Poursuivant courageusement leur traversée de l'Amérique du Sud en 125 YBR, nos deux p'tits jeunes découvrent la Cité des Incas et le célèbre Machu Picchu, le long de corniches à couper le souffle et de routes impraticables... 15ème épisode : vertigineux !
Les kilomètres s'enchaînent et la distance nous séparant de Cusco diminue, pour notre plus grand plaisir ! Le long de la route, les paysans récoltent le mais à la main. Cusco, "le nombril du monde" en quechua, La "Rome" des Incas, la vallée sacrée : le décor est planté !
Cette étape marque aussi la fin de notre remontée du nord depuis Ushuaia... Presque 10 000km : ça passe vite ! On arrive en fin d'après-midi dans la cité Inca, à 3400 m d'altitude. Suivent quelques difficultés pour trouver un garage : la ville étant en montée, nos moteurs chauffent dans les ruelles très raides et l'une d'elles nous oblige même à faire demi-tour !
La cité, de style colonial avec ses balcons bleus en bois, est magnifique. La Place des Armes, notamment, est superbe (pour la petite touche culturelle, les sachez que les Espagnols ont rasé les bâtisses Incas pour rebâtir avec leur style architectural, dans le but d'exterminer la civilisation Inca). On a donc droit à un mélange de restes Incas avec des constructions espagnoles : très étrange !
Très animée, la ville est agréable et offre plein de choses à voir. Après le marché on déambule dans San Blas, un quartier en hauteur avec ses petites ruelles et on se rend au Qurikancha, le Temple du Soleil qui nous rappelle notre enfance avec Tintin et le Temple du Soleil où l'on en apprend un peu plus sur la cité des Incas.
Mais le meilleur est à venir, nous dit-on... Eh oui, le Machu Picchu nous tend les bras et deux solutions s'offrent à nous : l'excursion en train depuis Cusco (le site se trouve à 120 km de Cusco dans la montagne), très onéreuse, et la solution routarde, possible à moto et beaucoup moins coûteuse... Le choix est donc vite fait !
Au programme : 200 km dans la vallée sacrée de nos copains les Incas, un col à 4300 m, 60 km de piste en montagne dont 20 sur une corniche vertigineuse digne de la route de la mort - voire en mieux -, puis une marche le long des rails du train menant au site...
Notre chemin dans la vallée sacrée nous arrête tout d'abord à Pisac, site archéologique impressionnant avec ses terrasses typiques et ses ruines en pierres pour le peu moins imposantes. A se demander comment ils les transportaient ! Le marché soi-disant artisanal du village est un spectacle désolant, entre les dizaines de bus touristiques qui envahissent la place à côté de Péruviens vendant leur légumes pour quelques soles (la monnaie du pays). Pas top...
Dans la vallée, on continue le long du rio Urubamba pour arriver à un deuxième site, Ollantaytambo : forteresse Inca qui surveillait le chemin du Machu, leur site sacré. Puis on grimpe tranquillement l'Abra Malaga (4300 m) dans les nuages en vieux briscards des montagnes, pour ensuite redescendre dans la pampa péruvienne où l'on perd le goudron pour une piste caillouteuse.
La nuit tombe au fur et à mesure de notre avancée mais Santa Teresa, notre ville étape, n'est qu'à une trentaine de kilomètres... Encore un petit effort ! La fin est épique, puisque la piste se transforme en une route de la mort avec un vide conséquent... Une route impraticable selon des locaux, avec des risques majeurs de chute de pierres (les bulldozers sur le coté en témoignent) et des ruisseaux à traverser nombreux et de plus en plus profonds... Les lueurs du village au loin nous rendent aux anges ! On arrive trempé à cause des ruisseaux dans le pueblo et on s'endort vite fait bien fait !
Réveil à 6 heures du mat' avec pour objectif de la journée le Machu Picchu ! Le train étant interdit pour les touristes, les rails nous guident pour une marche de 2 heures en compagnie d'un belge en voyage lui aussi. Ravitaillement au pied du site, mais le plus dur reste à venir : les longues marches qui mènent en haut sont interminables et épuisantes, mais le jeu en vaut la chandelle !
1h30 et 2000 marches plus tard, la ville sacrée se découvre sous nos yeux ébahis : le décor est incroyable, grandiose ! Les constructions sont bien conservées, vu que les Espagnols ne les ont jamais découvertes... C'est superbe ! Remis des marches, on visite les différentes parties de la cité perdue (agricole et religieuse), en s'extasiant devant les différents monuments et quartiers. Puis on revient à Santa Teresa, tout heureux de notre petite escapade !
Ce dimanche, sur la route du retour du Machu, on admire à Chinchero les parades traditionnelles des locaux pour la fête de la Cruz. Puis passage par Cusco pour reprendre la route du Lac Titicaca, notre dernière halte péruvienne !
On grimpe au fil des kilomètres sur un plateau à 3700 m que l'on n'est pas prêt de quitter : c'est le début de l'Altiplano ! Le paysage est magnifique au coucher du soleil, avec une steppe jaunâtre et les montagnes en arrière-plan. On arrive à Puno, au bord du lac, ce lundi, avec un petit mal de tête dû à l'altitude.
Ville portuaire et touristique, Puno est la porte d'entrée pour les îles Uros et Taquile, où vivent des communautés traditionnelles. Dès le lendemain, une embarcation nous mène aux îles flottantes (Uros) : des Aymaras les ont construites avec des roseaux (tout, même les barques et les maisons !). Ils vivent du tourisme et de l'artisanat.
Après deux heures de bateau, l'Ile de Taquile, soi-disant un paradis sur terre, est sous nos pieds : une communauté y vit, célèbre pour ses traditions (bonnet différent pour les célibataires et les hommes mariés), ses habits et ses chants. Mais après une petite balade, on a vite l'impression d'être dans une usine touristique... La communauté manque d'authenticité, les discours sont formalisés... A croire que les tours operators ont créé ça de toutes pièces !
A la semaine prochaine, amigos, avec la Bolivia et La Paz ! Et n'oubliez pas : une vidéo inédite arrivera bientôt... Restez connectés !
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