Le championnat du monde de Superbike (WSBK) dispute cette année sa 25ème saison ! Moto-Net.Com couvrira les épreuves en quasi-direct tous les dimanches, mais vous propose de découvrir dès maintenant les forces en présence du WSBK 2012. Guide pratique.
Bien que la nouvelle 1199 Panigale débarque dès ce printemps dans les concessions Ducati, elle ne remplacera la 1198 qu'en Coupe Superstock 1000 2012. Les Italiens ont en effet choisi de réutiliser avec la Panigale la méthode employée avec le précédent modèle.
Une mesure, deux poids ! |
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Sortie en 2007, la 1098 avait en effet d'abord fait ses armes en Superstock et avait même décroché le titre avec l'Australien Brendan Roberts dans cette catégorie faisant office d'antichambre du WSBK. L'année suivante, c'est un Aussie bien plus célèbre qui allait affronter - et battre ! - les sportives japonaises en configuration Superbike : Troy Bayliss remportait son troisième et ultime titre mondial.
Battue par le phénoménal Ben Spies en 2009 - mais pas par la R1 au classement des constructeurs -, puis par le déterminé Max Biaggi et la RSV4 en 2010, la 1198 a finalement retrouvé "ses" couronnes mondiales (pilote et constructeur) l'année dernière, Carlos Checa obtenant à cette même occasion son premier sacre mondial.
La 1198 s'apprête donc à disputer une 5ème et dernière saison au plus haut niveau. Elles seront sept - contre quatre en 2011 - à défendre les couleurs de l'usine de Bologne qui, rappelons-le au passage, n'engage plus de team officiel depuis la saison 2010.
Premier champion espagnol de la discipline, Checa a dû attendre l'âge de 39 ans pour coiffer sa première couronne mondiale. Une belle récompense pour un pilote qui a arpenté les pistes de l'Intercontinental Circus pendant 15 ans - il a débuté en GP 125 en 1993 ! - avec pour meilleur résultat une 4ème place en GP500 1998.
Après des débuts en WSBK rendus difficiles par la lunatique CBR, Carlos a trouvé dans la 1198 une compagne bien plus commode qui lui a permis de faire de 2011 "son" année : sur 28 courses, El Toro est monté à 21 reprises sur le podium, dont 15 fois sur la plus haute marche !
Il n'y a guère que sur le circuit de Monza que Checa et sa Ducati n'ont pas pu prétendre à la victoire, faute d'allonge dans les lignes droites. Ce sera sans doute toujours le cas en 2012, mais la "vieille" 1198 sera-t-elle toujours dans le coup et pourra-t-elle défendre ses titres sur les autres tracés ?
"Je préfère ne pas dire grand-chose", répond Checa lors de la présentation officielle du team Althea, car "il est impossible de lancer des prédictions en matière de course ! Nous sommes cependant certains que la saison à venir sera dure, la concurrence sera féroce et nous nous battrons avec plus ou moins la même moto que les saisons précédentes".
Très discret sur ses essais hivernaux - que ce soit aux commandes de sa Superbike ou de celles du prototype GP12 de MotoGP -, Carlos se déclare confiant et même impatient de reprendre la compétition avec sa moto et son n°7 fétiche collé sur son carénage, même si un n°1 sera clairement identifiable... Caramba, il ne l'a pas volé !
Le box de l'équipe championne du monde - attention toutefois, contrairement au MotoGP il n'existe pas de véritable classement par équipes en WSBK - s'agrandit cette année puisque le team Althea engagera une seconde moto : la n°34 de Davide Giugliano.
Titré en 2011 en Superstock 1000 avec la même équipe, Davide entre en 2012 dans la cour des très grands. Le pilote romain a été moins dominateur l'an dernier que son compatriote Badovini ne l'a été sur sa BMW en 2010 (4 victoires et 7 podiums en 9 courses, contre 9 victoires et une 2ème place en 10 courses !), mais il faudra tout de même le surveiller de près.
Giugliano, qui a fêté ses 22 ans le 28 octobre, pourra certainement compter sur sa jeunesse et sa fougue pour se faire remarquer - dans le bon sens, comme dans le moins bon ? - au milieu de ses nouveaux camarades. Quant à 'usine Ducati, elle scrutera naturellement le moindre de ses faits et gestes dans le but de trouver un futur champion pour la Panigale !
"J'espère être bon dès le début de saison", prévient le rookie ("débutant" en bon vieux français). Et terriblement clairvoyant, il ajoute : "je pilote la moto championne en titre au sein de l'équipe championne en titre, donc je n'aurai vraiment aucune excuse !"
