Le pari d'Hilario Gonzales (relancer la production de la GIMA 125 cc de nos grands-pères, victorieuse au Bol d'Or 1949) est en passe d'être gagné ! En exclusivité, les premiers tours de roue au guidon de cette formidable machine à remonter le temps...
Dénichée cet automne dans un recoin du Mondial de la Porte de Versailles (lire Moto-Net du 5 octobre 2005), la nouvelle GIMA 125 cc est en passe d'être commercialisée !
"Le démarrage de la production devrait démarrer la semaine prochaine" annonce Hilario Gonzales, l'homme à l'origine de ce pari aussi dingue que génial : reproduire à l'identique mais aux normes actuelles la GIMA 125 cc des années 40, qui s'était notamment illustrée par sa victoire au Bol d'Or 1949...
Les vidéos Moto-Net.Com |
Peschadoires, 02/05/2006 - Premiers tours de roues au guidon de la nouvelle GIMA 125 cc. Vidéo Moto-Net.Com. |
Après de multiples rebondissements - à l'image du parcours personnel et professionnel de ce fils d'immigré espagnol, débarqué à Clermont-Ferrand à l'âge de trois ans -, Hilario Gonzales est aujourd'hui soulagé et satisfait.
"On a vécu un cauchemar, il ne pouvait pas nous arriver pire", résume-t-il... Mais ni le vol de la moto en Italie, qui a entraîné des retards de calendrier rendant impossible le passage des tests Euro2, ni les innombrables "bâtons qu'on nous a mis dans les roues", ni les difficultés inhérentes à un projet industriel de cette ampleur n'ont eu raison de ce chef d'entreprise infatigable et passionné...
Les vidéos Moto-Net.Com |
Peschadoires, 02/05/2006 - Jean-Claude Ombret, chef d'atelier de GB Méca. Interview vidéo Moto-Net.Com. |
"J'avais récupéré une GIMA d'époque que je comptais retaper pour mon fils", se souvient Hilario : "puis j'ai eu envie de la produire à nouveau avec les machines de ma société de pièces mécaniques, GB Méca"...
"Plusieurs fois j'ai failli tout laisser tomber", admet-il aujourd'hui en allumant une énième cigarette, "mais j'ai tenu grâce à tous ceux qui ont cru en nous ! Je tiens en particulier à remercier Jean-Claude Filias et Caroline Vicat de la Banque populaire de Thiers, sans qui nous n'en serions pas là aujourd'hui".
Lorsqu'il apprend qu'il existe une dérogation pour les véhicules produits à moins de 200 unités par an et par modèle, Hilario emmène la machine au Luxembourg pour effectuer les tests d'homologation : "ils sont identiques à ceux de la norme Euro2", précise-t-il, "à l'exception de la béquille (dépourvue de double ressort), du bouchon de réservoir (sans clapet anti-retour) et des normes de pollution. Et le principal maintenant, c'est que ces essais difficiles se soient déroulés sans problème !"
La production de la GIMA 125 cc sera donc limitée à 200 unités par an en France - 400 exemplaires numérotés et gravés sont prévus pour les deux premières années -, "mais rien ne nous empêche de produire d'autres modèles dans d'autres pays", prévoit déjà Hilario en réfléchissant à d'autres cylindrées : 175, 250, 350 et pourquoi pas 500 ?
Sur la base des tests d'homologation de Luxcontrol, la Société nationale de certification et d'homologation, représentant le ministère luxembourgeois des transports, devrait émettre dans les prochaines semaines un certificat d'homologation recevable dans toute l'Europe.
Premiers tours de roues !
A Peschadoires, siège de GB Méca depuis 1994 et berceau de la nouvelle GIMA du XXIème siècle, c'est donc avec une fierté non dissimulée que Jean-Claude Ombret, chef d'atelier, met le contact situé sur le phare et fait chanter d'un coup de kick le moteur AMC qui équipait les machines des années 40, reproduit à l'identique hormis le système de barbotage qui a été remplacé par une pompe à huile moderne.
Popopopopopop : le feu de croisement s'allume automatiquement et le petit moulin fait délicatement vibrer la moto, qui malgré des tests d'homologation particulièrement poussés ayant eu raison de sa batterie, de son frein arrière et de sa béquille, rayonne dans sa robe orange au beau milieu des sombres machines-outils...
Une fois assimilés les derniers conseils d'Hilario - "le sélecteur de vitesses est au pied droit, le frein arrière au pied gauche et n'hésite pas à bien faire patiner l'embrayage", le moment est venu de faire plus ample connaissance avec cette machine à remonter le temps qui, depuis cette rencontre inopinée sur un stand du Mondial au milieu de tout le tapage commercial traditionnel, exerce son fascinant pouvoir de séduction... Action !
