La troisième guerre mondiale est déclarée, et elle opposera notre monde civilisé et motorisé à ses propres émissions de CO2 ! Yamaha prend les armes en adoptant un aluminium plus vert pour fabriquer ses motos et en investissant dans une start-up américaine qui cherche à capter et stocker durablement le carbone. Explications.
Yamaha vient de conclure un accord avec un fournisseur d’aluminium "vert". Toujours gris d’aspect, voire argenté lorsqu’il est soigneusement poli, cet aluminium serait plus "vertueux" car il aiderait la firme d’Iwata à lutter contre l’augmentation de l’effet de serre, au deux tiers du à l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère (selon le ministère français de l’écologie).
Selon Yamaha, son mystérieux fournisseur - la concurrence aussi lit MNC, chut ! - lui fournirait "un aluminium raffiné à l’aide d’énergies renouvelables, permettant de réduire de 60 % l’émission de CO2 par rapport à un aluminium raffiné de façon traditionnelle".
"Les pièces en aluminium représentent 12 à 31% du poids total des motos", précise la firme aux trois diapasons. Yamaha se félicite de devenir le premier constructeur japonais à employer un tel matériau pour fabriquer des motos, en complément de l’aluminium recyclé déjà utilisé à 80 % dans sa production.
"Dans un premier temps, Yamaha Motor utilisera "l’aluminium vert" pour certaines pièces de modèles de grosse cylindrée et d’autres de compétition, avec l’intention d’étendre le nombre de produits concernés à l’avenir en fonction du volume d’approvisionnement disponible"... et du tarif, que MNC imagine plus élevé que l’aluminium standard ?
Yamaha n’est pas le seul sur la piste : le groupe BMW a récemment décidé "de s'approvisionner en aluminium à faibles émissions de CO2 auprès des exploitations hydroélectriques de Rio Tinto au Canada à partir de 2024, un aluminium qui permettrait de réduire les émissions de CO2 d’environ 70 %.
Dans le but toujours "d’atteindre la neutralité carbone dans l’ensemble de ses chaînes d’approvisionnement, y compris les activités commerciales de l’entreprise, d’ici 2050", Yamaha fait en sorte "d’adopter davantage de matériaux de résine d’origine végétale, de développer un PP de recyclage environnemental plus important, d’adopter des matériaux verts comme matières premières pour les produits moto fabriqués au Japon et à l’étranger, ainsi que d’étendre davantage l’utilisation d’autres matériaux recyclés".
En juin dernier, la marque d’Iwata a également créé le "Yamaha Motor Sustainability Fund", doté de 100 millions de dollars américains qui vise à "investir dans des entreprises en phase de démarrage qui luttent contre le changement climatique". Oui c’est cela, des start-ups !
Via sa filiale de capital-risque Yamaha Motor Ventures (YMV) basée dans la Silicon Valley (California, USA), le fond vient justement de réaliser son premier investissement : son choix s’est porté sur une petite société nommée Andes qui vise à réduire le taux de CO2 dans l'air au moyen de micro-organismes associés à des semences (maïs, soja et blé).
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