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Toulon (83), le 25 mars 2015

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Le championnat de France des rallyes a commencé à la dure, tant pour les pilotes qui ont dû braver une météo exécrable que pour les organisateurs victimes de multiples impondérables... Mais Julien Toniutti domine déjà la concurrence en s'imposant dès la première épreuve. Récit complet de l'intérieur.

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Le championnat de France des rallyes a commencé à la dure, tant pour les pilotes qui ont dû braver une météo exécrable que pour les organisateurs victimes de multiples impondérables... Mais Julien Toniutti domine déjà la concurrence en s'imposant dès la première épreuve. Récit complet de l'intérieur.

Ambiance hivernale

Le ciel grisonnant, le vent et le froid qui nous accueillent à Toulon (83) jeudi 19 mars ne présagent rien de bon pour le rallye du week-end...

Vendredi, les contrôles techniques se déroulent sans problème particulier et il ne pleut pas (encore...). L'habituelle file d'attente, plutôt conséquente avec les 150 pilotes inscrits à cette épreuve d'ouverture du Dark Dog Rallye Moto Tour, permet comme d'habitude aux anciens de se retrouver et de papoter avec les nouveaux venus, trépignant d'impatience à l'idée de découvrir cette fameuse discipline du sport moto.

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Le parc coureur, devant le Palais des sports de Toulon, remplit le parking et le stade. Sa situation en bordure de rocade donne un goût différent de celui des épreuves de championnat de France des rallyes, habituellement hébergées dans des bourgades de la France profonde...

Les assistances s'organisent

En raison d'un point de départ situé à 3 km du parc coureur, sur la plage du Mourillon, et des boucles de ce tracé de 150 km qui ne repassent pas par le parc coureur entre le départ et l'arrivée des étapes (trois tours prévus pour l'épreuve de jour, deux pour celle de nuit), il convient de s'organiser sérieusement pour les ravitaillements !

De multiples stations-service sont prévues sur le parcours et 10 mn ont été ajoutées sur chaque temps de liaison pour permettre aux pilotes de refaire le plein, mais parcourir plusieurs boucles de 150 km sans se faire dorloter par son assistance ni se restaurer un minimum risque d'être rude...

L'organisation autorise cependant quelques points d'assistance sur le parcours, d'où la nécessité pour certains de s'organiser pour des assistances communes. C'est aussi ça l'esprit rallye !

Le rallye de Toulon s'annonce donc difficile, mais l'ambiance reste au beau fixe !

La course

Avant même le départ du numéro 1, Julien Toniutti au guidon de sa Yamaha MT-09 Team 2B/Delétang Moraco, les problèmes commencent pour l'organisation avec un souci de radio sur la première spéciale au Mont Faron.

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Suite à des actes de vandalisme la nuit dernière sur les boudins de protection des premiers virages, le départ doit être reculé de quelques centaines de mètres, ce qui cause des problèmes de relais radio.

Le premier départ prévu à 8 heures ce matin est décalé d'une heure.

La petite liaison dans Toulon pour rejoindre le départ de la spéciale du Mont Faron n'est pas sans rappeler à certains d'entre nous l'étape finale des 12 Dark Dog Moto Tour passés...Souvenirs, souvenirs...

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Au CH (contrôle horaire) du Mont Faron, les commissaires nous annoncent que le passage dans la spéciale doit être neutralisé. La réorganisation de la spéciale n'est pas terminée et ce passage ne sera donc pas chronométré.

Le tracé nous emmène vers la deuxième spéciale, le Col de l'Espigoulier, situé dans les Bouches-du-Rhône près de la Sainte Beaume.

Avec mon n°320, je suis parti trois quarts d'heure après le premier. En arrivant au Col de l'Espigoulier, je vois déjà une accumulation de pilotes partis avant moi entassés au départ de la spéciale. Une chute ?

Effectivement, il s'agit de Thibaut Bernard, le pilote de l'UM Ain au guidon de la Yamaha R1 n°9. Parti en 6ème position, Thibaut a lourdement chuté dans le premier gauche.

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

La spéciale est donc immédiatement interrompue durant l'intervention des secours. Thibaut est sérieusement blessé et son évacuation va retarder la spéciale de près d'une heure et demie. Diagnostic final : double fracture ouverte tibia péroné... Courage Thibaut, bon rétablissement !

