La Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement d'Ile-de-France (DRIEA) vient de publier les résultats d'une étude ayant pour but de quantifier précisément le volume et les habitudes des deux-roues motorisés en région parisienne.
La Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement d'Ile-de-France (DRIEA) vient de publier les résultats d'une étude ayant pour but de quantifier précisément le volume et les habitudes des deux-roues motorisés en région parisienne.
Méthodologie et explications |
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Financée par la Direction de la sécurité et de la circulation routière (DSCR), cette étude a été menée du 15 au 29 mars. Elle sera complétée par deux autres sessions de "comptage" (lire encadré ci-contre) en septembre et en novembre.
Objectif principal : récolter des données précises sur la part des deux-roues motorisés par rapport aux autres véhicules en circulation périurbaine. En clair : le nombre de motos et de scooters entrant et sortant de Paris par rapport aux voitures, aux bus et aux camions.
Résultat : les motos et les scooters représentent un pourcentage variant de 2% à 38% du trafic tous véhicules confondus, en fonction des heures de comptage. Sans grande surprise, la proportion de motards et de scootéristes est plus élevée à proximité de Paris, et surtout elle augmente fortement aux heures de pointe, particulièrement le matin de 8h15 à 9h15.
Ce qui confirme une évidence : le deux-roues motorisé constitue pour beaucoup de citadins l'alternative idéale pour se rendre et repartir du boulot sans perdre un temps fou dans les bouchons !
L'interfiles étudié à la loupe...
En parallèle, la DRIEA s'est intéressée à la circulation interfiles et dresse plusieurs constats plus ou moins intéressants sur les "méthodes" employées et les éventuelles "dérives". Les observations faites pendant l'étude montrent par exemple que "94% des 2RM" circulent en interfiles entre les voies de gauche et du milieu.
Soit une écrasante majorité de délinquants en puissance, puisque cette pratique courante n'est toujours pas autorisée par le code de la route, malgré ses bénéfices évidents et le nombre incalculable de propositions et de concertations à ce sujet (lire notamment MNC du 8 juin 2012).
Souvent assimilés à des énervés de la poignée de gaz sans foi ni loi, les usagers deux-roues respectent au contraire un différentiel de vitesse modéré en interfiles (de l'ordre de 25 km/h en moyenne lorsque la vitesse du trafic total est supérieure à 30 km/h) et circulent "rarement sur la bande d'arrêt d'urgence ou en interfiles entre les voies de droite et du milieu".
Les motards et scootéristes urbains font donc preuve d'un minimum de prudence et ne sont pas aussi irrespectueux des règles que se plaisent à le croire nos dirigeants. Rien de plus normal, après tout : faute de carrosserie, le moindre accrochage se paie "cash" en deux ou trois-roues !
L'étude révèle toutefois que l'écart de vitesse augmente très sensiblement lorsque le trafic est saturé (moins de 30 km/h) : le différentiel de vitesses atteint alors "plus de 50 km/h" entre les deux-roues en interfiles et les véhicules dépassés. "Toutefois, de grandes disparités de vitesses sont à noter entre les 2RM", notent les statisticiens.
Les données recueillies par la DRIEA montrent aussi que l'accidentologie des deux-roues motorisés augmente de "30% en heure de pointe du matin par rapport au reste de la journée". Une hausse préoccupante mais pas surprenante puisque l'étude montre qu'il s'agit de la plage horaire où il y a le plus de deux-roues.
Enfin, les usagers "4-roues" (VL) se montrent "majoritairement coopératifs" en laissant des espaces jugés "confortables" pour permettre aux deux-roues de pratiquer l'interfiles. "Le faible nombre de changements de files implique que les conflits potentiels VL/2RM sont rares", assure la DRIEA avant de préciser que les résultats de cette analyse "pourront être couplés avec des études réalisées dans le domaine de l'accidentologie".
"En effet, une meilleure connaissance du trafic 2RM permettra de mieux appréhender le comportement des 2RM et de prévenir les risques d'accidents de cette catégorie vulnérables d'usagers", explique la Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement d'Ile-de-France. Voila une conclusion qui semble frappée du coin du bon sens !
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