La première passe sans problème d'un coup de talon droit sur le double sélecteur, le petit AMC 125 cc obéit sans sourciller à la commande d'embrayage - encore un peu ferme sur ce modèle de pré-série -, et la GIMA propulse gentiment ses 113 kg à sec hors de son berceau...
Lien direct avec le passé
"Séquence émotion", aurait-on pu écrire si le terme n'avait été galvaudé jusqu'à l'écoeurement par des millions d'heures de télévision... Mais il n'empêche : au bout d'à peine dix mètres au guidon de la GIMA, dont les frêles vibrations semblent se transmettre à l'infini comme se transmet l'héritage du passé aux générations futures, l'émotion est particulièrement grande...
Pouvait-on imaginer un lien plus direct avec le passé ? Pouvait-on espérer retrouver aussi naturellement, comme si elles étaient restées ensevelies bien confortablement au fond d'un atelier mécanique, les sensations intactes de nos grands-pères et le plaisir simple de rouler le nez au vent à 80 km/h ? Car la moto offre une telle palette de sensations que finalement, essayer une RCV de Grand Prix sur le circuit de Sepang (lire Moto-Net du 6 décembre 2005) ou une GIMA 125 au fin fond du Puy-de-Dôme, c'est toujours faire de la Moto. Avec un grand M, comme Mémoire...
Mais revenons à Peschadoires : la deuxième est enclenchée - vers l'avant cette fois -, puis la troisième, puis la quatrième, et la petite GIMA poursuit son bonhomme de chemin en frétillant comme un gardon du haut de ses 6 petits chevaux, avide de partir vagabonder sur les petites départementales tortueuses dont l'Auvergne regorge... Confortablement installé sur la large selle monoplace (une deuxième selle tout aussi confortable et homologuée peut se fixer à l'arrière), on ne peut qu'être d'accord avec elle !
Bien sur, le commodo gauche (clignotants, pleins phares, appels de phares et klaxon) est encore un peu éloigné du pouce et oblige presque à lâcher la poignée, "mais on peut le rapprocher davantage", promet Jean-Claude Ombret. Il conviendra en outre d'être particulièrement vigilant en circulation urbaine, lorsqu'à la première situation d'urgence le pied droit partira instinctivement à la recherche du frein arrière mais passera en réalité la vitesse supérieure ! Pour le freinage (tambours de 170 mm avant et arrière), il faudra en effet apprendre à composer avec le pied gauche et la main droite.
Mais à n'en pas douter, la nouvelle GIMA 125 cc a tout pour faire un carton auprès des motards de 2006, du BoBo parisien au pépé provincial en passant par les amateurs de beaux objets et les "scooteristes" fatigués de passer à la pompe : la consommation annoncée de la petite GIMA se situe "entre 2,5 et 3 litres aux 100", estime le chef d'atelier.
A 4 200 euros prix public (4 186 très précisément), la GIMA 125 cc offre en effet à son propriétaire non seulement une formidable machine à remonter le temps mais aussi une moto originale (200 exemplaires maxi par an !), un objet quasi unique dont la plupart des pièces sont fabriquées en France (hormis l'optique avant en Belgique, le feu arrière en Italie, les clignotants en Espagne ou les rétros à Taïwan au grand dam d'Hilario qui ne désespère pas de trouver un fabricant français), branchée (en phase avec le courant néo classique actuel), indémodable et surtout furieusement agréable !
Plusieurs accessoires seront disponibles en option - protège-genoux, saute-vent, sacoches latérales -, même si c'est au naturel que la GIMA dégage le plus de charme.
Les premières machines devraient être livrées "dès la fin juillet" et les clients pourront même choisir leur couleur sans supplément de prix (sauf teinte métallisée). Pour l'instant, sur la centaine de commandes enregistrées, les couleurs majoritairement demandées sont orange, noir, bordeaux et beige. Une célèbre marque de champagne en aurait même commandé une vingtaine pour offrir à ses clients...
Conseil de Moto-Net : ne tardez pas à passer votre commande car il risque de ne pas y en avoir pour tout le monde, surtout une fois passées les Coupes Moto Légendes les 3 et 4 juin à Dijon-Prénois où la GIMA devrait être à nouveau présentée au public.
Contact : GB Méca
Chemin Torrents Pont de Dore, 63920 PESCHADOIRES.
Tél. : 04.73.51.37.07. Fax : 04.73.51.37.05.
Email : gb.meca@wanadoo.fr.
.
.
.
Commentaires
Pages
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.