Pendant cette attente, la pluie s'invite sur le Col de l'Espigoulier... Les cinq pilotes partis avant la chute de Thibaut Bernard ayant pu bénéficier d'un chrono sur le sec, on les retrouve sans surprise aux cinq premières places : Laurent Filleton (KTM 1290 Superduke du KTM Team France) est en tête avec un temps de 3'22,15 devant Christophe Velardi du JMP Racing (Ducati 1200 Multistrada) en 3'22,86, Florent Derrien (KTM Team France sur KTM 690 Duke R) en 3'25,72, Sébastien Fassouli (Aprilia 1100 Tuono) en (3'26,78) et Julien Toniutti (Yamaha MT09) qui se met doucement en température en 3'28,53.

Lorsque la course reprend, c'est Bruno Schiltz (MV Agusta 800 Brutale n°15 du Team MV Agusta/Paris Nord Moto/Ultimate Driver), qui subit le premier cette spéciale sur le mouillé...

Et les chronos en pâtissent : huitième temps pour Bruno en 4'08,27 ! Deux pilotes "Mono", plus a l'aise que les roadsters et les sportives sur route mouillée, s'intercalent entre le 5ème temps (les temps "secs") et Bruno : Sébastien Faure (Yamaha 450 YZF) et Michael Augras (KTM 690 SMCR).

Un tour en moins

Au départ de l'Espigoulier, les commissaires de course nous informent qu'un des trois tours prévus pour l'étape de jour est annulé. L'étape diurne ne comportera donc que deux tours en raison de l'important retard accumulé depuis ce matin.

Au vu des conditions météo peu encourageantes, personne ne conteste ce raccourcissement d'étape... Trois tours dans ces conditions n'auraient pas été une partie de plaisir !

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Nous voici donc au pointage du CH du Mourillon avant de remonter au départ de la spéciale du Mont Faron pour un deuxième passage. La spéciale est en place et le passage sera chronométré.

Cette fois la route est mouillée pour tout le monde, ce qui nous fera remarquer au passage que le Mont Faron mouillé, chose pour le moins inhabituelle lors des 12 éditions de feu le Dark Dog Moto Tour, ça glisse !

Le meilleur temps revient à Julien Toniutti (3'15,31), suivi à près de 4 secondes par Florent Derrien (3'19,15) et Christophe Velardi (3'19,74). Remarquable chrono en revanche pour le scooter Honda Integra de Mathieu Bruneau, qui claque un quatorzième temps en 3'53,12 !

Une petite heure de liaison froide et pluvieuse plus loin, nous revoici au Col de l'Espigoulier pour un deuxième passage chrono.

Durant cette liaison, en roulant avec les trois autres scooters de l'épreuve façon "réunion Tuperware", je faisais mieux connaissance avec mon Tmax. Maintenant, je réalise qu'il faudrait peut-être commencer à mettre du gros gaz ! Mes concurrents directs ne font pas dans la dentelle et Mathieu vient de prouver qu'un scooter bien mené est capable de résultats honorables !

Col de l'Espigoulier, acte 2

Sous une pluie plus ou moins battante au fil des départs, la spéciale est remportée par Sébastien Faure (Yamaha 450 YZF) en 3'52,87 devant un "Sport 2", Michael Brely (Kawasaki 650 ER6) en 3'55,10.

Le troisième temps est tout aussi surprenant : il revient à l'équipage Amblard mari et femme, Alain et Edith, qui claquent 3'55,65 aux commandes de leur avion de chasse/side-car Suzuki 1300 Hayabusa...

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Le tracé est relativement roulant et la navigation facile, mais en rallye il est indispensable d'être toujours attentif... Julien Toniutti est victime d'une chute sans gravité durant la liaison en glissant sur une plaque de gasoil... Laurent Filleton s'est immédiatement arrêté pour lui venir en aide (solidarité légendaire des rallymen !), mais heureusement la moto n'a rien et le pilote est indemne. Plus de peur que de mal !

L'arrivée de cette seconde boucle clôt cette étape de jour. Une fois rentrés au parc coureur, vers 18 heures pour les derniers concurrents, il faut monter les feux additionnels, manger un bout et se reposer un minimum car la course doit reprendre pour le premier départ de l'étape de nuit prévu à 19h30, sur la plage du Mourillon.

Nuit difficile

Le premier départ a bien lieu à 19h30. Il ne fait pas encore vraiment nuit mais il pleut toujours et il fait encore plus froid ! Ca promet...

Au Mont Faron, Julien Toniutti en remet une couche et prouve que cette spéciale lui appartient ! Il décroche une fois de plus le meilleur temps en 3'26,90 devant Laurent Filleton et Christophe Velardi.

