Je lance le moteur, le son est moins aseptisé que sur le TDM ou le Caponord. La selle est moins haute que je le craignais, j'enclenche la 1ère. La boîte est douce, comme toutes les Suzuki que j'ai essayées.
Dès les 1ers hectomètres, je comprends que la ville n'est pas le domaine de prédilection du moteur de la V-Strom : à bas régime il cogne et est somme toute assez désagréable. Autant les moteurs de la TDM, de la Multistrada ou de la Caponord savent se faire oublier en ville, autant celui du V-Strom incite à rester au-dessus de 4 500 ou 5 000 tr/mn. Ca promet...
Je traverse Toulon pour rejoindre la rivière couverte que je suis jusqu'au pied du Col du Corps de Garde. La route se rétrécit, commence à viroler sec et je m'aperçois vite qu'elle n'est pas faite non plus pour ces très petites routes. Le côté on-off de son moteur fait qu'il n'est pas simple de prendre les virages sur un filet de gaz et si on sent bien que la puissance est là, il apparaît évident qu'il lui faut un peu plus d'espace pour s'exprimer pleinement. Pour prendre les épingles j'hésite entre la seconde qui cogne ou la 1ère qui hurle et qui demande un prudent dosage à la réaccélération... Sans compter le fait qu'une fois sur deux, au moment de rentrer la 1ère, je me retrouve au point mort... Encore une moto qui gagnera à perdre une dent au pignon de sortie de boîte.
Côté confort, rien à dire pour la selle, les suspensions par contre ont un grand débattement générant un transfert de masses parfois perturbant. Mais ça permet également de gommer les imperfections de la route. Après le Broussan il y quelques bouts de lignes droites, courtes mais suffisantes pour que le moteur s'exprime... et ça devient magique. En effet dès le seuil de 4 500-5 000 tr/mn la cavalerie arrive et je retrouve en partie le moteur du TLR. L'allonge permet de ne pas trop jongler avec la boîte. Au virage, ma première impression sur le freinage se confirme : nettement moins mordant que celui du TDM, il est bon mais sans plus. Le frein moteur vient combler une partie de la différence mais je préfère celui de la Yam.
A Ste Anne d'Evenos je prends la N8 en direction du Beausset que je traverse pour rejoindre le circuit du Castellet... Je sais par avance que dans la montée ça va avoiner sévère, et j'ai la banane lorsque j'arrive dans la 1ère épingle. SCRITCH !!! Le repose-pied s'est rappelé à mon bon souvenir, pas terrible la garde au sol pour un trail... Tant pis, puisqu'il le faut je déhancherai, histoire de profiter pleinement de ce moteur dans sa plage d'utilisation favorite... Jusqu'en haut je me gave, la moto est facile à mettre sur l'angle et les virages s'enchaînent à des vitesses... Le moindre bout de ligne droite est prétexte à faire exploser ce moteur dans les tours. Devant le circuit je fais demi-tour, pour redescendre en enroulant gentiment. Et même en enroulant une simple rotation du poignet droit suffit pour oublier n'importe quelle voiture.
La traversée des Gorges d'Ollioules me permet de m'amuser encore un peu avant de prendre l'autoroute pour Toulon. Après une petite pointe - sur autoroute allemande comme ils disent dans les revues - je me cale en 6ème à 5 500 tr/mn à 160. J'ai parcouru un peu plus de 60 km quand je rends les clés au vendeur.
En résumé, dommage que son moteur ne soit pas plus civilisé en bas, même s'il est vrai que son côté "pousse au crime" est attachant... Très à l'aise sur les belles routes viroleuses, la V-Strom l'est beaucoup moins sur les très petites routes plus ou moins correctement revêtues. En fait ma moto idéale serait une partie cycle de Multistrada, avec son moteur à "bas" régime et celui de la V-Strom en haut, le confort du Caponord et le freinage du TDM. Comment ça je suis difficile ?
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