Le groupe de travail mis en place l'an dernier pour tenter de résoudre la crise de l'endurance en France a rendu publiques ce matin, au siège de la Fédération française de motocyclisme (FFM) à Paris, 37 propositions . 14 d'entre elles ont d'ores et déjà été acceptées par les organisateurs et 23 autres sont encore…
Le groupe de travail mis en place l'an dernier pour tenter de résoudre la crise de l'endurance en France a rendu publiques ce matin, au siège de la Fédération française de motocyclisme (FFM) à Paris, 37 propositions. 14 d'entre elles ont d'ores et déjà été acceptées par les organisateurs et 23 autres sont encore à l'étude. Explications.
La mission de ce groupe composé de Jean-Marc Desnues (vice-président de la FFM et ancien directeur général adjoint de l'ACO), Paul Duparc (coordinateur FIM chargé de l'endurance) et Claude Michy (promoteur du Grand Prix de France) était de "proposer des solutions afin de restaurer l'image et l'engouement du public sur le Bol d'Or et les 24H Moto du Mans, manifestations emblématiques du sport motocycliste français".
Alors que Honda fait son retour officiel en endurance mondiale, que les 8H de Doha font de nouveau partie du calendrier 2014 et que le partenariat de Yamaha avec les 24H Moto du Mans a été plutôt bien accueilli par l'ensemble des concurrents, tout semble désormais réuni pour que cette discipline maîtresse du sport moto renoue enfin avec le succès !
Harcèlement policier
D'emblée, le rapport ne mâche pas ses mots pour dénoncer "le harcèlement, la ségrégation et la discrimination des forces de l'ordre" en matière de contrôles routiers qui "découragent le visiteur". Les barrages policiers effectués à la sortie de l'autoroute, notamment au Mans, apparaissent comme de véritables "souricières" qui ont pour conséquence "une perte d'affluence du public et contribuent à mettre en péril les événements".
Sur ce point, même si "un préfet est quasiment tout puissant dans son département, on peut faire pression sur lui, on a quelques alliés au gouvernement", note Jacques Bolle. L'actuel préfet de la Sarthe, Pascal Lelarge, devant justement partir cette année, on peut espérer que son successeur sera plus conscient des retombées économiques et sociales d'une course comme les 24H Moto du Mans : malgré la désaffection du public, l'épreuve sarthoise continue à drainer une foule considérable (92 000 spectateurs en 2010, 66 000 en 2012 et 70 000 l'an dernier selon les organisateurs).
Renouer avec un public familial
Bien qu'il y ait eu moins de débordements ces dernières années, le comportement d'une minorité a fini par altérer l'image des épreuves et ont fait "fuir un public plus "raisonnable", dont les femmes et les familles", regrettent les auteurs qui souhaitent renouer avec un public familial.
Passons (très) rapidement sur l'une des mesures suggérées pour inciter les femmes à assister aux courses d'endurance - "Pourquoi ne pas leur réserver un espace coiffure dans le village, par exemple ?", écrivent noir sur blanc, au XXIème siècle, les auteurs du rapport... - pour souligner quelques vraies propositions sur la qualité et les prix de la restauration sur place, véritable scandale abondamment décrié depuis des années.
"Nous avons imposé des prix maximum aux concessionnaires des espaces restauration pour assurer la qualité et la diversité de la nourriture", explique notamment Sophie Casasnovas, responsable du Bol d'Or en tant que présidente de Larivière Organisation. Son homologue pour les 24H Moto du Mans, Frédéric Lénart, directeur général de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), confirme que "les spectateurs doivent y trouver leur compte", car "le modèle économique des 24H Moto est essentiellement basé sur la billetterie".
Paniers repas ?
Les auteurs du rapport ont également émis l'hypothèse de "recourir à un grand distributeur alimentaire pour fournir des paniers repas à des tarifs non dissuasifs", comme ce fut le cas il y a plusieurs années pour les 24H du Mans Automobile. La proposition, jugée "intéressante", "pourra être étudiée par les deux organisateurs".
On se félicitera également de la volonté des organisateurs des 24H Moto de créer une "fan zone" sur le modèle de celle du Bol d'Or, lieu d'animations et de rencontres avec les pilotes. "La proposition est validée mais sa mise en place dépendra des disponibilités des pilotes et des moyens des teams", note le rapport.
Championnat des pilotes
Sur le plan sportif, les épreuves d'endurance donneront désormais lieu à un championnat des pilotes, en complément des titres "teams" et "constructeur". Objectif : "valoriser encore plus la discipline en attribuant un titre de champion du monde aux pilotes". Cette proposition - "qui ne remet pas en cause le championnat du monde "Team" et "Constructeur" tels qu'ils existent aujourd'hui", précisent les auteurs - est validée et sera discutée lors de la prochaine réunion de la Commission des courses sur routes (CCR) au sein de la FIM.
A partir de 2015, les catégories actuelles (EWC et Superstock) pourraient également être modifiées sur le modèle du Superbike (catégorie EVO), afin de permettre "une polyvalence des machines qui favoriserait la participation des motos dans les deux championnats". La catégorie Superstock, elle, ne serait conservée que pour la Coupe du monde FIM.
Cette proposition "sera validée par la CCR-FIM lors de sa prochaine réunion", même si certains acteurs de haut vol comme Dominique Méliand, team manager du SERT, se montrent très réservés et insistent sur le fait que "l'endurance doit conserver ses spécificités"... A suivre sur MNC : restez connectés !
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