travers le monde en 2012, dont 600 en France. Ce sont des objectifs élevés mais nous sommes confiants... d'autant que nous avons déjà enregistré un nombre impressionnant de précommandes !
M-.N.C. : La 848 étant directement inspirée de feu la 1198, est-ce que son remplacement par un modèle calqué sur la 1199 Panigale est prévu à court ou moyen terme ?
F. R. : Non, pas dans les trois à cinq ans qui viennent. La 848 est une moto très aboutie, bien placée sur le plan tarifaire et qui constitue un accès très pertinent à notre gamme sportive. La 848 est en outre très appréciée à travers le monde, notamment aux USA et en Asie où elle vient de réaliser sa meilleure année commerciale. (Ducati a d'ailleurs récemment annoncé que la 848 poursuivrait sa carrière sans évolutions majeures au moins jusqu'en 2013, lire MNC du 21 janvier 2012, NDLR).
M-.N.C. : Pourquoi avez-vous engagé la 1199 Panigale en Superstock 1000, et non pas directement en World Superbike ?
F. R. : Tout simplement parce que la moto n'était pas prête. La version finale de la 1199 Panigale était à peine achevée que le championnat du monde Superbike était sur le point de débuter (cette 'interview a été réalisée le 17 février, soit dix jours avant le coup d'envoi du WSBK en Australie, NDLR).
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