Le chevalier basco-grolandais, sur sa Yamaha 450 WRF habillée pour l'occasion aux couleurs d'Euskadi, a régné en maître sur le premier Rallye de Corse, deuxième épreuve du championnat de France des rallyes routiers. Bilan.
La reprise du Rallye de Corse, ce week-end dans le Golfe d'Ajaccio, fut l'occasion de vivre une magnifique épreuve organisée par le RMC Corsica. La deuxième épreuve du championnat de France des rallyes routiers 2007 a permis aux 134 engagés de découvrir de superbes routes viroleuses, que le chevalier Basque a courageusement conquis de son arme blanche au cylindre unique ! "Joli combat avec des corses énervés dont le je sors vainqueur", résume le Chevalier - Zalduna en basque - au lendemain de l'épreuve : "je prends aussi la tête du championnat car le peuple français a eu plus de mal en territoire corse... Belle opération, belle représentation et banzaï !"
Nouvelle victoire donc pour Serge Nuques après une bataille acharnée contre un excellent pilote insulaire, Laurent Statuto, ex-pilote de Monobike, champion de France de la discipline en 2002 et troisième en 2006.
"C'est mon tout premier rallye, ça c'est passé en Corse, tant mieux, ça fait plaisir de faire une belle course chez soi !", explique Laurent, satisfait malgré sa seconde place et fier de la 10ème position scratch de son "compatriote" Stéphane Ricchiarelli - également sur une Yamaha 450 WRF mais totalement d'origine, grandes roues comprises !
Mais tel un ignoble terroriste basco-grolandais, Sergeï était venu gagner au nom de son pays natal, car le Groland n'est que son pays d'adoption et le Chevalier n'oublie pas ses racines !
"Les Corses affichent leurs couleurs lorsqu'ils viennent sur le continent et ils ont raison de le faire, alors moi j'ai décidé de faire pareil chez eux pour qu'on sache qui est qui !", déclare fièrement le preux Chevalier sur son ton grolando-basco-plaisantin habituel.
En attendant, le vil personnage prend ainsi la tête du championnat devant Emmanuel Siaux, le pilote Buell du CMPN... Le titre sera très cher cette année !
Etape de jour
Départ à 10 heures samedi matin, sous le soleil, pour deux passages d'une boucle de 100 km avec deux épreuves spéciales : Tassinca et Guarguale (respectivement 4,8 km et 3,5 km).
Deux spéciales très techniques - voire dangereuses en raison de leur état dégradé - mais surtout de longues enfilades en descente permettant d'atteindre des vitesses relativement élevées.
Dès la première spéciale, première chute : Jean Baptiste Dusserre sur Kawasaki ZX10 part à la faute, heureusement sans trop de gravité. Le déroulement de l'épreuve est ralenti mais l'intervention express d'un hélicoptère pour évacuer le blessé limite le retard à moins d'une heure.
Le parcours routier est splendide et varié avec des routes très abîmées par endroits mais également une descente magnifique sur Porticcio : un vrai billard !
Au premier tour, la Corse est à l'honneur : 2'42 pour Laurent Statuto dans la première spéciale, près de trois secondes devant son poursuivant Philippe Richelmi (revenu faire un tour chez les rallymen).
Laurent claquera même un 2'15 de fort beau gabarit dans la deuxième spéciale à Guarguale, plus de deux secondes cette fois devant un courageux Thomas Laroche serrant les dents pour rouler malgré sa blessure (pincement de vertèbres) suite à sa chute en reco mercredi soir (lire Moto-Net.Com du 26 avril 2007).
Quant à Serge Nuques, il profite de ce premier tour pour valider ses repères pris en reco les jours précédents : il passe du sixième temps dans la première au quatrième dans la deuxième, puis au deuxième temps lors du second passage dans la première avant de scratcher la dernière spéciale de cette journée. Le Chevalier grolando-basquais a frappé très fort !
Mais Thomas Laroche ne baisse pas la garde facilement et parvient même à accrocher un meilleur temps à moins d'une seconde du Chevalier dans la spéciale de Guarguale au deuxième passage : 2'16.273 pour Serge et 2'17.015 pour Thomas.
Au classement scratch de l'étape de jour on retrouve donc Laurent Statuto en tête devant Serge Nuques et Thomas Laroche. Le leader du classement provisoire du championnat, Emmanuel Siaux, se retrouve alors en quatrième position. Belle performance tout de même que de mener sa Buell XB12STT à trois secondes seulement (au cumul des temps) d'un podium de Monos, nettement plus adaptés à ce type de spéciales.
Plus loin dans le classement, les pilotes ont subi une averse qui corse - sans jeu de mots - leur fin de journée, ce qui n'empêche pas un pilote insulaire, Jean-François Monti, de placer sa Suzuki 650 SV en tête de la catégorie "Sport" et à la 9ème place scratch du jour !
On ne plaisante pas non plus du côté des anciennes : Gérard Rolland sur sa Yamaha 350 RDLC, bien qu'à la 79ème place du scratch de jour, prend le commandement d'une bande de classiques survoltées ! La bataille fait rage à tous les étages et les pilotes sont tous motivés, à l'image de Luc Martin au départ de la spéciale de Tassinca sur son antique BMW R80 GS.
