En 1991, Yamaha mettait les pieds dans le plat avec la TDM, moto multi-genres et multitâches. 23 ans après, la MT-09 Tracer réinterprète cette recette appréciée en y ajoutant deux ingrédients irrésistibles : un 3-pattes et un équipement savoureux. Essai.
Seulement 7°C dans l'air d'après l'ordinateur de bord, des routes humides et grasses sous les roues de 17 pouces et un ciel brumeux au-dessus du casque : Yamaha espérait de bien meilleures conditions en choisissant le sud de l'Espagne pour y organiser le lancement presse de sa nouvelle MT-09 Tracer...
Essai de la Yamaha MT-09 Tracer en vidéo | |
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Malgré cet environnement loin d'être idéal pour découvrir une nouvelle moto, le moral des troupes est au beau fixe. Car même sous un ciel "plombé", les paysages sont absolument magnifiques, tout comme les routes serpentant à flancs de coteaux entre Marbella et Antequera.
Ça change des décors grisâtres de la région parisienne et des remontées de file en mode "survie" sur le périph', les os glacés par le froid et les yeux irrités par la pollution !
Et si MNC est en mesure d'apprécier à sa juste valeur la diversité des décors et de l'itinéraire, c'est aussi grâce à la MT-09 Tracer, un "trail-roadster-sport-GT" "identique à 70%" à la MT-09, notamment au niveau mécanique, châssis et trains roulants (lire notre Point technique en page 3).
D'abord parce que ce la "Tracer" met immédiatement à l'aise grâce à son guidon rehaussé et élargi de 45 mm (lire notre Essai comparatif MNC MT-09 Vs Street Triple Vs Z800 e). Haut et large comme celui d'un trail, ce guidon réglable sur 10 mm de long (avec clé Allen) est bien dessiné et reçoit de série des pare-mains.
Et quand le mercure joue les timides comme aujourd'hui, ces équipements font apprécier leur efficace fonction "coupe-vent" ! En revanche, la largeur aux extrémités est assez conséquente (950 mm), aspect pénalisant lorsque l'espace est compté comme souvent en ville. Gaffe surtout à ne pas "raccrocher" un piéton sous peine de l'embrocher, tant ces protège-mains sont anguleux !
Ce design façon "manga" s'accorde parfaitement avec la tête de fourche, dont le profil évoque les anciennes Fazer. Vue de face, la Tracer a cependant sa propre identité grâce aux formes étirées de sa double optique dont le faisceau est réglable en hauteur via des molettes dans le cockpit.
Pour ne rien gâcher, l'ensemble dégage un sentiment de modernité dû à l'éclairage entièrement à LED, technologie aussi retenue pour le minimaliste feu arrière. Cette première approche positive est renforcée par une finition soignée, mise en valeur par de belles pièces comme le bras oscillant courbé ou le té de fourche supérieur d'aspect robuste et qualitatif.
L'attention à certains détails est remarquable, à l'image de ce cache profilé recouvrant le capteur de l'ABS situé sur l'étrier avant droit, de type 4-pistons à fixation radiale comme son homologue gauche. Seul aspect perfectible : le passage un poil "fouillis" des câbles et des gaines électriques dans le cockpit. Mais là, c'est vraiment pour chipoter !
Une vraie nouvelle moto
Commandée depuis le guidon, l'instrumentation composée d'un très large pavé digital identique à celui de la Super Ténéré est fournie et lisible. Ce véritable ordinateur de bord renseigne notamment sur le rapport engagé, le niveau et la consommation d'essence ou encore l'heure et la température de l'air et du moteur (liste complète dans notre Fiche technique en dernière page).
Et, comme le dit la pub pour un opérateur téléphonique : "c'est pas fini" ! Pour notre plus grand plaisir, une prise 12 V est en effet installée de série sur le bord gauche du cockpit, tandis qu'une béquille centrale et un pare-brise réglable font eux aussi partie de la dotation d'origine ! Pas mal pour une moto à moins de 10 000 euros (9999 €), non ?
Et ce n'est pas tout : la Tracer bénéficie aussi de trois modes de conduite spécifiques, d'un reparamétrage de l'injection calqué sur celui apporté aux MT-09 2015 afin d'améliorer leur gestion des gaz perfectible (cf. notre Point technique), d'un ABS et même d'un anti-patinage déconnectable ! De nombreuses motos orientées "premium" - donc plus chères - n'en proposent pas autant, y compris chez Yamaha...
La boucle arrière en aluminium est en outre rallongée et renforcée dans le but d'augmenter l'espace à bord mais aussi d'accueillir des sacoches et un top case optionnels. Cette transformation autorise le montage d'accessibles poignées de maintien et de selles autrement plus spacieuses que sur la MT-09.
Plus longue de 19,4 mm, la selle pilote est moins creusée sur ses flancs et sa hauteur peut varier - sans outil - de 845 à 860 mm. Mieux rembourrée, elle offre un moelleux et un maintien très supérieurs à ceux de la MT-09, dont la selle dure et étroite sur l'avant contraint rapidement à se reculer pour améliorer son sort.
Malgré les progrès apportés, l'assise de la Tracer ne rivalise toutefois pas avec l'accueil façon "sofa" d'une Super Ténéré sur de longues distances. Logique, compte tenu de la différence de philosophie et de... gabarit : 55 kg séparent la svelte "Tracer" (210 kg tous pleins faits) de sa lourde cousine !
La selle plus haute de 30 mm (815 mm sur la MT-09), ainsi que l'agrandissement du réservoir (de 14 litres à 18 sur la Tracer), pénalisent quelque peu l'accessibilité. Heureusement, la compacité du 3-cylindres de 847 cc permet de conserver des dimensions contenues, notamment l'écartement entre les cuisses : un pilote d'1m75 pose parfaitement les pieds à plat de chaque côté.
Les autres devront passer par l'option selle basse à 815 mm, avec à la clé un raccourcissement de la course de l'amortisseur synonyme de perte de confort. La position des repose-pieds n'a de son côté pas changé et reste donc située sur l'arrière, comme sur le roadster sportif dont ils proviennent. Les jambes sont toutefois moins repliées grâce à l'élévation de la hauteur de selle.
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS MT-09 TRACER |
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POINTS FAIBLES MT-09 TRACER |
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