Après six ans de bons et loyaux services, la Honda Varadero 125 a évolué esthétiquement et est passée à l’injection en 2007. La plus GT des 125cc a-t-elle su conserver la polyvalence et l’homogénéité qui ont fait son succès ? Essai.
Apparue en 2001, la Honda Varadero 125 s’est immédiatement imposée comme la plus routière des motos cubant un huitième de litre.
Avec son gabarit valorisant et son moteur volontaire, elle offre en effet de réelles aptitudes au voyage pour les motards qui n’ont pas le temps, l’argent ou le courage de passer le permis A.
Mais la petite Honda fait aussi valoir sa facilité de trail dans les rues des villes, où elle se sent comme un poisson dans l’eau ! Malgré un prix élitiste pour cette cylindrée, la Varadero s’est donc bien vendue (c'est même "l'exception" chez les 125, lire Moto-Net.Com du 14 janvier 2008), car elle répond à une vraie attente du marché.
Restylée
Ce qui interpelle dès le premier regard posé sur la nouvelle Varadero 125, c’est son lifting réussi. Si son gabarit reste le même, ses lignes sont plus fluides et davantage dans l’air du temps.
La Honda troque son simple phare pour un double optique plus agressif. Elle conserve ses clignotants intégrés, mais leur forme est plus acérée et ils sont désormais incolores. C’est particulièrement élégant sur la robe bordeaux de notre machine d’essai (modèle 2007). Les coloris 2008 sont le gris métal, le noir et le beige plus sobres, ainsi qu'un jaune très nouvelle "Transalp".
Le bras oscillant passe du gris au noir, tandis que c’est l’inverse pour les jantes à trois bâtons qui passent du noir au gris. La coque arrière a également été retouchée avec son feu qui englobe les clignotants également translucides.
La ligne générale de la nouvelle Varadero est donc plus fluide et plus agressive, mais le carénage semble moins protecteur. La finition, elle, reste exemplaire.
Du pareil… au même !
La Varadero arbore un nouveau tableau de bord plus valorisant que celui de son aînée, mais malheureusement pas plus riche par les informations affichées !
Compte tenu de la vocation routière de cette machine, il est en effet regrettable que Honda ne l’ait pas dotée d’une jauge de carburant... C'est d’autant plus incompréhensible que cette mesure est présente sur la CBR 125, que la marque vend pourtant presque deux fois moins cher !
Il n’y a pas non plus de bouton d’appel de phares ni de béquille centrale, mais cette dernière est quand même disponible en option. Les rétroviseurs, précédemment solidaires du guidon, sont désormais fixés sur le carénage. Bien que plus loin du pilote, ils n’offrent pas un meilleur angle de vision. Quant au nouveau porte-paquets, assez monumental, il confère à la machine une excellente capacité de chargement.
Les caprices d’Euro 3
L’autre évolution majeure de la nouvelle Varadero 125 est son passage de l’alimentation par carburateurs à l’injection électronique PGM-FI, chère à la marque ailée.
Ce changement s’est révélé nécessaire pour satisfaire aux normes Euro3 de plus en plus exigeantes pour protéger l’environnement. Avec son pot catalytique conjugué à son système antipollution HECS3, la petite Honda est maintenant un modèle de propreté !
De plus, le passage à l’injection rend les démarrages à froid moins fastidieux : plus besoin de chercher la tirette du starter placée entre les deux cylindres du bout des doigts gantés, le ralenti est géré par l’électronique.
Comme les grandes
La Varadero 125 conviendra au plus grand nombre malgré sa hauteur de selle de 800 mm, intimidante de prime abord ! En fait, dès que l’on s’installe sur la selle, la moto se tasse un peu sur ses suspensions, ce qui permet de gagner un ou deux centimètres.
La "petite" Honda se montre alors complètement accessible aux personnes mesurant 1,70 m. Sa selle, large, moelleuse et bien dessinée, assure un bon confort pendant des heures.
Le poids, assez conséquent pour une 125, reste malgré tout gérable, y compris par les débutants. L’équilibre et la neutralité de la partie cycle les y aideront beaucoup. La position bien droite est très naturelle. Le guidon n’est pas trop large et les jambes sont peu repliées, ce qui conviendra aussi aux grands gabarits.
Facile en ville
A l’attaque de la ville, la Varadero 125 fera valoir la facilité et l’évidence qui caractérisent les trails légers. Avec son pneu avant fin et son excellent rayon de braquage, la Honda est un vrai vélo.
