Surfant sur la vague du supermotard, Honda présente la FMX 650, une héritière de la Dominator apparue à la fin des 80's mais principalement tournée vers les jeunes des années 2000. Présentation sauce Madère.
Avec la nouvelle FMX 650 dévoilée l'an dernier à Munich (lire Moto-Net du 15 septembre 2004), qui sera disponible à partir de la semaine prochaine en France, les ambitions de Honda sont claires : toucher les "djeunz" !
Car si les constructeurs veulent continuer à vendre des motos à des êtres vivants, il devient urgent qu'ils rajeunissent leur clientèle pour contrebalancer le vieillissement du motard, dont l'âge moyen ne cesse d'augmenter : de 31/35 ans en 1993 il est passé à 36/40 en 1997 puis à 41/45 en 2001 pour atteindre 46/50 ans aujourd'hui, selon l'étude de marché menée par Honda.
D'où l'apparition de cette FMX 650, très marketée "fun and fashion" avec sa belle petite gueule et son mono de 644 cc directement dérivé de la bonne vieille Dominator apparue en 1988 puis remplacée par la SLR 650, qui avait elle-même laissé la place en 1999 à la très discrète et éphémère FX 650.
"Notre objectif est de toucher les jeunes âgés de 18 à 30 ans", indique d'emblée Christophe Baillien, directeur du planning promotionnel chez Honda Europe. "Nous leur avons demandé comment ils aimaient dépenser leur argent et les achats liés au plaisir sont apparus en tête, suivis de ceux liés à la mode. Il nous fallait donc créer une moto qui réponde à ces deux impératifs : le plaisir et la mode".
Même préoccupation du côté japonais, où seule une version 250 cc de la FMX sera commercialisée : "nous n'avons mis qu'un an à développer la moto, mais l'idée d'une telle machine pour les jeunes avec un look supermotard me trotte dans la tête depuis plusieurs années" précise Takashi Yamaguchi, chef de projet pour la FMX.
Vu le développement du segment supermotard, dont les parts de marché grimpent en flèche depuis des années (+400% en 4 ans !) même si les volumes restent faibles, la catégorie s'imposait d'elle-même. "Nous avons ensuite demandé aux jeunes quels étaient à leurs yeux les aspects positifs de cette catégorie de motos" poursuit Christophe Baillien : "le style de pilotage, le plaisir et le côté branché sont arrivés en tête, tandis que les performances étaient loin derrière à la huitième place".
Il ne faudra donc pas venir chercher de la puissance pure mais plutôt du plaisir de conduite simple et efficace sur un engin au look assez flatteur. Pur produit marketing, la FMX n'en demeure pas moins très réussie esthétiquement et fait d'emblée très bonne impression, malgré une finition parfois un peu limite comme ce disgracieux bloc de mousse grise derrière le bloc compteur.
Loin d'être une machine de guerre, elle est très facile à prendre en main et procure de bonnes sensations grâce à une courbe de couple favorisant les bas et moyens régimes. Les petites routes de moyenne montagne, comme celles de l'Ile de Madère où Honda avait convié les journalistes européens à découvrir sa principale nouveauté 2005, devraient être l'un de ses terrains de jeu privilégiés.
Egalement très à l'aise en ville et sur de courtes portions d'autoroutes urbaines, elle aura tous les atouts - y compris la fourche inversée et l'indispensable guidon Renthal ! - pour séduire les jeunes urbains qui aiment faire de la moto le week-end autour de chez eux.
Côté aspects négatifs du supermot', les jeunes interrogés par Honda ont cité le prix, le confort, l'entretien et la fiabilité. Il fallait donc faire une "Fun Moto", comme l'indique le sticker collé sur la moto partout en Europe... mais pas en France pour des raisons de droits. Qu'on se le dise : la FMX 650 sera "fun and fashion" ou ne sera pas !
