La Branche 2 Roues du CNPA réaffirme vigoureusement son opposition au contrôle technique moto : "ce n'est pas parce que plusieurs imbéciles racontent la même ineptie que cela en fait une vérité première !", fait remarquer son responsable, Luc Forestier...
La Branche 2 Roues du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), consultée par le Conseil général des Ponts et chaussées lors de l'élaboration de son rapport préconisant l'instauration d'un contrôle technique moto (lire Moto-Net.Com du 15 janvier 2007), réaffirme vigoureusement son opposition à "toute idée d'extension du contrôle technique automobile aux deux-roues motorisés".
"Notre position n'a pas bougé d'un iota et ne bougera pas !", prévient le bouillant responsable de la Branche 2 Roues du CNPA, Luc Forestier, rappelant que "ce n'est pas parce que plusieurs imbéciles racontent la même ineptie que cela en fait une vérité première"...
"L'éventualité de l'extension aux deux-roues motorisés du contrôle technique automobile revient régulièrement à la surface, comme un serpent de mer", faisait ainsi remarquer la Branche 2 Roues du CNPA il y a un an et demi.
"Vous entendrez parfois un concessionnaire isolé, ignorant des règles mêmes du contrôle technique automobile, croire qu'il pourra vendre des deux-roues, les réparer et les contrôler pour faire du chiffre", concède M. Forestier - par ailleurs patron de la concession Honda Profil à Saint-Mandé (94) -, mais "cette demande ne vient d'aucun acteur représentatif de la profession du deux-roues motorisé, que ce soit les importateurs, constructeurs, revendeurs représentés par le CNPA, ni même les associations d'usagers et de motards".
Le CNPA rappelle que si le contrôle technique auto "diminue les risques du facteur matériel, vous ne trouverez aucune statistique d'accidentologie significative liée à un mauvais entretien du matériel en matière de deux-roues motorisés", avant de lister les arguments contre le contrôle technique moto : faible durée de vie des deux-roues motorisés, faible kilométrage (en moyenne 6000 km pour les moins de 125 cc et 8000 km pour les plus de 125 cc), la fréquence des révisions, l'attachement à son véhicule d'un utilisateur de deux-roues, etc.
D'autres arguments plus techniques mériteront également toute l'attention du prochain Comité interministériel de sécurité routière : "comment vérifier la géométrie d'un deux-roues sans l'essayer ou sans le démonter, notamment les angles de chasse de la fourche ?", s'interroge le CNPA, précisant que "chez nos revendeurs, toute intervention est suivie par un essai routier par un mécanicien, seul diagnostic fiable du deux-roues (bruit, freinage, rectitude du cadre, tenue de route)".
"Le seul intérêt d'un contrôle technique pour les deux-roues motorisés aurait été d'apurer le parc de cyclos et scooters 49.9 cc et d'éliminer de la voie publique tous les 49.9 cc illicites", concède le CNPA, avant de regretter que "malheureusement, l'immatriculation des 50 cc (réclamée par le CNPA depuis dix ans mais bloquée par un constructeur français), n'est intervenue que le 1er Juillet 2004. Actuellement, 95 % des 49.9cc ne sont pas immatriculés, ce qui rend tout contrôle technique impossible".
En résumé, "il n'y a pas de justification à un contrôle technique pour les deux-roues motorisés, sauf à vouloir faire plaisir à certains soucieux de faire du chiffre d'affaires", conclut la Branche 2 Roues du CNPA.
Quant à la possibilité d'imposer un contrôle technique à partir de juillet 2009, le responsable de la Branche 2 Roues du CNPA estime qu'elle est peu réalisable.
Interrogé par Moto-Net.Com, Luc Forestier rappelle que "juillet 2009, c'est dans 18 mois ! D'ici là, le ministère des transports et celui de l'intérieur doivent mettre en place le SIV auto (le nouveau système d'immatriculation qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2009, NDLR), soit 2 millions de cartes grises par an + 6 millions de cartes grises occasion et transfert + le SIV moto soit 230 000 cartes grises + 3 fois plus d'occasions et de transferts + rattacher l'immatriculation des 50cc au SIV... Et en plus faire immatriculer les 50 cc qui ne le sont pas, soit 95 % du parc dont 30 % non identifiables"...
"Il existe 320 marques de deux-roues motorisés en France et il s'en chie deux chinoises par semaine", note poétiquement M. Forestier qui souhaite "bon courage aux futurs contrôleurs à 30 euros par cyclo et 60 euros maxi par moto"...
De plus, "on connaît le grand civisme des motards (cf vignette)", ironise Luc Forestier : alors "soit on fait comme en voiture et on impose le contrôle technique en douceur et les centres seront rentables dans 13 ans, soit on impose le contrôle technique à tous en 2009 et on a une révolte (ou pire, Sire, une révolution !)"
"Tout ça pour ça , alors qu'il n'y a aucune accidentalité prouvée liée au matériel", regrette encore le responsable des deux-roues au CNPA, estimant que "les assureurs et quelques faisans (parfois il y a cumul ) poussent à la charrette, mais c'est un boute feu... Chaud devant", prévient M. Forestier !
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