Sur Ducati l'an dernier déjà mais réuni en 2012 au sein de la même équipe, nos deux représentants nationaux Sylvain Guintoli et Maxime Berger tenteront eux-aussi d'exploiter au maximum le fabuleux potentiel de la Bolognaise.
Septième du championnat du monde de Superbike 2010 sur la GSX-R 1000 Alstare, puis 6ème sur la fameuse 1198 en 2011, Sylvain aura pour unique objectif le podium qu'il a gravi à trois reprises l'an dernier. On espère également que 2012 sera pour lui l'année de sa première victoire dans une course de rang international !
Meilleur pilote privé de GP 250 sur son Aprilia Équipe de France Scrab en 2006, le natif de Montélimar - qui vit désormais en Angleterre, non loin de Donington Park - n'a en effet remporté qu'une course ces 12 dernières années : celle de l'ouverture du British Superbike 2009 à Brands Hatch.
Moto-Net.Com ne reviendra pas - OK, très vite - sur cette saison noire marquée par sa terrible blessure à la jambe, qui ne l'a cependant pas empêché de rejoindre la grande caravane du WSBK l'année suivante. En revanche, il est intéressant de revenir sur son début de saison 2011, contrarié par une nouvelle blessure lors de l'ouverture à Phillip Island...
"Je me suis senti à l'aise dès le début avec l'équipe et la moto. Cela a très bien fonctionné à Phillip Island, car nous avions été rapides lors de toutes les séances d'essais et nous n'avions jamais quitté le top 3 en Superpole. Et puis j'ai eu ce gros accident en course 1", se souvient le n°50 sur le site officiel worldsbk.com.
"Je me suis grièvement blessé, je me suis cassé le bras et l'épaule et me suis endommagé les ligaments des genoux. Après ça, même si je n'ai pas raté de course, j'étais loin d'être en forme et ce fut un gros combat", poursuit le pilote qui sera trentenaire le 24 juin.
"Vers la fin de la saison, j'ai commencé à reprendre confiance et ma forme physique est revenue. Je crois que j'ai toujours été dans les sept premiers lors des dix dernières courses de la saison" (après vérification, il se trouve que Sylvain a terminé dans le Top 6 lors des onze dernières courses, NDLR).
"Nous sommes montés trois fois sur le podium et nous avons presque gagné à Portimao. Dans la globalité, c'était donc une bonne saison, en dépit de cette grosse chute au début qui m'a contraint à une longue convalescence", conclut Syl' dont on attend une saison 2012 meilleure encore !
Rodé lui aussi aux treize circuits du championnat - le 14ème à Moscou sera nouveau pour tout le monde -, à la Superbike de Ducati et aux pneus Pirelli, Maxime Berger peut lui aussi porter haut le drapeau tricolore.
Le Dijonnais a effectué une première saison exemplaire, faisant preuve d'une application et d'une détermination sans faille, et même d'une remarquable abnégation devant le caractère super-capricieux de sa Ducati Supersonic...
Car les problèmes ont fusé de toutes parts en 2011 pour notre "Mad Max" national : embrayage (à deux reprises), shifter, électronique, bougie (deux fois aussi !), collision avec un autre pilote... Maxime a même alimenté le "buzz" sur Internet avec une spectaculaire casse de jante à Donington Park... Comment, vous n'avez pas encore vu la vidéo ?
Le premier bilan du n°121 n'est toutefois pas décevant : après son baptême du feu à Phillip Island il y a bientôt un an, Maxime a toujours terminé ses courses dans les points et s'est hissé dans le Top 10 à cinq reprises.
"Je compte bien donner le maximum pendant toute cette saison, porter mes couleurs au plus haut et montrer ce que les Bourguignons ont dans les tripes", signalait-il à ses fans sur son site officiel quelques jours avant la fin de l'année 2011.
Sur le même ton spontané, Maxime ajoutait : "les sliders sont déjà prêts à laisser de la gomme sur les pistes, la motivation est au taquet et j'ai déjà envie de me tirer la bourre avec tous les autres pilotes du championnat, mais restons calme et buvons frais"...
"Berger est un jeune prometteur, nous allons lui accorder beaucoup d'attention dans les années à venir", garantit pour sa part le nouveau team manager d'Effenbert Liberty Racing, Fabio Alberti, un Italien qui arrive tout juste du MotoGP où il travaillait pour Lucio Cecchinello et son équipe LCR depuis 1999, après avoir débuté sa carrière quatre ans plus tôt auprès de Max Biaggi chez Aprilia. Autant dire que Max est entre de bonnes mains !