A l'assaut des montagnes de Madère, verdoyante possession portugaise perdue au large des côtes marocaines, où l'on passe du niveau de la mer à une altitude de 1800 m en quelques dizaines de kilomètres, la FMX remplit parfaitement sa vocation : elle est "fun", facile à prendre en main et rassurante.
D'une pression sur le démarreur électrique, son monocylindre de 644 cc hérité de la vieille Dom' s'exprime pleinement dès les premiers tours et délivre sa (modeste) puissance maxi (27,7 kW soit 37,6 chevaux) à 5 750 tours et son couple maxi (52,3 Nm) à 4 500 tours, là où une Dominator modèle 1997 développait 43,5 ch à 6 000 tours (29,6 kW) et 56 Nm de couple à 5 000 tours, et une FX de 1999 39,4 ch à 5 750 tours et 54 Nm à 4 500 tours.
Le manque de chevaux se fait ressentir dès qu'on pousse un peu les rapports, mais le bon changement au bon moment permet de partir très convenablement à l'assaut des petites routes viroleuses de l'île. "Il suffit de trouver le bon régime" explique Pierre Loth, chef adjoint du service technique. La FMX enquille alors sans broncher les courbes au revêtement souvent limite - certaines routes sont carrément vertes de mousse, ce qui ne présage rien de bon en cas d'urgence ! Mais l'ensemble de la machine, son bon équilibre et son freinage efficace mettent tout de suite en confiance.
L'ensemble donne une impression de légèreté (163 kg à sec, soit un kilo de moins que son ancêtre Dominator), de simplicité et de vivacité. Quant aux adeptes des figures de style les plus variées, ils pourront s'en donner à coeur joie. En un mot : c'est fun !
Facile à prendre en main, maniable, très agréable à conduire et dotée d'un freinage efficace, la FMX saura certainement séduire les jeunes permis. Les motards plus aguerris pourront également y trouver leur compte, à condition de faire une croix sur les aspects pratiques : la selle s'enlève mais ne libère pas le moindre centimètre cube et il sera impossible d'y ranger autre chose que le manuel de l'utilisateur. En revanche, l'ouverture de la selle révèle la présence de quatre crochets repliables qui permettront d'arrimer quelques menus bagages à l'arrière de la selle.
"Nous avons de très fortes espérances de ventes à Paris, qui est le plus gros département en termes de volumes de ventes mais où la moto perd du terrain face au scooter", explique Bruno Chemin, directeur de la communication chez Honda France. "Sur la France, l'objectif est de 1800 à 2000 unités. C'est un peu ambitieux, mais on a déjà enregistré 500 commandes et on risque déjà d'être en rupture de stocks au début".
En attendant de voir ce qu'elle donnera en utilisation longue durée lors d'un prochain essai Moto-Net, la FMX 650 se présente déjà comme une machine à part, destinée principalement à une clientèle jeune et dont l'intérêt réside principalement dans son look flatteur, sa facilité d'utilisation et son caractère plaisant, même s'il est clair qu'elle ne jouera pas dans la même cour que ses concurrentes en termes de performances pures.
Fabriquée à Barcelone depuis le 10 mars à raison de 200 unités par jour - sauf le bloc moteur entièrement fabriqué au Japon - la FMX sera proposée en une seule version "facilement bridable en 34 chevaux par le concessionnaire pour pas cher", promet Pierre Loth.
Elle sera disponible début avril en France en quatre coloris : rouge (celui qui devrait se vendre le plus), jaune, gris ou noir. A noter l'option selle basse qui rabaisse sa hauteur de 20 mm (855 mm au lieu de 875), et au rayon des accessoires le porte-paquet, le kit stickers et la déco de selle façon "tribale".
Seul son prix un peu élevé risque de ne pas faire mouche sur son coeur de cible : annoncée à 6 200 euros en France, la FMX risque de séduire davantage les trentenaires que les petits jeunes de 18 ans...
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