C’est une grande première : les planches de Bar2 et son Joe Bar Team, la série culte de bandes dessinées lancée en 1990 et publiée à 6 millions d'exemplaires (!) seront mises en vente à Paris le 18 juin 2023. Le catalogue spécial proposé par DM Enchères comprend 29 pièces dont certaines inédites, et toutes commentées par leur créateur.
L’étude Daniel Maghen Enchères organise le 18 juin prochain une vente composée de près de 200 œuvres de bande dessinée et d'illustration, historiques et contemporaines, signées par de grands noms du 9ème Art et de l’illustration comme Uderzo, dont une planche originale tirée d'Astérix est estimée entre 130 000 et 150 000 euros...
Des œuvres rarissimes de Gō Nagai (Goldorak) et Tezuka (Astro Boy et le Roi Léo) seront également mises en vente, pour la première fois en France. Les estimations atteignent cette fois entre 40 000 et 50 000 €. Pas mal du tout pour de "simples" héros de dessins animés !
"Cette vacation met à l’honneur deux artistes : le dessinateur et scénariste français Bar2 pour Joe Bar Team et l'illustratrice, auteure et artiste peintre belge Gabrielle Vincent (1928-2000) pour Ernest et Célestine", préviennent également les responsables de DM Enchères.
"L'auteur a connu un succès exceptionnel avec cette série humoristique qu'il crée en 1990 et dont il réalise deux albums soit 70 planches originales qu'il n'a, jusqu'à maintenant, jamais souhaité mettre en vente", souligne l’étude parisienne (36, rue du Louvre dans le Ier arrondissement).
Pour cette grande première - mondiale donc ! -, le catalogue réunit 29 pièces et est estimé dans sa totalité à 115 500 euros. Comptez entre 6-8000 euros l’original de la toute première page du premier tome, explicitement intitulée "La Bourre", puis 4-5000 euros pour les suivantes.
Outre le délicieux plongeon dans les années 70, MNC recommande la (re)lecture des planches sur le site Daniel Maghen Enchères en raison des commentaires confiés par Bar2 "himself", cet "auteur exigeant et talentueux, dont la beauté des encrages, le dynamisme du dessin et l'art du gag ont suscité l'admiration d'André Franquin lui-même".
L’attention de Moto-Net.Com a notamment été retenue par le lot 18, un grand dessin jamais publié qui aurait pu illustrer la couverture du Tome 1. "Or, en dépit de sa superbe facture, et de l'humour qui s'en dégage - le regard que lance le flic motorisé au patron du Joe Bar est savoureux -, en dépit de tout cela, disions-nous, ce dessin n'a pas été retenu. Mais pour quelle curieuse raison ?", s’interrogent les experts...
"Je comprends qu'on puisse se poser la question", répond Christian Debarre. "Car, au fond, ce dessin résume bien le contenu de l'album. Si je l'ai écarté, c'est parce qu'il me posait un cas de conscience. Comme je l'expliquais dans mes commentaires de la troisième planche de La Bourre, montrer des motards se tirant la bourre en agglomération peut avoir quelque chose d'assez choquant. Et même s'il ne s'agit que d'une BD, cela aurait pu donner l'impression aux lecteurs que je cautionnais ce genre de pratique ou, pire, que j'en faisais l'apologie. Et au-delà de ça, ce qui m'a conduit à disqualifier ce dessin de couverture, c'est que je le trouvais trop axé sur la moto et pas assez sur la psychologie des personnages. En somme, c'était une fausse bonne idée. Et cela explique pourquoi aucune moto n'apparaît sur la couverture définitive, mais seulement mes quatre lascars, casqués et gantés, le regard déterminé, marchant d'un pas ferme vers leurs montures, prêts à en découdre. Après tout, cela suffisait largement à traduire l'esprit de l'album, qui est davantage axé sur la personnalité des motards intrépides - ou des pilotes ratés - que sur l'action et sur la mécanique. Mais je dois avouer que j'aimais beaucoup le dessin présenté ici, et que j'ai dû me faire violence pour l'écarter".
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