Assis bien droit et en hauteur, le pilote bénéficie d’un bon champ de vision qui lui permet de bien se frayer un chemin dans les embouteillages.
Le freinage est efficace et rassurant : il offre un bon mordant sans pour autant se montrer trop violent pour les non initiés. Car c’est souvent au freinage que ces derniers se font surprendre en bloquant la roue avant sous la pluie, par exemple...
Compte tenu de la généralisation de l’ABS, y compris sur les petites cylindrées, il est très regrettable que Honda ne le propose pas sur sa petite Varadero, même en option !
Point de salut sous 6 000 tr/mn
Heureusement que l’embrayage et la boîte de vitesses de la Varadero 125 sont exempts de tout reproche, car ils sont sacrément sollicités en ville !
Cette dernière version, équipée de l’injection, se montre en effet très creuse sous les 6 000 tr/mn. A ce régime, le petit bicylindre en V commence à s’animer gentiment mais il ne se met à vraiment accélérer qu’entre 8 000 et 12 000 tr/mn.
En agglomération, la Varadero 125 implique donc de tricoter beaucoup de la boîte de vitesses pour garder le moteur au-dessus des 6 000 tours. On est loin de l’efficacité urbaine des scooters 125 récents, qui démarrent comme des balles au feu vert... Pour suivre le rythme, le pilote de la Varadero 125 devra vraiment "se cracher dans les pognes" !
La route est son domaine !
En revanche, dès que l’horizon se dégage et que les axes deviennent plus roulants, la Varadero reprend l’avantage sur tous les scooters et autres motos de 125cc. Elle fait valoir le souffle de son moteur dans les tours en assurant une bonne vitesse de croisière de 120 km/h qui peut tomber à 110 en montée ou avec du vent.
A la faveur d’une descente, le moteur peut même "rupter" à 130 km/h sur le 5ème rapport. Si ces vitesses autorisent les petites liaisons sur l’autoroute, elles permettent surtout de croiser sur route en toute sécurité, en gardant une bonne réserve d’accélération pour doubler un camion, par exemple.
Injection oblige, le petit bruit réjouissant de l’ancien modèle a été remplacé par une sonorité assez électrique, d’autant plus accentuée qu’il faut cravacher le moteur haut dans les tours.
Mini Transalp
Si elle a tout d’une grande visuellement, la Varadero 125 en a aussi l’agrément sur route. La partie cycle offre un excellent compromis entre confort et tenue de route. La fourche est bien amortie, mais ne plonge pas exagérément au freinage.
La tenue de cap est très rassurante, que ce soit sur bon ou sur mauvais revêtement. Seul le fort vent latéral, rencontré lors de notre essai, peut altérer la tenue de route. En effet, la moto est haute et suffisamment carénée pour offrir une prise au vent assez sensible.
Si elle est stable et saine, la petite Honda sait aussi se montrer vive, facile et intuitive. Elle pardonne sans problème l’approximation et l’improvisation, ce qui est primordial pour une machine susceptible d’être achetée par des novices !
Ascendant GT
La Varadero 125 permet de rallonger vraiment les étapes et le confort général ressenti à son bord est vraiment au-dessus de la moyenne. Seule la protection du petit pare-brise est perfectible : le problème se résout en investissant dans une bulle adaptable plus haute.
L’autonomie stupéfiante permet de dépasser allègrement les 300 km. Le duo peut également être envisagé sans problème. S’il fera tomber un peu la vitesse de croisière, il se fera en revanche dans un confort et une sérénité de tous les instants.
Le porte-paquets offre de belles poignées et le confort de la selle passager est très bon. Pour les voyageurs solitaires, la moto est très facile à charger et permet d’emporter un gros sac. Seul regret pour les citadins, l’espace sous la selle est un peu juste pour y glisser autre chose que l’antivol en U Honda aux dimensions bien spécifiques.
Chère, mais bien !
La nouvelle Varadero 125 reprend donc dignement le flambeau de son aînée. Elle en conserve les grandes aptitudes routières qui rendent cette machine unique sur le marché des motos de 125 cc, accessibles avec le permis voiture.
On regrettera juste que le passage à l’injection ait rendu le moteur un peu moins coupleux, et le prix qui reste élitiste. Vendue 4 999 euros sans ABS, sans béquille centrale et sans jauge d’essence, la petite Honda reste quand même cher pour une 125 ! Mais la Varadero étant seule sur son créneau, elle va à coup sûr continuer sa brillante carrière !
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