Alors que selon Auto-Plus , " 52% " des radars automatiques français seraient installés sur des routes où ne se produisent pas d'accidents, contredisant le discours officiel selon lequel ils sont placés en priorité sur des sites accidentogènes, l'Etat oppose un démenti aussi virulent... que moyennement convaincant !
Alors que selon Auto-Plus, "52%" des radars automatiques français seraient installés sur des routes où ne se produisent pas d'accidents, contredisant le discours officiel selon lequel ils sont placés en priorité sur des sites accidentogènes, l'Etat oppose un démenti aussi virulent... que moyennement convaincant !
Les radars placés dans une zone non dangereuse rapportent moins d'argent
"Radars automatiques = pompes à fric" : l'association est faite, l'a été ou le sera (rayez les mentions inutiles) par quasiment tous les usagers de la route... Fort de ce constat, Auto-Plus a souhaité prouver l'objectif premier de rentabilité des cabines flasheuses, en mettant en avant l'absence de réels dangers dans les zones où ils sont installés.
Nos confrères ont donc superposé deux cartes officielles - celles des accidents et celles des radars fixes - afin de vérifier si les cabines se trouvent bien sur les routes où ont effectivement lieu des accidents, comme le prétendent les autorités depuis l'installation du premier radar automatique en 2003 par un certain Nicolas Sarkozy.
Menée sur une période de trois ans, cette étude délivre un résultat sans appel - et sans surprise ? : seulement "48%" des appareils seraient installés à des endroits où se sont produits des accidents depuis 2012, constate Auto-Plus, qui précise que "52%" se situent par conséquent sur des axes où il n'y a pas eu d'accidents. Donc, a priori, pas dangereux...
Selon l'hebdomadaire, le choix de placer la majorité des radars sur des zones non dangereuses serait délibéré, l'Etat préférant des emplacements "jugés plus rentables" dans une volonté de "remplir ses caisses". A l'appui de ses affirmations, Auto-Plus assure que les radars placés sur des routes réellement dangereuses flasheraient près de trois fois moins ("4774 fois par an" contre "12 000"). Cet écart serait à l'origine d'un manque à gagner estimé à "près d'un million d'euros par an et par cabine".
Quelques jours à peine après la parution de cette enquête, la Délégation interministérielle à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) monte au créneau avec un communiqué qui tiendra lieu de "droit de réponse au journal qui a publié cette information erronée, ainsi qu'à tous ceux qui l'ont relayée en toute bonne foi" !
"Aucun radar n'est placé en considération des recettes qu'il pourrait générer"
Premier aspect critiqué par la Sécurité routière : le manque de recul de cette enquête puisque selon les autorités, il faudrait "au moins 5 ans" pour être en mesure d'apprécier le caractère accidentogène d'une route.
"Les experts en sécurité routière savent en effet qu'une zone accidentogène s'établit à partir d'une période beaucoup plus longue, en application de règles statistiques bien connues", s'énerve la Sécurité routière, sans toutefois entrer dans le détail de ces fameuses et pas si connues que ça "règles statistiques"...
Sans compter qu'entre la période retenue pour examiner l'accidentologie et l'installation effective du radar, il existerait un délai de "plusieurs années en raison des délais de recueil de la statistique, du respect des règles des marchés publics et enfin des travaux d'installation", ajoute l'instance gouvernementale.
Pour compenser ce délai, une fois le choix d'un site validé, les préfets demanderaient aux forces de l'ordre de réaliser "régulièrement des contrôles volants sur ces zones, ce qui permet parfois d'obtenir une baisse du nombre d'accidents graves sur ces tronçons avant même l'installation du radar fixe".
Donc, pour résumer sans éclater de rire devant l'absurdité de cette argumentation - ou fondre en larmes, selon votre humeur du jour... -, ces radars ne sont pas du tout mal placés comme le montre l'accidentologie relevée par Auto-Plus, mais leur effet serait simplement reporté dans le temps. Ben voyons !
"Ces contrôles sont désormais facilités par les radars déplaçables, comme les radars autonomes et embarqués actuellement mis en service", nous "rassure" la Sécurité routière qui tient à certifier "qu'aucun radar n'est placé en considération des recettes qu'il pourrait générer en raison des infractions commises".
"Au reste, l'hebdomadaire se garde bien de rappeler que tout radar fixe est précédé d'un panneau informant de sa présence", conclut-elle dans une tentative peu convaincante de discréditer l'hebdomadaire en question.
Car à MNC, on ne saisit pas vraiment l'obscur rapport entre accidentologie et panneaux d'avertissement. En revanche, le lien entre profits immédiats et radars automatiques nous apparait très facile à réaliser, sans même comparer des statistiques...
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