Seulement dixième du classement général MotoGP 2012 avec la seconde Yamaha officielle, Ben Spies n'a clairement pas été à la hauteur des espoirs placés en lui. Accablé par la malchance, l'Américain n'a jamais réussi à renouer avec son niveau. Pour la première fois, l'ancien coéquipier de Lorenzo s'explique sur…
Seulement dixième du classement général MotoGP 2012 avec la seconde Yamaha officielle, Ben Spies n'a clairement pas été à la hauteur des espoirs placés en lui. Accablé par la malchance, l'Américain n'a jamais réussi à renouer avec son niveau. Pour la première fois, l'ancien coéquipier de Lorenzo s'explique sur les raisons de cet échec...
La faute à pas de chance
En 2010, pour sa première saison en catégorie reine, Ben Spies a marqué 176 points et a terminé le championnat au sixième rang, fort d'une pole position et de deux podiums.
La saison suivante, il passe de Tech3 au team officiel Yamaha, avec lequel il signe sa première victoire aux Pays-Bas et quatre podiums : bien qu'il marque exactement le même nombre de points (176), il monte d'un rang au classement final 2011 et intègre le cercle très fermé du Top 5 mondial.
A ce stade, beaucoup voient en lui le digne successeur des pilotes américains qui ont marqué l'Histoire des Grands Prix, à l'image de Kenny Roberts Senior ou de Kevin Schwantz.
Pourtant en 2012, patatras : "Spizz" ne met pas un pied devant l'autre avec la moto qui remportera le titre mondial aux mains de son coéquipier... Sa saison s'achève par une modeste dixième place et seulement 88 points marqués.
La trajectoire de Ben Spies |
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Pire : le n°11 se brouille avec certains dirigeants de Yamaha et annonce son souhait de quitter le championnat du monde des Grands Prix, qu'il critique ouvertement.
Il revient ensuite sur sa décision, mais le mal est fait : l'Américain a perdu la confiance et le soutien de Yamaha et doit démarcher les teams satellites en urgence pour tenter de rebondir (lire notamment MNC du 25 juillet 2012 : Spies quitte le team officiel Yamaha).
Embauché par Ducati-Pramac, le talentueux champion du monde Superbike 2009 jouera son va-tout en 2013 : il doit prouver à tous - y compris à lui-même - que son potentiel est nettement plus élevé afin de digérer sa déconvenue de 2012. Mais comment justifie-t-il ce manque de compétitivité durant cette calamiteuse saison ?
"Je sais que je me suis donné à 100% dans toutes les courses, mais comme tout le monde a pu le voir compte tenu des incroyables problèmes techniques et mécaniques que l’on a eus pendant la saison (pneus défectueux, problème de visière, casse d’une suspension arrière et d’un moteur, embrayage défaillant, freins en surchauffe, NDLR), il y a quelque chose d’autre qui n’était pas à 100%", a révélé Ben Spies à nos confrères de Cycle Word.
"Habituellement, un pilote peut subir l’une de ces choses une fois dans la saison. Pour moi, tout est arrivé en une seule année, en s’enchaînant. Je sais que ça n’a rien à voir avec le team, c’était seulement de la malchance", assure le Texan qui passe toutefois sous silence sa bête chute en Catalogne...
"Je reconnais que c’était frustrant de regarder de l’autre côté du stand et de voir que tout était parfait. Mon coéquipier, Jorge Lorenzo, remportait des courses et, au final, il a remporté le titre de champion du monde. Je sais que son moteur, ses freins, son embrayage, ses suspension et ses pneus étaient les mêmes que les miens", reconnaît-il avec une frustration à peine dissimulée.
Mugello : les raisons de la discorde
Pour Spies, la descente aux enfers a débuté dès le premier Grand Prix, au Qatar : en délicatesse avec l'avant de sa M1, il chute durant les qualifications et fausse sans s'en rendre compte le châssis de sa moto. Le lendemain, il réalise une course anonyme et termine à la 11ème place sans comprendre pourquoi.
Fatalement, l'épisode sape sa confiance et fait naître le doute au sein de son équipe : au cap de la mi-saison, Spies n'est que l'ombre de lui-même en courses et compte plus de 100 points de retard sur son coéquipier !
Puis vient le Grand Prix du Mugello où il est victime d'une intoxication alimentaire : affaibli, il parvient à grand peine à rallier l'arrivée à la 11ème position.
"Je n’aurais même pas dû prendre le départ de la course", analyse-t-il avec le recul.
"J’ai été malade dans mon casque et, ensuite, j’étais déshydraté et je tremblais sans pouvoir me contrôler. Yamaha est restée en Italie et a effectué des essais le lendemain, mais je ne pouvais pas piloter. Je ne pouvais même pas bouger : je ne pouvais rien faire".
C'est à ce moment précis que les choses se gâtent sérieusement entre Spies et Yamaha : l'un des dirigeants, exaspéré par ses contre-performances répétées, lui signifie son agacement et le met au pied du mur.
"Un haut responsable de Yamaha est venu me voir et m’a dit : nous avons investi beaucoup d’argent sur toi. Ne viens pas à Laguna Seca si tu n’es pas à 100%. Et il a ajouté : nous avons perdu confiance en toi", raconte Ben Spies qui a alors perdu tout respect pour sa hiérarchie : "c’est à ce moment-là que j’ai décidé que je ne courrais pas pour Yamaha en 2013".
Du SBK à Ducati Pramac
Un mois plus tard, à Indianapolis, Spies est victime d'une casse moteur - un fait devenu très rare en MotoGP 4-temps - alors qu'il occupait la seconde place de la course ! Le n°11 se met à critiquer l'organisation du championnat et se dit tenté par un retour en Mondial Superbike en 2013 : BMW, notamment, lui aurait tendu un pont d'or pour s'assurer ses services.
"Après l’explosion de mon moteur à Indy, j’ai pensé à quitter le MotoGP", confirme l'Américain.
"J’ai commencé à regarder vers le championnat du monde Superbike. Je m'y sentais bien quand j’y courais en 2009 et l’ancien directeur, Paolo Ciabatti, est un bon ami. Il aurait adoré me voir revenir en SBK et je le ferai peut-être un jour".
Finalement, Ben Spies revient sur sa décision car il sent qu'il a encore beaucoup à prouver en catégorie reine : "je ne dis pas que je vais gagner tant de courses et tant de titres, mais je ne veux pas partir et me dire dans cinq ans que j’aurais pu faire ceci ou cela". Spies entre alors en contact avec le team Honda Gresini et Ducati-Pramac, avec qui il signe finalement pour 2013.
Et maintenant ?
"Le package que Ducati a réuni est excellent d'après moi. Andrea Iannone sera mon coéquipier et j'aurais la même moto que le team Ducati Corse, ainsi qu'un soutien officiel", explique-t-il.
Certes, sur le papier, ça peut paraître tentant... Mais dans la mesure où même l'exceptionnel talent de Valentino Rossi et sa science inégalée de metteur au point ont été tenus en défaut par la Desmosedici, on ne peut que croiser les doigts pour que les choses évoluent favorablement pour Spies !
"Ducati va donner le meilleur qu'ils peuvent donner et Audi va les aider, même si cela ne se verra pas du jour au lendemain", reconnait d'ailleurs Ben Spies qui aura Tom Houseworth en tant que chef mécanicien et Max Bartolini comme ingénieur.
"Je suis heureux de ma décision", conclut le pilote de 28 ans. On en reparle fin 2013 ?
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
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24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
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17 novembre : GP de la "Solidarité"
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