Ce vendredi 10 janvier à 5h du matin - à deux mois des élections municipales qui devraient voir Bertrand Delanoë laisser son fauteuil de maire de Paris à sa dauphine Anne Hidalgo (PS) -, la vitesse autorisée sur le périphérique passera à 70 km/h au lieu de 80.
Ce vendredi 10 janvier à 5h du matin - à deux mois des élections municipales qui devraient voir Bertrand Delanoë laisser son fauteuil de maire de Paris à sa dauphine Anne Hidalgo (PS) -, la vitesse autorisée sur le périphérique passera à 70 km/h au lieu de 80.
"Le décret pris par les ministres de l'intérieur et de l'écologie a été examiné en fin d'année par le Conseil d'Etat qui a rendu un avis favorable", se réjouit la mairie de Paris dont les services sont actuellellement en train de changer les 150 panneaux indiquant la vitesse maximale.
"Enfumage en communication"
Sachant que les 1,3 million de véhicules qui empruntent chaque jour sur cette voie "rapide" (40% de la circulation automobile à Paris) roulent en réalité la plupart du temps au ralenti en raison des embouteillage (37 km/h en moyenne lors des déplacements domicile-travail), que peut-on attendre de cette nouvelle mesure ?
"Que du bonheur" naturellement selon la mairie qui avance des arguments en termes de pollution, de nuisances sonores et de sécurité routière. "Que des points négatifs" au contraire pour l'association 40 millions d'automobilistes, tandis que la Fédération française des motards en colère (FFMC) dénonce une opération "d'enfumage en communication"...
Pollution
En termes de pollution, la mairie de Paris se base sur les études d'Airparif pour espérer "une baisse des polluants atmosphériques pouvant aller jusqu’à 5%", mais 40 millions d'automobilistes estime que cette baisse de 10 km/h "aura pour effet d'augmenter les émissions polluantes de benzène, venant ainsi contrebalancer le gain relatif en matière de CO2".
Bruit
En ce qui concerne les nuisances sonores pour les riverains (100 000 habitants selon la mairie), la municipalité estime que le bruit généré par la circulation sur le périph "pourrait diminuer de 1,7 décibel pour les véhicules légers et de 1,2 décibel pour les poids lourds, ce qui équivaut à une réduction de 15 à 20% du trafic. Les périodes creuses, quand les véhicules roulent le plus vite, sont particulièrement bruyantes. Cette réduction du niveau sonore devrait donc être particulièrement appréciable la nuit".
Sauf que pour 40 millions d'automobilistes, "cet argument utilisé par le maire de Paris ne trouve aucun fondement dans les études actuellement menées" : cette "mesurette" n'apporterait "qu'une baisse insignifiante de 1 décibel selon le CERTU, soit un changement imperceptible pour notre audition selon les spécialistes".
L'association pointe en revanche l'intérêt "d'investir dans les infrastructures routières telles que les enrobés de nouvelle génération", ce qui "permettrait d'abaisser de 9 décibels la perception sonore et rendrait perceptible le changement". Enfin, elle estime qu'avec "la modernisation de nos véhicules et équipements pneumatiques, nous pouvons aussi réduire la pollution sonore de 5 décibels".
Sécurité routière
Enfin, là où Bertrand Delanoë vise "une baisse de 23% du nombre d'accidents et une réduction de près de 65% du nombre de blessés graves et de tués" grâce à cette mesure, 40 millions d'automobilistes estime que "passer de 80 à 70 km/h n'aura aucun impact sur l'accidentalité".
"Cette décision ne trouve aucun fondement ni en termes de pollution, ni en termes de sécurité", déplore Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes en s'interrogeant sur son "véritable objectif"...
Daniel Quéro, président de l'association, s'interroge ouvertement "sur cette décision prise à deux mois des élections municipales, qui pourrait satisfaire un micro-électorat ultra parisianiste autophobe, mais qui sanctionne un million et demi d'automobilistes chaque jour".
"Donner l'impression qu'on travaille"
Pour la FFMC, cette mesure n'est que "le prélude à d'autres abaissements de vitesses à venir : dès lors, ce 70 km/h ne serait que l'étape vers le 50 km/h et peut-être moins encore"... "A défaut de purifier l'atmosphère, la mairie de Paris brasse de l’air en voulant nous faire croire qu’il deviendra respirable en renforçant les embouteillages durables", regrette l'association de défense des motards.
De son côté, la Fédération française de motocyclisme (FFM) "constate une volonté de mystifier l'opinion publique en prenant une mesure dont l'efficacité reste totalement à démontrer mais qui permet de communiquer et de donner l'impression que l'on travaille". Elle "dénonce cette méthode contraire à tous les discours tenus lors de la concertation et la mesure qui relève, quant à elle, d'un pur dogmatisme".
En attendant, une chose est sûre : les 16 radars automatiques qui bordent le périphérique n'ont pas fini d'illuminer la nuit parisienne...
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.