Alors que le maire de Londres a décidé d'ouvrir les couloirs de bus aux deux-roues motorisés, l'Association des chefs de la police anglaise demande aux députés de la commission des transports d'interdire purement et simplement la route aux motos...
Ainsi va la vie pour les motards anglais : à peine remis de leur joie devant la décision d'ouvrir les voies de bus londoniennes à la circulation des deux-roues motorisés - une évidence toujours aussi obstinément réfutée par la mairie de Paris - qu'une incroyable tentative de discrimination envers la pratique de la moto pointe insidieusement le bout de sa mauvaise foi !
"Le moment est venu d'envisager d'interdire les motos sur les routes", recommande carrément l'Association des chefs de la police anglaise (ACPO) dans un rapport destiné à la commission des transports, qui énumère les solutions pour enrayer l'accidentologie aux Royaume-Uni. Arguant du fait que les motos contemporaines seraient devenues de vrais "jouets motorisés qui n'ont plus leur place sur la voie publique", l'association fonde son plaidoyer sur la prétendue facilité avec laquelle les sportives actuelles dépassent la vitesse de 200 mph (un peu plus de 320 km/h)...
Outre une évidente exagération des faits - rares sont les motos de série à être en mesure de dépasser le 300 km/h chrono -, les représentants des forces de l'ordre de Sa Majesté font en outre preuve d'une incontestable motophobie, comme tendent à le prouver les propositions faites à la commission des transports : "il devient nécessaire de prendre des mesures radicales à l'encontre des motocyclistes", estime l'ACPO, comme "le contrôle de la puissance des moteurs et la création de zones protégés, où les motos autres que celles expressément autorisées seraient interdites".
Convaincus qu'une répression aveugle ne saurait nuire, l'association demande en outre la généralisation de puces permettant d'identifier à distance les motos et des peines plus sévères pour les utilisateurs de plaque minéralogiques illicites. Des mesures choc dans un pays où les sportives caracolent en tête des ventes et où de nombreux habitants sont de fervents pratiquants de la moto...
En attendant de connaître l'écho provoqué par ces "recommandations", les motards anglais pourront toujours se consoler à partir du 5 janvier prochain : Boris Johnson, le nouveau maire (conservateur) de Londres, vient d'annoncer l'ouverture des couloirs de bus londoniens aux motos pour une période de test de 18 mois. Une mesure déjà adoptée - "avec succès", précise la Fédération des motards anglais (BMF) - dans au moins quatorze villes du pays.
"A la fin de la période d'essai, je vais écouter attentivement les opinions de tous les usagers de la route et je prendrai ensuite une décision pour savoir si ce devrait être un arrangement permanent", souligne l'homme qui, par cette décision, s'est déjà attiré les foudres de la Ligue des cyclistes londoniens...
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