Le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a accordé aujourd'hui la reprise de Voxan à la Société de développement et de participation de l'homme d'affaires Didier Cazeaux, heureux repreneur des yachts de luxe Guy Couach et 183ème fortune de France.
457 347,05 euros : c'est très exactement la somme que devra verser la Société de développement et de participation, une entreprise de gestion de portefeuilles appartenant à Didier Cazeaux et basée à Mérignac, en Gironde, qui s'est vue accorder aujourd'hui la reprise de Voxan par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand.
Le tribunal a donc préféré l'offre de M. Cazeaux à celles de Didier Tirard, le directeur de l'usine, et de Jean-Charles Corbet, le PDG d'AirLib agissant pour le compte d'investisseurs belges et luxembourgeois. Quant au quatrième candidat, l'importateur grec de voiturettes Ligier, Cristos Chrisochoidis, il ne s'est tout simplement pas présenté à l'audience.
Le tribunal a estimé que l'offre de Didier Cazeaux était "la plus favorable sur le plan financier et social" : la Société de développement et de participation s'est en effet engagée à verser près de 460 000 euros et à reprendre 16 salariés dans un premier temps, alors que Jean-Charles Corbet proposait 120 000 euros et la reprise du même nombre de salariés, et que Didier Tirard ne pouvait aligner que 90 000 euros en sauvegardant seulement quatre emplois. L'offre de M. Corbet prévoyait en outre des "modifications sensibles des machines, notamment à l'issue d'une étude de nouveau châssis".
Or le tribunal a estimé qu'il serait hasardeux de se lancer dans un projet débouchant sur un produit sans filiation véritable avec les productions initiales, dans la mesure où "tout le monde s'accorde à dire que la seule réussite de Voxan se résume à la qualité des motos qu'elle a pu produire".
Vraisemblablement échaudés par l'expérience MerkerYshima (lire Moto-Net du 6 avril 2002), les salariés et le liquidateur ont fait part de leurs "plus vives inquiétudes quant à la pérennité d'une telle reprise", et ont marqué leur préférence en faveur des deux autres candidats. Mais si l'offre de Didier Tirard a été jugée "tout à fait réalisable sur le plan technique" par le tribunal, elle "péchait par le manque de moyens financiers présentés à son appui, limitant d'emblée le volet social de la reprise".
Enfin, la société de Didier Cazeaux avait amélioré son offre initiale à la veille de l'audience du 11 juin, en portant à 457 347,05 euros son prix de rachat (contre 152 449,02 au départ) et à 16 le nombre de salariés repris (au lieu de 14). Didier Cazeaux prévoit maintenant un redémarrage effectif de Voxan fin 2002 ou début 2003, avec dans un premier temps une modeste production annuelle de 700 motos.
Souhaitons-lui dans cette nouvelle aventure un succès comparable à celui qu'il a connu avec le rachat, en 1996, des chantiers de yachts de luxe Guy Couach, alors au bord de la faillite : basée à Gujan-Mestras (Gironde) et cotée à la Bourse de Paris, la société Guy Couach est aujourd'hui en pleine croissance et réalise un chiffre d'affaires de 33 millions d'euros. Didier Cazeaux, né le 4 décembre 1953, a remporté en 2001 le Grand Prix de l'entrepreneur pour la région Sud-Ouest décerné par Ernst & Young et le magazine L'Entreprise.
Détenant près de 90% du capital de Guy Couach, promoteur immobilier et "homme d'affaires avisé capable de flairer les bons coups", M. Cazeaux est à la tête de la 183ème fortune de France selon le classement du Nouvel Economiste.
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