Le Col de l'Espigoulier se montre de nouveau étonnant : Maxime Gardella s'impose au guidon d'un BMW 800 GS (4'04,26) devant Christophe Velardi (4'09,91) et Julien Toniutti (4'12,08).

Toujours au rayon surprises : neuvième temps pour le Yamaha Tmax Team Delétang de Marc Troussard, premier scooter sur cette spéciale en 4'17,26... Un résultat aussi étonnant que la douzième place de la KTM 1290 Superduke de Laurent Filleton (4'21,24) !

Avantage des Swinglights Alarmex qui permettent de voir comme en plein jour dans les épingles, couplés aux feux additionnels TecnoGlobe d'une efficacité remarquable en longue portée ? Baisse de forme de Laurent Filleton aux commandes de son bestial KTM 1290 Superduke ? Autant de questions qui ne trouveront pas de réponse après vérification des chronos par l'organisation...

Affaire à suivre sur les prochaines épreuves du championnat, car ces chronos ne seront pas vérifiables au deuxième passage nocturne dans les spéciales, celles-ci allant être annulées en raison d'un épais brouillard.

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

La deuxième boucle de nuit sera tout de même effectuée, un "tour pour rien" qui fatigue un peu plus les pilotes frigorifiés par cette météo abominable.

Ce premier rallye de Toulon sera classé dans la catégorie des rallyes durs, principalement à cause de la météo mais aussi par l'enchaînement des liaisons tour après tour sans pause à l'assistance.

Le championnat de France des rallyes moto 2015 est donc bel et bien lancé avec le Dark Dog Rallye Moto Tour ! Le champion de France en titre, officiel Yamaha et pilote Moto-Net.Com, Julien Toniutti, remporte l'épreuve devant Christophe Velardi et Florent Derrien.

Le Rallye de Toulon vu de l'intérieur : Toniutti contre vents et marées

Une brochette de favoris qui promet de belles empoignades sur les épreuves à venir... Prochaine épreuve: le Rallye de la Sarthe, à la Suze (72) les 11 et 12 avril. A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !

Les podiums des catégories

Roadster

  1. Julien Toniutti (Yamaha MT09)
  2. Christophe Velardi (Ducati 1200 Multistrada)
  3. Laurent Filleton (KTM 1290 Superduke)

Topsport

  1. Daniel Blanchon (Honda 1000 CBR)
  2. Jerôme Argoud (Kawasaki 600 ZX6R)
  3. Sonia Barbot (Suzuki 1000 GSXR)

Mono

  1. Florent Derrien (KTM 690 Duke R)
  2. Michael Augras (KTM 690 SMCR)
  3. Pierre Coulon (Husaberg 570 FS)

Sport 1

  1. Felix Caviglioli (KTM 400 EXC)
  2. Vincent Loustalot (KTM 390 RC)
  3. Nicolas Sigari (Honda 500 CB)

Sport 2

  1. Maxime Mettra (Kawasaki 650 Versys)
  2. Rémi Gaillard (Kawasaki 650 Versys)
  3. Michael Brely (Kawasaki 650 ER6)

Scooter

  1. Mathieu Bruneau (Honda Integra)
  2. Frédéric Ber (Yamaha TMAX)
  3. Marc Troussard (Yamaha TMAX)

125 (4T)

  1. Kevin Cheylan (MZ 125 SM)
  2. Romain Cauquil (Yamaha 125 YZF-R)
  3. Frédéric Pesseguier (Kyota 125 K)

Side-car

  1. Amblard Alain et Edith (Suzuki 1300 Hayabusa)
  2. Marlin/Rauch (Choda 1130 Benelli)
  3. Menard/Banut (Kawasaki 1200 BCS ZX)

Classiques

  1. Renaud Fanon (Honda 600 XLRM)
  2. Stéphane Gueguin (Yamaha 250 TDR)
  3. Antoine-François caviglioli (Honda 650 Dominator)

Anciennes

  1. Christian Lacoste (BMW R100)
  2. Gérard Spagli (Kawasaki 1000 Z)
  3. Gabriel Fougeras (BMW R65)

Féminines

  1. Sonia Barbot (Suzuki 1000 GSXR)
  2. Karine Sliz (KTM 690 Duke R)
  3. Alexandra Garcia (Kawasaki 650 ER6)

Espoir

  1. Alexandra Garcia (Kawasaki 650 ER6)
  2. Romain Cauquil (Yamaha 125 YZF-R)

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