• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
PNEUS DIABLO CORSA III
Monza, le 10 mai 2006

Le Racing Street selon Pirelli

Le Racing Street selon Pirelli

Offrir un pneu capable d'être à la fois performant en compétition et endurant, sûr et stable sur la route : voilà le défi que relève Pirelli avec son nouveau Diablo Corsa III, disponible en juin 2006 au prix indicatif de 485 € la paire. Avant-première.

Imprimer

En matière de pneumatique, la frontière est de plus en plus ténue entre le "racing" pur et l'usage routier : on voit apparaître sur le marché de la monte de remplacement des enveloppes capables de conjuguer engagement en compétition et quotidien.

Après Michelin qui a présenté cet hiver un modèle du genre - le Power Race 2CT - c'est Pirelli, fort de son engagement en Superbike, Supersport et Superstock, qui propose à partir de juin 2006 le Diablo Corsa III : le même pneumatique que celui utilisé par les pilotes du championnat d'Europe Superstock 600. Un championnat créé en 2005 par le promoteur du Superbike, l'italien FGSport, limitée aux jeunes de moins de 20 ans et qui sert de pépinière et de révélateur pour les futurs champions des catégories Supersport et Superbike. Yoann Tibério, récent vainqueur de la manche Italienne de Monza en Mondial Supersport (lire Moto-Net du 9 mai 2006), fut vice champion 600 Superstock l'an dernier. C'est dire le sérieux qui anime cette compétition relevée, où les jeunes loups les plus affamés s'affrontent !

Nouveau pneu Pirelli Diablo Corsa III : le Racing Street selon Pirelli

Le règlement de cette catégorie prévoyant de rouler avec des sportives 600 les plus proches de la série, Pirelli a réalisé un pneumatique en accord avec la réglementation : un pneu vendu dans le commerce, mais suffisamment performant pour satisfaire les besoins de la génération montante en course.

Double gomme : MIRS attaque !

La composition double gomme est aujourd'hui rendue possible par l'intermédiaire du principe de fabrication MIRS (Modular Integrated Robotized System). "MIRS est un ensemble robotisé qui intègre à lui seul toutes les étapes de la fabrication d'un pneu", explique Pirelli. Autrefois produit entièrement manufacturé, le pneu évolue avec son temps et aujourd'hui, la précision de MIRS permet ce que ne peut faire la main de l'homme : l'application minutieuse et très précise de deux natures de gomme sur une même carcasse. Un tel pneu réalisé de manière traditionnelle - comme l'est toujours la grande majorité de la production mondiale - présenterait immanquablement des petits épaulements entre les différentes couches qui causeraient des défauts de tenue de route irrémédiables.

En matière de pneumatique, on parle depuis plusieurs années de "dual compound" (en anglais dans le texte) : il s'agit ni plus ni moins d'enveloppes bénéficiant de deux natures de gomme.

Cela concerne plus particulièrement les pneus arrière dont le rôle est d'assurer, entre autres, grip sur les flancs et haute résistance à haute vitesse au centre.

C'est donc le cas du train arrière du Diablo Corsa III, qui bénéficie au centre de la même nature de gomme que le Diablo Corsa actuel. En revanche sur les flancs, la gomme est d'environ 15% plus soft. Et il suffit d'un angle assez faible pour entrer dans la zone de gomme soft.

Nouveau pneu Pirelli Diablo Corsa III : le Racing Street selon Pirelli

Ce principe de construction permet d'offrir un grip plus important là où on en a le plus besoin : sur l'angle maxi en virage et sur les angles moyens pour les phases d'accélération. Interrogés sur les performances du nouveau Pirelli, les pilotes Superstock 600 sont unanimes sur les qualités du pneu arrière. "Rien à voir avec ce qu'on utilisait l'an dernier", précise l'un d'entre eux : "le pneu arrière se cale parfaitement sur l'angle, il offre un excellent grip et surtout, il glisse très progressivement. On contrôle très bien avec lui !" En plus de la construction de la carcasse composée d'une ceinture à 0° comme les autres pneus de la gamme Diablo, la nature double gomme est évidemment pour beaucoup dans les qualités avérées du pneu arrière.

Le pneu avant suit un cahier des charges différent : celui d'offrir une rigidité accrue tout en montant rapidement à sa température idéale de fonctionnement (autour de 80°C). "Le grip est assuré par un mélange de gomme à base de silice et carbone, explique Pirelli. Contrairement à l'arrière, le pneu avant est composé d'une seule nature de gomme qui s'appuie sur une carcasse rigide composée, comme à l'arrière, d'une ceinture à 0°.

Nouveau pneu Pirelli Diablo Corsa III : le Racing Street selon Pirelli

A l'usage, le pneu avant fait un peu moins l'unanimité dans le paddock Superstock. Un jugement à pondérer en fonction des réglages de suspension de chacun. "Je ne sens pas grand-chose, j'ai l'impression que la carcasse est trop rigide et ça me renvoie assez peu d'informations du début de la phase de freinage au point de corde lorsque je remets les gaz", explique ainsi le même pilote qui apprécie tant le pneu arrière.

