Sans dessins mais avec mordant, Catherine Devillard alias Cathie, Moto Râleuses en talons aiguilles se livre dans son dernier opus "Sans filet". Une biographie déjantée de galères et de joies d'un sacré bout de femme qui n'a pas froid aux yeux.
La râleuse la plus connue de la moto sphère, c'est chirurgien qu'elle aurait aimé faire "quand elle serait grande". Difficile à croire, tant elle s'est acharnée à zigzaguer sur d'autres chemins et finalement mener une vie pour le moins mouvementée.
C'est ce qu'elle nous raconte dans son dernier livre autobiographique, "sans filet", après le succès des désormais incontournables aventures motardes des "Motorâleuses" (lire Moto-Net.Com du 12 juin 2006) dont le quatrième tome est en préparation.
Une enfance un peu trop contrainte par des entraînements gymnastiques intensifs et un père trop normatif expliquent sans doute que la douce gamine réservée rejoigne assez tôt les mauvais garçons pour leur emprunter motos et verbe fleuri. Et respirer le vent de liberté qu'elle ne lâchera plus, à peine ses 14 ans passés. Même si "les motos que je chevauchais étaient plus souvent au sol que sur la route", avoue-t-elle, plutôt fière.
Pour ce qui est de l'école, c'est donc celle de la vie que cette butineuse a choisie. L'occasion de se forger un sacré caractère entre midinette révoltée et excentrique téméraire.
Sans états d'âme inutiles, Cathie nous entraîne dans une description sans complaisance mais sans complexe dans sa succession de boulots loufoques, frisant parfois l'invraisemblance : entraîneuse à Poitiers, strip-teaseuse de Marignane à l'Afrique, ouvrière en usine, peintre aéro ou journaliste pour ne citer que ceux-là, Cathie se décrit en tornade explosive partout où elle passe, sans jamais se plier aux convenances ou autres compromis.
On fatigue presque à suivre les péripéties trépidantes de Cathiiiiiie, faites de déboires poisseux et de triomphes inespérés. Que ce soit pour comprendre sa vision acerbe et ironique de notre monde et ses petits arrangements avec la médiocrité, ou ses états d'âmes, rapidement balayés par l'aventure - galère ou victoire - suivante. Ce périple, qui nous la ramène vers la moto avec sa participation au Moto Tour 2004 et peut-être son port d'attache, l'écriture, se consomme sans modération, au risque de couper le souffle.
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.