La recherche en sécurité routière des deux-roues motorisés semble avoir franchi un cap important lors de la conférence organisée par l'INRETS, tant en termes scientifiques que politiques. La fin des sempiternels clichés vitesse = danger ? Debriefing...
Vers un "Grenelle de la moto" ? |
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La conférence de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS) qui s'est tenue à Marseille les 5 et 6 mars (lire Moto-Net.Com du 5 mars 2009) a permis de faire un tour d'horizon assez complet de l'état de la recherche en matière de sécurité routière des deux-roues motorisés.
Le premier bilan est justement de constater la pauvreté des informations en la matière. Ainsi, la plupart des données disponibles se bornent à distinguer les "cyclos" (moins de 50 cm3) des "motos" (plus de 50 cm3), et peu nombreux sont les chercheurs qui peuvent différencier les 125 des grosses cylindrées, sans parler des scooters ou des motos (lire Moto-Net.Com du 5 mars 2009).
"La recherche doit être mieux organisée, plus précise et moins caricaturale", a ainsi estimé Pierre van Elslande, chercheur au département Mécanismes d'accidents à l'INRETS (voir également notre interview vidéo ci-contre), appelant notamment de ses voeux une "plus grande cohérence des infrastructures : en ville, il ne faudrait pas faire des voies qui ressemblent à des autoroutes limitées à 50 km/h"...
Dans d'autres pays comme la Norvège, les données disponibles sont beaucoup plus précises et permettent par exemple à l'Institute of Transport Economics de faire apparaître que le nombre d'accidents déclarés aux assurances entre 1998 et 2005 est plus faible pour les grosses cylindrées (4,86 accident déclarés par million de "véhicule kilomètre") que pour les petites cylindrées (6,81) et les cyclos (7,99).
En cas d'accident, le risque d'être plus gravement touché en deux-roues qu'en voiture reste naturellement plus élevé, mais selon les études de Horswill en 2003 et de Langley en 2000 citées par Aurélie Moskal, chercheuse à l'INRETS, les utilisateurs de deux-roues motorisé ont aussi "8 fois plus de risques d'être impliqués dans un accident que les automobilistes".
En termes de mobilité des deux-roues motorisés, une enquête du Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU) vient de débuter sous la responsabilité de Régis et Hélène de Solère. Objectif des deux chercheurs, qui devraient publier leurs résultats complets début 2010 : "avoir une photographie précise des pratiques de déplacements d'une population (qui se déplace, comment, quand, pourquoi, etc.)", afin de "comprendre les comportements, élaborer et évaluer les politiques du transport".
Les questionnaires utilisés pour cette enquête (qui sera menée dans des "villes classiques" que sont Lille, Lyon, Toulon, Grenoble, Rennes et Rouen) ne permettent pour l'instant que de distinguer les plus et moins de 50 cm3. Mais les deux chercheurs ont pris acte de la nécessité d'affiner davantage la typologie des deux-roues motorisés.
En attendant, les premiers résultats montrent que sur l'ensemble de la population, seuls 1% des Français se déplacent en deux-roues motorisés (57% en voiture, 28% à pied, 11% en transports collectifs, 2% en vélo et 1% en "autres modes"). Quant aux utilisateurs de deux-roues motorisés, ils effectuent 21% de leurs déplacements en voiture, 11% à pied, 3% en transports collectifs et 2% en vélo.
Toujours selon les premiers résultats de cette enquête, les utilisateurs de deux-roues motorisés s'avèrent également être les plus mobiles avec 5,28 déplacements par personne et par jour en plus de 50 cm3 (5,04 pour les moins de 50 cm3 et 3,94 pour l'ensemble de la population).
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