Avec plus d'un milliard d'euros de recettes en 2017 et le passage aux 80 km/h en 2018, le business des radars automatiques n'est pas prêt de se tarir... Où va tout cet argent ? Pas dans la poche des Français, regrette la Fédération française des motards en colère (FFMC) qui veut s'appuyer sur des parlementaires pour déposer des amendements en ce sens lors de l'examen du projet de loi de finance 2019. Explications.
On sait depuis Jacques Chirac que "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent"... Ainsi, quand Nicolas Sarkozy commence en 2003 à émailler la France de radars automatiques, peu de motards prennent pour argent comptant les paroles des responsables de l'époque assurant que ces "nouveaux outils de sécurité routière" ne serviront jamais à piéger qui que ce soit, ni à renflouer les caisses de l'Etat, ni à rien du tout promis juré craché.
La Direction de la sécurité routière (DSR) vient même de publier un document pour illustrer la répartition de cet argent (1,013 milliard d'euros en 2017 !) qui doit obligatoirement être annexé à l'examen du projet de loi de finances (PLF) 2019.
Sans surprise, l'organisme qui dépend du ministère de l'intérieur assure que "91,2% des recettes des amendes radars ont financé la lutte contre l'insécurité routière et 8,8% le désendettement de l'État" : 405 millions d'euros à l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), 270 millions aux collectivités territoriales, 249 millions aux "radars automatiques et fichier national du permis de conduire" et 88 millions au désendettement.
Sauf que selon la Fédération française des motards en colère (FFMC), ce n'est pas 405 millions qu'aurait dû percevoir l'AFITF pour gérer l'entretien des routes, mais la totalité des recettes des radars... "Racheter des nouveaux radars automatiques, ce n'est pas faire de la sécurité routière", rappelle l'association qui a toujours défendu l'idée que la sécurité routière doit se faire avec les usagers, pas contre eux.
C'est pourquoi, en se basant sur un réseau de parlementaires, la FFMC entend bien faire déposer une proposition de loi loi visant à réserver les recettes des amendes du contrôle routier à la sécurité routière afin que l'argent des contrôles routiers (près de 2 milliards d'euros en 2017, dont plus d'un milliard généré par les seuls radars automatiques) "soit rendu aux Français".
"Rendez-nous notre argent !", proclament les motards en colère en espérant être entendus par nombre de députés et sénateurs, dont certains s'étaient particulièrement bien mobilisés contre les 80 km/h : "puisque nous sommes ponctionnés régulièrement sans avoir jamais causé le moindre accident avec un bonus d'assurance au top, puisque nous sommes tous coupables et tous responsables, alors nous voulons que cet argent nous revienne par le biais d'une vraie sécurité routière".
"Nous voulons que nos routes, celles que nous avons déjà payées plusieurs fois, soient entretenues et ne provoquent plus, ni n'aggravent d'accidents", poursuit la FFMC : "nous voulons de la formation, de l'éducation, nous voulons que nos élus soient consultés et nous exigeons un droit de regard sur cette manne dont même la Cour des comptes s'étonne de l'usage"...
La Fédération française des motards en colère souhaite donc que les députés "proposent aux parlementaires d’élaborer une loi visant à affecter directement la totalité des recettes du contrôle sanction automatisé à l’entretien du réseau routier".
Ces députés proposeraient également "la constitution d’un comité qui vérifiera non seulement la bonne attribution des fonds à l’entretien du réseau routier, mais également l’usage qui en sera fait tant par l’État concernant l’entretien du réseau national que les collectivités locales pour le réseau qui les concerne".
"Je vais faire expertiser, a priori je pense que cela ne relève pas juridiquement d’une proposition de loi mais de la loi de finances sous forme d’amendement", a d'ores et déjà répondu le député du Vaucluse Julien Aubert (Les Républicains) à la FFMC 84 en précisant que "le PLF a été voté en premiere lecture hier, il y aura une deuxième lecture"...
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