Sur le front de la bataille des 100 chevaux, qui s'achèvera le 1er janvier 2016 avec la disparition de cette spécificité française, Ducati mène une belle offensive qui semble laisser sur place les autres constructeurs motos : la filiale française de la marque de Bologne est parvenue à immatriculer en France deux nouvelles Multistrada 1200 DVT en " homologation…
Sur le front de la bataille des 100 chevaux, qui s'achèvera le 1er janvier 2016 avec la disparition de cette spécificité française, Ducati mène une belle offensive qui semble laisser sur place les autres constructeurs motos : la filiale française de la marque de Bologne est parvenue à immatriculer en France deux nouvelles Multistrada 1200 DVT en "homologation européenne"... avec leurs 160 chevaux !
Les lecteurs de MNC - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de puissance que les autres - savent déjà que la nouvelle Multistrada 1200 DVT (lire notre Essai comparatif MNC du 11 juin 2015 face à la BMW S 1000 XR et la Kawasaki Versys 1000) peut automatiquement profiter de sa puissance d'origine en raison de son homologation Euro4.
Elle aurait même pu être immatriculée en "full" dès ses débuts en mars 2015 si elle n'avait pas rencontré sur son parcours des obstacles administratifs (lire MNC du 15 juin 2015 : la Ducati Multistrada 2015 injustement bridée en France).
Mais l'horizon s'est aujourd'hui dégagé et le directeur général de Ducati West Europe, Thierry Mouterde, présentait fièrement ce matin à Paris les deux premiers modèles de Multistrada "full power", cartes grises à l'appui : une directement en version libre le 10 juillet (ci-dessous à gauche), et l'autre d'abord en version française le 31 mars, puis en version européenne (ci-dessous à droite). Avec toutes deux le précieux "112" pour... 112 kW (160 ch)...
Ducati France vous offre l'homologation européenne !
Et pour ne pas pénaliser les 396 clients qui ont déjà craqué pour la nouvelle Multi en version française - amputée de 60 chevaux ! -, Ducati France leur offre les frais de remise à niveau (modification de la cartographie, des plaques constructeur, de la carte grise et délivrance d'un certificat de conformité par le constructeur) pour retrouver l'intégralité de sa puissance (112 kW soit 160 chevaux) : un cadeau total "d'environ 350 euros selon les préfectures", précise Thierry Mouterde.
Concernant les modèles Euro3, Ducati France considère que le fameux "retrofit" souvent évoqué par le gouvernement (lire notamment MNC du 20 janvier 2015 : bientôt la fin des motos ''sans'' chevaux en France et MNC du 19 mai 2015 : débridage en 2016, restez connectés !) n'a tout simplement pas lieu d'être : "c'est un simple changement administratif de version, comme pour le passage d'une moto de 35 kW destinée aux permis A2 à une moto de 70 kW", estime M. Mouterde.
Il suffirait alors aux propriétaires de motos produites après 2007 (norme Euro3) de se rendre chez leur concessionnaire pour qu'il effectue le débridage, sous réserve de la disponibilité des pièces et de la faisabilité technique.
Mais attention : le concessionnaire prendra des photos de la moto à l'appui de sa mise en conformité et "nous ne pourrons pas fournir de certificat de conformité pour un véhicule ayant des éléments non homologués", prévient Thierry Mouterde. Il serait donc judicieux, le cas échéant, de remettre soigneusement en état les clignotants, pot, rétros, etc.
Pas d'augmentation des primes d'assurance
"Pour les motos plus anciennes le problème est différent, car les constructeurs ne sont obligés de maintenir un stock de pièces détachées que pendant dix ans", précise encore Thierry Mouterde. Et cerise sur le gâteau : selon les assureurs moto contactés par Ducati France, "aucune hausse de prime n'est à prévoir dans la mesure où il s'agit du même véhicule, qu'il soit en 106 ou en 160 chevaux", poursuit le responsable de la filiale française.
Règlement européen n°168 / 2013 |
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Ce raisonnement, soutenu par les juristes du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), repose sur une interprétation extensive de l'article 82 du règlement n°168/2013 du Parlement européen et du Conseil du 15 janvier 2013 (ci-contre). En clair : la même procédure doit s'appliquer aux véhicules Euro3, à partir du moment où le modèle a reçu une homologation européenne via son Code national d'identification du type (CNIT).
Pour soutenir cet argumentaire face à la Direction de la circulation et de la sécurité routière (DSCR) représentant le gouvernement français, la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (CSIAM), qui suit le dossier en France pour l'ensemble des constructeurs, a demandé un arbitrage à Bruxelles.
"Cet arbitrage, qui s'imposera au gouvernement français, nous permettra de voir si notre interprétation était la bonne. Mais je suis particulièrement confiant !", souligne Thierry Mouterde... A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !
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