En redressement judiciaire depuis le 1er septembre, le fabricant d’échappements MIG vient de mettre la clé sous la porte, victime d'une modification du comportement des consommateurs liée au renforcement des normes de bruit et de pollution.
"Malgré les efforts commerciaux qu'a consenti la société, et notamment la participation au Mondial du Deux-Roues à Paris, les commandes sont fortement en baisse", écrit le 6 août 2003 Jean-Louis Guignabodet, fondateur et patron de MIG, en se plaçant sous la protection du Tribunal de commerce de Toulon...
Victime de graves difficultés financières, le fabricant toulonnais d'échappements indique que "du fait de l’évolution de la législation en matière de bruit et en matière de vitesse, les habitudes des consommateurs sont en train de changer et ils se tournent désormais vers des véhicules routiers de moindre puissance, ne nécessitant pas la pose d’échappements tels que ceux fabriqués par MIG". D'autre part, précise Jean-Louis Guignabodet dans son courrier, "les constructeurs de motos ont fait évoluer leurs pots d'échappement vers des produits plus techniques, qui nécessiteraient de la part de MIG un investissement industriel qui est aujourd’hui hors de portée au regard de ses capacités financières".
La cessation de paiement est prononcée le 1er septembre, sous la forme d’un redressement judiciaire général. MIG poursuit son activité quelques mois sous la surveillance du mandataire, Maître Ezevin, qui constate ce mardi 2 décembre que la société n'est plus viable. Il demande alors la mise en liquidation pure et simple et le dossier est transmis au liquidateur judiciaire, Maître Laure.
Déjà fortement mis à mal par les difficultés de Voxan après avoir investi dans des machines-outils spécifiques pour réaliser les tubes de cadre et les échappements d'origine de la moto française, MIG s'est donc retrouvé confronté à une évolution très technique du marché (normes anti-pollution, pots catalytiques, sondes lambda spécifiques) et à un contexte sécuritaire peu favorable au marché de l'adaptable.
Car le vent de répression qui souffle actuellement sur la France, clairement lucratif à défaut d'être réellement protecteur, risque bien d'entraîner dans sa chute une longue liste de commerces et industries spécialisés, dont MIG pourrait n'être que le premier...
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