Le député Olivier Dassault vient de déposer une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant à expérimenter la vitesse de 150 km/h sur autoroutes. Moins de six mois après les 80 km/h sur les routes en France, ce texte s'inspire de l'Allemagne et de l'Autriche. Explications.
Réelle volonté de faire bouger les lignes ou simple argument de plus pour envoyer les Français aux péages des auoroutes ? Toujours est-il que dans une proposition de loi dûment déposée à l'Assemblée, le député (Les Républicains) de l'Oise Olivier Dassault - petit-fils de Marcel et fils de Serge - demande à ses collègues de modifier le code de la route en le complétant par un article L. 413-6 ainsi rédigé :
Art. L. 413-6. - I. - Hors agglomération, la vitesse des véhicules de moins de 3,5 tonnes est limitée à 150 kilomètres par heure sur les sections d'autoroutes disposant d'au moins trois voies. En cas de brouillard, de pluie ou d'autres précipitations, ces vitesses maximales sont abaissées à 130 kilomètres par heure sur les sections d'autoroutes où la limite normale est de 150 kilomètres par heure.
II. - Sur les sections d'autoroutes disposant de moins de trois voies, en cas de dépassement inférieur à 20 kilomètres par heure de la vitesse maximale autorisée à 130 kilomètres par heure, le retrait de points ne s'applique pas.
III. - Dix-huit mois après le début de l'expérimentation, l'Observatoire interministériel de la sécurité routière adresse un rapport au Parlement et au ministre de l'intérieur dressant le bilan de l'expérimentation.
Sur le modèle de certaines portions d'autoroutes allemandes - particulièrement utiles lors de nos essais moto ! -, cette proposition de loi - qui, osons l'écrire, n'a strictement aucune chance d'aboutir - s'inspire de l'Autriche qui expérimente "depuis le 1er août 2018 les 140 km/h au lieu de 130 sur autoroute", expliquent les députés.
Moins de six mois après l'entrée en vigueur du 80 km/h sur les routes, les élus citent un rapport de l'Association des sociétés françaises d'autoroute (ASFA) publié fin août qui dénonçait les dangers de la somnolence et la fatigue, "premières causes d'accidents mortels".
Les signataires rappellent que "ces voies rapides sont cinq fois plus sûres que les routes secondaires, assurément grâce aux infrastructures entretenues, adaptées et de qualité".
Mais loin de proposer une amélioration du réseau routier - ni même la gratuité des autoroutes et encore moins leur renationalisation -, le fils de l'avionneur milliardaire souligne que "les automobilistes sont écoeurés de cette chasse constante à la contravention, d'être considérés comme des "tiroirs-caisses" et de cette réglementation qui les déresponsabilise avec des décisions moralisatrices".
"Force est de constater que, pour le moment, les seuls résultats chiffrés et connus suite à la limitation de 10 km/h supplémentaire sur les routes secondaires sont l'accélération importante du nombre de flashes, soit deux fois plus qu'avant", calculent les députés en citant les "mots plein de bon sens" de Georges Pompidou en 1966 : "Arrêtez d'emmerder les Français !"
"Si le test est concluant, je demanderai au gouvernement d’appliquer définitivement la mesure", conclut Olivier Dassault qui est par ailleurs artiste photographe et président de Génération Entreprise Entrepreneurs Associés (GEEA), une association qui vise à favoriser le dialogue entre parlementaires et entrepreneurs.
Olivier Dassault, Emmanuelle Anthoine, Julien Aubert, Valérie Bazin-Malgras, Bernard Brochand, Rémi Delatte, Jean-Carles Grelier, véronique Louwagie, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Christophe Naegelen, Alain Ramadier, Jean-Luc Reitzer, Jean-Marie Sermier, Eric Straumann, Michel Vialay et Stéphane Viry.
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