L'équipe tchèque alignera trois motos cette année puisque Jakub Smrz a été reconduit. Le pilote - tchèque également - est attendu au tournant : "Smrz est un pilote très expérimenté qui a souffert en fin de saison, mais je crois qu'il sera de retour à son meilleur niveau", estime le nouveau boss Fabio.
Bien qu'il n'ait décroché qu'une seule pole position en 2009, Kuba s'est forgé une solide réputation de pilote véloce sur un tour. Excellent lors des séances libres puis qualificatives, le n°96 a malheureusement toujours eu plus de mal en course.
Comme Sylvain, Jakub est monté trois fois sur le podium la saison passée et comme Sylvain toujours, il n'a jamais remporté de course dans sa carrière internationale malgré 132 départs en WSBK. Ses 11 résultats blancs de 2011 l'ont même empêché de battre son meilleur résultat en championnat du monde : 10ème en 2009, il a terminé 14ème l'année dernière. Peut mieux faire, c'est certain !
Cette année, deux autres Italiens piloteront des Ducati dans des structures propres. Le plus connu des deux est sans doute Niccolo Canepa, un pilote qui s'apparente à une sorte d'OCNI (Objet Courant Non Identifié)...
Vice-champion de Superstock 600 européen sur ZX-6R en 2006 et champion de Superstock 1000 avec la 1098 flambant neuve en 2007, Niccolo devient pour un an pilote d'essai MotoGP chez Ducati et intègre en 2009 l'équipe satellite Pramac Racing.
Une ascension fulgurante vers la catégorie reine qui s'arrête net : le jeune Italien - né le 14 mai 1988 à Gènes - ne parvient pas à percer et n'entre "que" deux fois dans le Top 10, terminant la saison à la 16ème place.
Il passe l'année suivante en Moto2 mais n'y rencontre pas plus de succès, grimpant successivement sur une Scot (8 courses), une Suter (une course) et une Bimota (2 courses) sans jamais marquer le moindre point... Déçu mais pas abattu, il revient finalement en STK 1000 en 2011, les trois premières courses sur ZX-10R et les suivantes sur 1198 !
Auteur de sept Top 5 dont trois troisièmes places, le n°59 - célèbre en Italie - décroche son ticket pour le World Superbike. En tenant compte de son statut particulier de pilote d'essai, Canepa va donc changer de discipline pour la septième année consécutive, ce qui constitue sans doute un record !
Canepa et son team Red Devils Roma ont effectué deux journées d'essai à la fin du mois de janvier à Vallelunga (Italie) : "j'ai essayé de faire quelques tours rapides et j'ai fait un bon temps. Avec les pneus les plus tendres, j'ai signé un 1'36.5 (Bayliss détient le record de la piste en 1'35.890, NDLR) et cela m'a particulièrement fait plaisir", se réjouit le pilote...
Après cinq saisons à zoner autour de la 20ème place au championnat du monde de GP 125 (de 2005 à 2009), Lorenzo Zanetti s'est lui aussi fait remarquer dans la cour européenne de Superstock 1000. Arrivé au beau milieu de la saison 2010, il collectionne avec sa Ducati les bons points : 66 en 5 courses (sur 10 normalement), ce qui lui vaut la 6ème place du général.
Une troisième place au même championnat l'an dernier - au guidon d'une BMW cette fois - lui fournit une ligne de CV en béton (2011 : 5 podiums et une victoire !) qui lui permet de décrocher un job de pilote en Mondial Superbike au sein de l'équipe Pata Racing.
Mais la tâche ne sera pas simple pour Lorenzo Zanetti puisqu'il remplace le charismatique Noriyuki Haga. Le bonhomme a toutefois pour lui un bon sens de humour - le meilleur, l'autodérision - puisque son surnom est "Front Loser", qu'on peut traduire par "celui qui perd l'avant" !
L'équipe Pata Racing a également du pain sur la planche : elle retrouve une Ducati 1198 après un peu plus d'une saison passée sur l'Aprilia RSV4. Mais cela n'empêche en rien son team manager, Andrea Prando, de voir l'avenir avec optimisme. Au contraire !
"Avoir un jeune pilote aussi déterminé que Lorenzo dans l'équipe est un atout majeur", assure le responsable italien. "Je suis sûr qu'avoir un pilote de son calibre et la moto qui a gagné le dernier championnat nous permettra de faire un beau parcours". Réponse très prochainement sur Moto-Net.Com !
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