Nos lecteurs le savent déjà depuis 2013 : Renaud Lavillenie est un passionné de moto , en plus d'être le recordman mondial de saut à la perche avec son passage à 6,16 m en 2014. L'athlète auvergnat est revenu sur sa forte attirance pour le deux-roues dans une interview réalisée par Red Bull , à moins d'un mois des Jeux Olympiques…
Nos lecteurs le savent déjà depuis 2013 : Renaud Lavillenie est un passionné de moto, en plus d'être le recordman mondial de saut à la perche avec son passage à 6,16 m en 2014. L'athlète auvergnat est revenu sur sa forte attirance pour le deux-roues dans une interview réalisée par Red Bull, à moins d'un mois des Jeux Olympiques à Rio de Janeiro (Brésil).
Un bol d'air sous le casque pour "Air Lavillenie"
Interrogé sur l'origine de sa passion pour la moto, le perchiste le plus doué de sa génération évoque "une énorme envie" ressentie dès son plus jeune âge. "Jai toujours été attiré par les motos et découvrir les sensations qu’elles procurent : jeune, j’avais une 125 cc, et plus tard, quand j’ai passé mon permis, j’ai gravi les échelons", confie "Air Lavillenie" au Red Bulletin.
L'envie de passer à la compétition lui est venue sur le tard, par le biais de Stéphane Mézard, team manager du team AZ, qui lui a vendu sa première grosse cylindrée avant de lui proposer un guidon dans son équipe.
"Stéphane est devenu un très bon pote", explique Renaud Lavillenie. "Il m’a proposé de le suivre sur ses compétitions d’endurance sur circuit, notamment au Bol d’Or où j’ai été chronométreur pour son team, AZ. J’ai tout de suite adoré, mais à un moment, je me suis dit : “C’est bien beau d’être dans les stands... mais c’est dans le cuir que je veux être !”
Après des premiers essais sur une sportive de 1000 cc en novembre 2012, le perchiste français attrape définitivement le virus de la piste : il s'inscrit aux 24 Heures Moto du Mans 2013 au sein du team AZ, qui termine la mythique épreuve d'endurance à la 13ème place.
La moto pour s'évader du quotidien... et améliorer ses performances !
Au-delà de ce parcours peu banal - surtout pour un sportif de haut niveau soumis à des impératifs très stricts -, les raisons qui poussent Lavillenie à passer derrière un guidon font plaisir à entendre. Du moins pour un motard, car ses fans qui attendent un exploit à Rio appréhendent peut-être moins favorablement son authentique attirance pour le deux-roues.
"Je suis cette direction (la moto, NDLR) parce que j’adore ça. Les trucs monotones, ça va deux secondes. Sortir de son quotidien permet de se préparer à y rentrer à nouveau, encore plus impliqué. C’est un état d’esprit. Ça ne va pas tout changer, mais pourquoi s’en priver ? Il faut défendre ta liberté d’accéder à autre chose", affirme-t-il avant d'enfourcher une Yamaha XSR900 (lire notre Duel MNC face à la Speed Triple S) pour une séance photo - sans casque !? - sur l'aéroport du Bourget.
Et tant pis si sa pratique de la moto lui coûte un possible partenariat avec un sponsor rebuté par l'idée qu'il passe ses rares moments de temps libre derrière un guidon : Renaud Lavillenie assume ses choix. L'avantage aussi d'être le numéro 1 dans sa discipline !
"Si un partenaire potentiel me dit : "Renaud, on te propose un contrat de tant, mais à côté tu ne fais plus ça ou ça", je vais lui dire : "Tu es bien gentil, mais tout ça, je le préserve !" Je suis prêt à me priver de certaines opportunités pour conserver ma liberté de rouler et de m’exprimer au quotidien".
Car la moto revêt une véritable importance dans la vie du perchiste et lui permet même de se transcender... Ou quand la moto tend la perche à l'athlète, ci-dessous souriant comme un gamin lors d'un selfie pris juste au-dessus du parc fermé du GP de France MotoGP 2016 !
"J’ai commencé à ressentir les bienfaits de cette autre activité en 2013 : jusqu’en 2013, mon record était de 6,03 m. Six mois après mes 24 Heures du Mans, je battais le record du monde de Bubka (l'ukrainien Sergueï Bubka, ancien champion du monde de la discipline, NDLR) à 6m16", note le français tout en relativisant la portée de son propos.
"Pratiquer la moto ne m’a pas empêché d’être bon à la perche : on ne peut pas dire que parce que j’ai bouclé les 24 Heures du Mans, j’ai battu le record du monde à la perche", développe-t-il. "Par contre, ce temps que j’ai dédié à la moto et pas à la perche n’a pas été utilisé inutilement".
"Pour la moto, je me préserve quelques journées dans l’année où je débranche mon cerveau", raconte le tricolore qui poste parfois sur Facebook des photos de ses sessions sur circuit. "Je fais le vide, je pense à autre chose qu'à mon quotidien de perchiste. À plus de 200 km/h sur un circuit, les objectifs en perche et les sollicitations de toutes parts n’ont pas leur place. Sinon, je me mets en danger".
La moto représente donc à ses yeux une sorte de soupape qui lui permet à la fois de s'évader mais aussi de décompresser par rapport à la pression liée à son statut. Surtout à quelques semaines des Jeux Olympiques de Rio, prévus du 5 au 21 août dans l'ancienne capitale du Brésil !
"Je roulerai d’ici les JO", affirme pourtant le champion, "sinon, j’arriverai à Rio avec peut-être un peu plus de pression, ou d’agacement, parce que je n’aurai pas eu mes sas de décompression. Ça me procure de la sérénité, du plaisir. Je fais autre chose, dans un milieu complètement différent, hyper intéressant".
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