Séparé officiellement du team BMW Italia avant-hier, Sylvain Barrier n'a pas tardé à retrouver un guidon, et un bon : celui de la nouvelle Yamaha R1 qu'il pilotera en Coupe FIM Superstock 1000 et en Superbike italien (CIV). Interview.
Séparé officiellement du team BMW Italia avant-hier, Sylvain Barrier n'a pas tardé à retrouver un guidon, et un bon : celui de la nouvelle Yamaha R1 qu'il pilotera en Coupe FIM Superstock 1000 et en Superbike italien (CIV). Interview.
Moto-Net.Com : Peux-tu nous raconter comment Ayrton Badovini en est venu à te remplacer au sein de l'équipe BMW Italia après deux épreuves 2015 ?
Sylvain Barrier : En fait, le team BMW et moi sommes tombés d’accord qu'avec la la moto, ça n'allait pas plus que ça et que les résultats n'étaient pas bon. Personnellement, faire des places de 14ème ça m’intéressait pas, eux non plus d'ailleurs. Pour eux, le problème venait plus du pilote que de la moto. Selon eux, leur moto peut faire entre 8... non même pas, entre 6 et 4 !
MNC : Et selon toi ?
S.B. : Moi, je leur ai dit que c’était impossible. Cette moto, à l’heure actuelle, peut accrocher une 8ème place maximum.
MNC : C'est cette différence de jugement qui a entrainé votre séparation ?
S.B. : En partie. Le départ d'Andrea Buzzoni de la tête de BMW Italia a aussi beaucoup joué. Il était mon soutien numéro 1, mais le patron a changé et tout est parti en cacahuète... Après le pourquoi exactement, le comment, même moi j’en ai aucune idée. Que me reprochent-ils exactement ? Perso, je les avais prévenu depuis le début que les deux premières courses du championnat à l’étranger seraient vraiment dures mais qu'après, dès qu’on reviendrait en Europe, ça allait vraiment aller tout seul. Et puis les règlements ont changé, il y avait plein de trucs qui pouvaient être pas mal... Mais Badovini s’est retrouvé sur la touche.
MNC : Oui, il devait rouler avec le team BMW JR Racing !
S.B. : Voilà. Je pense que BMW Italia a beaucoup mis la pression à BMW Germany pour changer de pilote. À la base de toutes façons, j'avais l'impression qu'ils n'avaient plus confiance en moi. Or c'est impossible de rouler dans un team qui ne te fait plus confiance. On a alors réussi à trouver un accord, il y a une semaine environ, depuis que je suis rentré de Thaïlande en fait.
MNC : As-tu trouvé un autre guidon ?
S.B. : Je vais commencer une nouvelle aventure, peut-être un peu moins folklorique que ce que je faisais actuellement mais qui peut vraiment, mais vraiment être pas mal au final...
MNC : Et ta nouvelle monture sera ?...
S.B. : Ca sera une Yamaha R1 préparée par G.M Racing team, en Superstock 1000 et en championnat italien CIV. Et si les résultats sont bons, il est prévu de monter en World Superbike avec Yamaha l'année prochaine.
MNC : Tu te prépares la même saison 2015 que Jérémy Guarnoni ?!
S.B. : Effectivement, mais je ne sais pas si Guarnoni a un plan sur le Superbike. En tout cas le truc qui est bien c'est qu’en championnat italien j’ai le support de Michelin. C'est top ! C’est limite eux qui ont "dealé" pour moi.
MNC : Et le fait que le World Superbike se dispute sur Pirelli ne pose pas de souci ?
S.B. : Non parce que Pirelli, c’est le Superstock organisé par la Dorna. Le MotoGP qui roule sur Dunlop et Bridgestone, c’est également la Dorna... Si j’ai besoin de rouler sur tel circuit, je demande à Dorna et ils m'autoriseront parce que c’est sur des Michelin et sur une autre moto. Alors non, il n'y a pas de gros problème ni de différence. Enfin si bien sûr, côté pneumatiques, mais au bout de 3 ou 6 tours c’est bon, t’as réussi à reprendre le feeling, t’es dans le bain et c’est reparti !
MNC : Le Superstock démarre ce week-end à Aragon. Mais quand débute le CIV ?
S.B. : La semaine tout de suite après Assen, le 26 avril.
MNC : Tu vas pouvoir disputer les saison entière donc, comme tout le monde !
S.B. : Oui. Il y a juste un truc, c’est que je vais à Aragon sans avoir un seul tour de R1. Même les réglages de position sur la moto n'ont pas été faits. Tout s'est fait à la dernière minute et c'est la première fois pour moi. Ca faisait cinq ans que j’étais sur la BMW et là je change, boum, directement en course... Ca va me faire bizarre !
MNC : C’est sûr... Mais cela reste satisfaisant pour toi, c’est vrai que c’est un beau projet !
S.B. : Le truc c’est qu'en Mondial Superbike, une moto qui permet de finir dans le Top 6, il n'y en a pas 10 000 ! Tous les pilotes ont signé, tous les pilotes sont en place. Je ne veux pas attendre que quelqu’un se blesse pour prendre sa place. Il n'y aura peut-être même pas pas l’opportunité. J'étais en pourparler avec Ducati pour prendre la place de Davide (Giugliano, blessé depuis les tests de Phillip Island) mais ils avaient déjà leur pilote issu du championnat anglais... heu non, pas anglais pardon.
MNC : Le pilote espagnol Xavi Forés, champion d'IDM !
S.B. : Oui, Forés ! Du coup c’est lui qu’ils ont sélectionné parce qu'il a gagné le championnat pour eux l’année dernière. C’est normal. De toute manière, souhaiter du mal à un autre pilote n'est pas ma vision des choses ! Je préfère être devant en Superstock et tout faire pour gagner des courses plutôt que finir 10ème ou 14ème en Superbike.
MNC : Superstock 1000 et CIV... Ca va te faire un programme chargé ?!
S.B. : Oui. Heureusement, il n'y a pas de concordance de dates. Là j’ai trois week-end de course d’affilée, une semaine de repos, de nouveau trois week-end de course, une semaine de repos, trois WE de course... Et ensuite j’ai quasiment un mois et demi, deux mois tranquille... Avant que de recommencer ! Mais ça va être sympa. J'arrive dans la famille Michelin et c’est vraiment bien car ils sont vraiment super, ils ont l’estime des pilotes. C’est comme Yamaha : tu sens que c’est vraiment une compagnie qui a la course dans le sang. Chez BMW, ils ne sont que deux à développer la moto, et c'est insuffisant alors que quand je parle avec Andrea Dosoli, il y a tout le staff qui est derrière. J'ai hâte de commencer !
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