De retour à Porticcio à la nuit tombante, les pilotes réparent les petites casses de la journée. Ainsi Thierry Canazzi, victime d'un embrayage récalcitrant sur son Aprilia 550 SXV depuis le départ, lance ses mécanos à l'assaut du problème...
Après cette pause mécanique, les phares sont montés et les pilotes reposés : action pour la spéciale de nuit ! Et de l'action, il va y en avoir...
Etape de nuit
La nuit était pourtant bien partie : le Chevalier, juché sur sa splendide Yamaha 450 WRF au couleurs du Pays basque armée de ses phares additionnels Xenon System, alignait les scratches, suivi par Laurent Statuto (qui apprend très vite comment fonctionne un rallye !) toujours en bataille avec Thomas Laroche, Emmanuel Siaux et Thierry Canazzi, sans oublier le champion en titre, Greg Debize, qui remonte doucement dans le classement aux comptes du premier tour nocturne...
Au deuxième tour, petit souci à la première spéciale: la voiture ouvreuse aurait répandu un liquide gras (de l'huile ? du liquide de refroidissement ?) constaté par Greg qui affirme avoir "dangereusement perdu l'avant" dans un virage.
"Il y en a juste un peu à l'endroit du passage à côté des citernes sur le plateau du haut", m'assure le directeur de la spéciale juste avant mon départ... Sympathique comme information, car l'endroit ainsi décrit se trouve juste là ou ça passe très vite en enfilade...
La soi-disant tache d'huile n'alarmant pas davantage les commissaires, mon départ est donné... Autant dire que je serrais un peu les fesses en passant à l'endroit indiqué, mais bon, c'est passé ! En revanche, ce n'est pas une simple tache d'huile que je découvre mais carrément une traînée sur tout le reste de la spéciale ! Croisant et recroisant la trace, je tentais tant bien que mal de faire un temps jusqu'à l'épingle avant l'arrivée... Mais le gros freinage requis par ladite épingle, le stress de la course et l'énervement de m'être loupé à plein d'endroits à cause de cette trace d'huile m'ont fait mettre un gros coup de gaz pour sortir fort et passer la cellule en pleine charge !
Huile ou autre liquide gras, je n'en sais rien, mais la moto est partie illico à l'équerre, raccrochant violemment pour me projeter au sol... Une seconde avant la chute.
Bilan moto : les deux Xenon pétés, la fourche un peu vrillée (pourvu que les tubes ne soient pas tordus !), la bulle arrachée et le guidon tordu... Bilan pilote : grosse entorse au poignet et hématomes divers et variés... Rien de bien méchant, je devrais pouvoir être au Rallye du Beaujolais...
Ce n'est pas le cas de Thomas Laroche, qui chute dans la dernière spéciale de l'étape de nuit, remonte sur la 450 WR et passe la ligne d'arrivée... avec une clavicule méchamment fracturée ! Il termine la course malgré tout - remarquable ! - mais sa fracture va le mettre hors course pour plusieurs mois... On ne le verra ni sur la suite du championnat ni en Belgique ! Courage Thomas, garde le moral ! A ton retour tu feras un carton !
Grosse chute également dans la dernière spéciale pour Greg Debize, qui perd connaissance et doit être évacué à l'hôpital... Mais plus de peur que de mal, car il finalement il est sur pieds quelques heures plus tard.
Au final de l'étape de nuit, c'est encore l'ignoble indépendantiste grolandais qui s'impose haut la main, 15 secondes devant le local Laurent Statuto ! Thierry Canazzi termine troisième.
Résultat final
Serge Nuques remporte donc cette épreuve - une de plus à son palmarès - mais il a tout de même dû se cracher sérieusement dans les mains pour venir à bout de l'excellent Laurent Statuto. Laurent ne participe pas au championnat dans sa totalité, mais commence à se laisser tenter par une éventuelle participation à un prochain Dark Dog Moto Tour... Affaire à suivre !
Du coté des side-cars, l'équipage Laurent Guillet/David Chanal a encore sévi avec son side Hechard, assurant une bonne ambiance sur le podium...
Premier au classement provisoire de la coupe Espoir, Jérôme Argoud du CMPN au guidon de sa Yamaha FZ1 creuse l'écart avec le second, Cédric Parmentier des Guidons Vellaves, sur Yamaha R1.
Enfin, saluons les organisateurs pour une remise des prix grandiose, en fin d'après-midi, avec buffet froid et boissons a volonté... ça c'est du savoir vivre !
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, il faut malheureusement remonter dans le bateau... Cétait un très beau rallye avec quelques petits détails à revoir, mais le principal est là et vivement le tour de Corse ! Souhaitons que Thierry Canazzi parvienne à motiver Jean-Mathieu Padovani, l'organisateur de ce rallye de Corse !
En attendant on se retrouve dans deux semaines pour la suite du championnat avec le rallye du Beaujolais... Restez connectés !
Scratch jour
Scratch nuit
Classement scratch final du Rallye de Corse
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