Salvo Pennisi, essayeur et développeur des pneumatiques chez Pirelli, explique ce phénomène : "l'arrière a un profil très racing, l'avant un peu moins. Nous avons dû privilégier la sécurité sur la route en proposant une gomme un peu moins soft à l'avant et une carcasse plus rigide pour éviter les déformations lors des phases de freinages sur route. La stabilité et la sécurité est à ce prix"...

Nouveau pneu Pirelli Diablo Corsa III : le Racing Street selon Pirelli

Des sensations confirmées par Moto-Net lors de l'essai du pneu réalisé sur le circuit de Monza, au lendemain de la manche Superbike : l'arrière est effectivement irréprochable et sa personnalité sportive indéniable, mais l'avant semble un peu plus dur. Un jugement que l'on tempère immédiatement en essayant le Diablo Corsa III sur une Yamaha R1 : le poids est plus important que sur une légère 600 et la carcasse, cette fois, semble mieux travailler comme en témoignent les légers mouvements de guidon lors du freinage très appuyé en bout de ligne droite du circuit milanais.

Au final, ce pneu devrait ravir les amateurs de sport : typique de la famille Pirelli Corsa, il est un concurrent direct du Michelin Power Race 2CT. Une monte que l'on retrouvera aussi bien en championnat Promosport que sur la route. Seule inconnue : son endurance... En Superstock, certains pilotes affirment faire un week-end de course sans changer le pneu avant. De quoi ravir les budgets étroits ! Et pour ce qui est de l'arrière, il tient sans problèmes les neuf tours d'une manche Superstock.

.

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

Les derniers essais MNC

Yamaha Ténéré 700 2025 et Rally : notre essai complet en vidéo

Bien qu'attaquée de toutes parts, la Ténéré 700 reste le trail de référence chez les moyennes cylindrées, notamment grâce à son moteur CP2 qui passe en 2025 à Euro5+, au ride-by-wire et aux modes moteur gérés via de nouveaux commodos et un grand écran. Partie-cycle et look évoluent aussi. Essai vidéo de la nouvelle T7 et de sa version Rally !
Essai Bear 650 : un ours pas mal léché chez Royal Enfield

Traditionaliste, Royal Enfield ? Partiellement, car il ne se passe plus un trimestre sans que la marque ne fasse vibrer l’actualité. Après une année 2024 bien remplie (Super Meteor et Shotgun 650, Himalayan 450, etc), un nouveau modèle pointe le bout de son phare pour 2025 : la Bear 650, considérée comme son premier Scrambler. Essai !
Nouveautés 2025 1 commentaire
Essai Yamaha Ténéré 700 2005 : simplement plus techno

La Ténéré 700 s'éloigne de sa simplicité originelle pour devenir plus technologique en 2025, tout en améliorant son dynamisme. Le populaire trail de moyenne cylindrée Yamaha conserve-t-il son esprit baroudeur ou s'embourgeoise-t-il inutilement ? Réponses dans notre essai des "T7" standard et Rally. 
Essai des motos Cruiser Harley-Davidson 2025

Moto-Net.Com est brièvement passé au guidon des six motos de la famille Cruiser de Harley-Davidson : les accessibles A2 Street Bob et Heritage Classic, les ostentatoires Fat Boy et Breakout et les puissantes Low Rider de 114 ch. Contact.

A lire aussi sur le Journal moto du Net

La Yamaha n°7 en pole des 24H Motos 2025, juste devant la Suzuki n°1 

Détentrice du meilleur chrono sur le circuit Bugatti grâce à Nicolo Canepa l'an dernier, la R1 n°7 du YART signe avec Marvin Fritz une seconde pole record aux 24 Heures du Mans Motos 2025 ! Mais attention, Gregg Black n'était pas loin sur la GSX-R n°1 du SERT Yoshimura. Et surtout, la course devrait se dérouler sur plus de 850 tours… et sous la pluie ?!
Triumph sur la piste des nouveaux permis avec la Tiger 900 GT Pro A2

Triumph bride le trois-cylindres de sa Tiger 900 GT Pro à 95 ch pour le rendre accessible par les nouveaux permis A2. Un trail haut de gamme pour débuter la moto à 15 895 euros.
Yamaha teste son nouveau moteur V4 à Valence

Le blason d'Iwata étrenne son inédit 4-cylindres en V de 1000 cc sur sa MotoGP YZR-M1 pendant des tests privés sur le circuit de Valence (Espagne). Objectif : déterminer si ce V4 peut remplacer l'actuel 4-en-ligne dès la saison 2026.
2025 2026 2 commentaires
Un an après, la majorité des motards toujours opposée au contrôle technique

Bien que refusé par de nombreux motards, redouté par les scootéristes et remis en question par les professionnels eux-même, le contrôle technique des 2 et 3 roues fêtera ce mardi 15 avril 2025 sa première année. L'occasion de faire un point grâce au cinquième Baromètre Assurances de BPCE L’Observatoire.
Sécurité routière 2 commentaires
Essai des motos Cruiser Harley-Davidson 2025

Moto-Net.Com est brièvement passé au guidon des six motos de la famille Cruiser de Harley-Davidson : les accessibles A2 Street Bob et Heritage Classic, les ostentatoires Fat Boy et Breakout et les puissantes Low Rider de 114 ch. Contact.
  • En savoir plus...