Avec l’arrivée de la 600 Hornet, de la 1000 XLV Varadero et tout récemment de la 1100 X11, Honda semble avoir pris le parti de développer des motos plus hargneuses.
Les purs et durs reprochent volontiers à Honda la platitude de ses moteurs : VFR 750/800, Pan European, 900 CBR... aucune de ces motos n’a fait salle comble question moulin. Avec l’arrivée de la 600 Hornet, de la 1000 XLV Varadero et tout récemment de la 1100 X11, le constructeur semble avoir pris acte de ces critiques et développe aujourd’hui des motos plus hargneuses. C’est en tout cas l’impression que laisse la X11 à l’issue d’un essai mené tambour battant dans le Morvan, région dans laquelle ni les motards ni les motos ne peuvent dissimuler longtemps leurs défaillances...
Attentat à la pudeur
D’un point de vue esthétique, la X11 aurait du mal à s’insérer dans un catalogue d’art déco. Il s’agit tout simplement d’une 1100 CBR dans une version dénudée, genre attentat à la pudeur ou sortie d’école maternelle. Installé à son guidon, la première question que l’on se pose est la suivante : pourquoi les ingénieurs ont-ils installé les repose-pieds aussi haut ? Question pour le moins naïve, à laquelle les virages du Morvan donneront rapidement une réponse sans équivoque : ça prend de l'angle !
Roadster oblige, les premiers défauts du genre se manifestent entre Joigny et Avallon. La pression du vent devient insupportable à partir de 140 km/h et les courants d'air s'infiltrent sournoisement au niveau du ventre. La plage d’utilisation de la X11 est à l’image de son habillage : printemps/été.
L'inconciliable demeure inconciliable
Les premières courbes révèlent un comportement très sain dans une partie cycle rigide. Malgré la monte de moyen aloi (Michelin Macadam), la moto adopte des trajectoires ciselées avec un équilibre parfait. Bien entendu, ce premier constat m’incite à vérifier si le constructeur est parvenu à concilier partie cycle sportive et confort de suspension. La D950 bosselée qui relie Mailly la Ville à Voutenay sur Cure me démontre que l’inconciliable demeure inconciliable. Les suspensions sont sèches, la selle dure, l’expérience éprouvante. Entre Avallon et Lormes, le caractère sportif de la X11 s’affiche avec davantage d’intensité. Les changements d’angle s’effectuent sans la moindre difficulté aussi bien avec le corps qu’avec le guidon. La machine est facile et il est même possible, une fois sur les carres, de resserrer ou d’élargir sa trajectoire par une simple pression au guidon.
Côté freinage, le DUAL-CBS accomplit des merveilles en ce sens que l’utilisation du frein arrière en plein virage ralentit la moto sans la désunir. Admirable. Attention cependant : le freinage est très puissant et le système de couplage n’interdit pas d’inopportuns blocages de la roue arrière en cas de freinage d’urgence. Sur revêtement mouillé, la sanction sera immédiate et sans appel.
Onctuosité, couple et puissance
Et le moteur dans tout ça ? Il se résume en trois mots : onctuosité, couple et puissance. La boîte 5 autorise des reprises dès 2000 tours et permet d’évoluer dans le sinueux sans jamais rétrograder. En contrepartie, le régime moteur affiche tout de même 5000 tours à 130 km/h. Moins démonstratif que le bicylindre de la Varadero, le 4 en ligne de la X11 mettra sur un pied d’égalité lors des dépassements Joe Tuning dans sa GTI et André Lapertot sur son tracteur.
Au chapitre de la consommation, il ne faut pas attendre un miracle de l’injection. Avec plus de 7 litres aux 100 en conduite normale sur ce genre de machine qui incite de toute façon à l’attaque, la X11 est une compagne plutôt prodigue.
Oubliez le confort
Le confort est le principal point noir de la X11. Honda a opté pour un caractère résolument "roadster sportif" au détriment du confort. Les jambes sont repliées du fait de repose-pieds fixés très haut, les bras sont tendus, le dos et le fondement sont malmenés. Ajoutez à cela la pression du vent, les courants d’air et vous obtenez un cocktail particulièrement imbuvable. Sans compter que pour les garçons, le côté tape-couilles du réservoir est assez problématique.
En ville, la maniabilité est correcte mais les manoeuvres lentes ne s’effectuent pas aussi facilement que sur une 600 en raison d'un poids supérieur. Idem lorsqu’il faut reculer avec les deux pieds.
S'il ne fallait retenir qu'une chose : la X11 est une moto de caractère à dominante sportive. Sain et ludique en toutes circonstances, ce roadster est propulsé par un moteur onctueux, mais demeure néanmoins fatigant et inconfortable...
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