Vendredi 15 mars 2013, la société autrichienne Kronreif Trunkenpolz Mattighofen a fêté ses 60 ans. Ces trois mots imprononçables ne vous évoquent rien ? Ils désignent pourtant le constructeur européen qui a vendu le plus de motos en 2012 : KTM !
Vendredi 15 mars 2013, la société autrichienne Kronreif Trunkenpolz Mattighofen a fêté ses 60 ans. Ces trois mots imprononçables ne vous évoquent rien ? Ils désignent pourtant le constructeur européen qui a vendu le plus de motos en 2012 : KTM !
Karrément Trop de Monnaie !
En 2012, KTM a écoulé 107 142 motos à travers le monde, soit une hausse spectaculaire de 32% par rapport à l'exercice précédent. Plus fort encore : la "petite" marque autrichienne (1702 employés tout de même !) devance son grand rival, BMW Motorrad, dont le volume de ventes mondiales - pourtant en hausse de 2% - n'atteint "que" 106 338 unités en 2012.
Certes, si l'on ajoute les 10 751 Husqvarna (marque appartenant à BMW en 2012) qui ont trouvé preneur l'an passé, le bilan du constructeur munichois indique 117 109 livraisons. Mais au sens strict, Katoche a mieux performé que Béhème !
Ironie du sort, HVA a d'ailleurs été racheté fin janvier à BMW par Stefan Pierer… le directeur général de KTM !
Pour la première fois, la marque de Mattighofen devient donc le plus gros constructeur moto européen en termes de volumes écoulés, fort de ses 7,5% de parts de marché en Europe.
Une sacrée ascension depuis la présentation de son premier prototype, la R100, le 15 mars 1953 à Vienne : à cette époque, le fondateur de KTM, Hans Trunkenpolz, employait 20 salariés qui construisaient trois motos par jour !
Mais Trunkenpolz nourrit de fortes ambitions, dont celle de créer le plus grand atelier de Haute-Autriche. Ingénieux et doué de ses mains, cet ancien serrurier se fait rapidement un nom dans le milieu du tout-terrain : dès les années 60, les KTM (Kronreif Trunkenpolz Mattighofen) commencent à se faire une solide réputation...
La firme autrichienne accumule ensuite les titres mondiaux (224 à ce jour !) et domine le outrageusement la catégorie rallye-raid avec pas moins de douze victoires au Dakar. Début des années 1990, KTM voit plus loin et souhaite sortir des sentiers (en terre) battus : en 1994, l'usine dévoile son premier modèle routier, la 620 Duke.
Communiquant largement autour du désormais célèbre Ready To Race ("Prêt à courir"), le constructeur autrichien capitalise sur des modèles aux lignes tendues, racées et équipés de moteurs mono ou bicylindre démonstratifs. Le tout inséré au chausse-pied dans des parties cycles tubulaires au-dessus de tout soupçon !
KTM poursuit son ascension avec la Super Duke, les 990 SM, SMT et SMR et lance la redoutable hypersportive RC8. Pourtant, malgré d'évidentes qualités dynamiques et un savoir-faire "bitume" brillamment démontré en Grands Prix de vitesse, les ventes restent confidentielles au regard des volumes générés par la gamme tout-terrain…
Mini Duke, maxi profits !
Le second gros essor intervient grâce à l'alliance avec la constructeur indien Bajaj en 2007, qui va permettre à KTM de dynamiter le segment des 125 cc avec sa "mini Duke" (lire notre essai de la Duke 125). C'est le jackpot, notamment en France où plus de 1300 immatriculations sont décomptées en l'espace de seulement huit mois !
Entre ce succès et l'arrivée de nouvelles générations de tout-terrain toujours plus performantes, Katoche clôt l'exercice 2011 avec un chiffre d'affaires en hausse de 13,4% (526,8 millions d'euros) et des ventes en progression de 22,4% (81 200). Tous les indicateurs passent au vert pour la marque Orange (lire notamment MNC du 17 avril 2012) !
Opportunément, KTM étoffe sa gamme Duke afin de relier ses deux extrêmes : la 125 cc grossit en 200 cc, puis en 390 cc, tandis que la 690 Duke subit une réussie cure de jouvence visant à la rendre (un peu) plus polyvalente (lire notre essai de la 690 Duke 2012). Et les amateurs de (très !) grosses sensations ne sont pas oubliés puisque les ingénieurs autrichiens planchent activement sur la relève de son roadster sportif, la 1290 Super Duke.
Les plus fortunés noteront aussi avec intérêt que le bolide à quatre-roues KTM, la sculpturale X-Bow, s'offre depuis peu une déclinaison "GT" équipée d'une capote, d'une bagagerie de 50 litres (!) et d'un pare-brise. Prix de ce joujou à moteur Audi développant 285 ch : 72 500 € !
En 2013, le constructeur de Mattighofen renforce aussi sa présence sur le juteux segment des trail-routiers : la 990 Adventure et ses lignes inspirées du rallye-raid cohabite désormais avec les 1190 Adventure et Adventure R dont l'objectif avoué est de marcher sur les plates-bandes de la "voisine" R1200GS...
La crise ? Quelle crise ?
Grâce à ces choix stratégiques pertinents, aux succès sportifs et commerciaux de sa gamme tout-terrain et à l'élargissement progressif de son offre routière, KTM aborde assez sereinement le cap de la soixantaine...
Orange Days 2013 |
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La marque n'est ainsi pas peu fière d'annoncer que son résultat net a progressé de 22,2% en 2012 (25,3 millions d'euros contre 20,7 en 2011), et que son endettement financier a été abaissé à 99,3 millions d'euros (39% de taux d'endettement).
Et malgré la conjecture préoccupante et le déclin continu du marché moto, les Autrichiens prévoient "une nouvelle hausse des ventes et du chiffre d'affaires pour l'exercice 2013", assurent-t-ils avec confiance. Un optimisme pour le moins motivant pour les 133 nouveaux salariés embauchés par Katoche en 2012 !
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