Suite à la mobilisation des motards en mars, la Fédération des motards en colère (FFMC) pensait s'être fait entendre auprès du gouvernement. Mais loin de réviser ses positions, celui-ci semble s'acharner de plus belle sur les usagers deux-roues...
Absence de prise en compte des spécificités des motards et des scootéristes, multiplications des mesures répressives ou discriminatoires (PV à la volée, accès au tunnel francilien de l'A86 interdit, amalgames "motard = chauffards", concertation nationale sur le deux-roues motorisé au point mort, etc.) : les motifs n'ont pas manqué, le 13 mars, pour manifester le mécontentement motards à l'appel de la Fédération des motards en colère (FFMC).
Vers la fin des 100 chevaux ? |
|
|
Cette manifestation, qui visait à exprimer le "ras le casque" des usagers tout en démontrant les atouts d'une moto ou d'un scooter (lire MNC du 15 mars 2010), a d'ailleurs pleinement satisfait la FFMC qui pensait avoir envoyé un signal suffisamment fort au gouvernement.
Mais visiblement, c'était sous-estimer l'entêtement de nos "chères" têtes pensantes : peu sensibles à cette démonstration destinée à renforcer le dialogue et à faire réfléchir sur les besoins des motocyclistes, les autorités tricolores continuent à considérer les deux-roues comme quantité négligeable. Voire à leur faire porter le chapeau des mauvais résultats de la sécurité routière...
Les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière concernant le mois de mars 2010 indiquent ainsi une légère augmentation des morts sur la route de 3,7% par rapport à l'année dernière avec 305 victimes. Et le gouvernement n'hésite pas à incriminer plus ou moins directement les motards, en faisant semblant d'oublier que le parc des deux-roues motorisés a littéralement explosé au cours des dernières années...
"Avec 55 décès en moins, les trois premiers mois de l’année 2010 enregistrent une baisse de l’insécurité routière par rapport au premier trimestre 2009 (-6,2%)", résume la Sécurité routière. "Au cours de ce premier trimestre, un hiver particulièrement rigoureux et plusieurs épisodes neigeux de grande ampleur ont engendré une baisse du trafic, notamment des deux-roues motorisés, et vraisemblablement une conduite plus prudente participant à ce retrait de l’accidentalité routière".
Mais "l’arrivée des beaux jours, dès la mi-mars, a engendré une reprise du trafic, un début de retour des motocyclistes sur les routes, et par conséquent une recrudescence de la mortalité routière au cours des dernières semaines", conclut le service du ministère des transports.
Alors que les motards rencontrent bien des difficultés à être traités sur le même pied que les automobilistes lorsqu'ils expriment de légitimes revendications, soudain la tendance s'inverse dès qu'il s'agit de justifier de "mauvaises" statistiques ! Une injustice parmi tant d'autres qui alarme la FFMC, déjà fortement remontée avec l'accroissement de la verbalisation les deux-roues qu'elle aurait constatée depuis le 13 mars (lire notamment MNC du 31 mars 2010 : verbalisation entre les files, ne signez rien !)...
Les motards subissent-ils le courroux des autorités suite à leur mobilisation ?
"Après la mobilisation d’ampleur des motards le 13 mars pour réclamer la reconnaissance de la circulation entre les files, le bras de fer s’intensifie en région parisienne où les pouvoirs publics ont choisi de répondre aux légitimes revendications des motards par une recrudescence de la répression", s'inquiète la Fédération qui constate que "les motards franciliens subissent une verbalisation quasi-quotidienne sur les grands axes de la capitale et tout particulièrement sur l’autoroute A6a en direction de Paris et sur le boulevard périphérique".
Pointant du gant la corrélation entre la descente des motards dans la rue et cette nouvelle vague de "motophobie" qui sévit dans l'Hexagone (notamment pour "circulation entre les files ou stationnements même non gênants sur les trottoirs"), la FFMC n'hésite pas à affirmer que "ces verbalisations ne font qu’attiser la colère des utilisateurs des deux-roues motorisés qui ont exprimé en masse leur ras le bol d’une sécurité routière exclusivement axée sur la répression. (...) Las, les pouvoirs publics et les forces de l’ordre semblent vouloir aujourd’hui leur faire payer leur mobilisation"...
Bien qu'il soit sans doute un peu tôt pour en tirer de telles conclusions - après tout, les mesures répressives ne sont-elles pas le lot quotidien des motards depuis plusieurs années déjà ? -, le fait que gouvernement fasse la sourde oreille et agite un peu plus fermement son bâton lorsque les motards décident de se faire entendre n'est évidemment pas des plus rassurants... A suivre, restez mobilisés... et connectés !
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.