Dérivée de la S1000RR mais "bridée" à 165 chevaux pour 199 kilogrammes tous pleins faits, la S1000R ne faisait plus le poids... pardon, la puissance face à ses rivales européennes. BMW Motorrad riposte donc en 2023 en proposant une M1000R de 210 ch pour 199 kg toujours, avec ailettes et pour grands malades ? Présentation et vidéo.
208 chevaux sur la Ducati Streetfighter V4, 180 ch sur la Triumph Speed Triple RS et sur la KTM 1290 Super Duke R, 175 ch sur l’Aprilia Tuono V4 ... Non vraiment, la BMW S1000R faisait pale figure à côté de ses cousines européennes avec ses 165 ch (autant que la Yamaha MT-10 donc, et 13 ch de plus que la Suzuki GSX-S1000).
C’est pourquoi la marque allemande lâche en 2023 un nouveau maxiroadster maxisportif : la M1000R ! Nouveau vraiment ? Dans la gamme, oui, cette nouveauté est inédite et vient se poser au sommet du rayon roadster de la firme à l’hélice, comme l’avait fait la M1000RR l’an dernier chez les sportives... Cette dernière évolue aussi d’ailleurs (voir la vidéo en bas d’article), MNC reviendra dessus.
Seconde machine à porter le préfixe "M" chez BMW Motorrad, ce roadster ne se base toutefois pas sur la M1000RR mais bien "sur les actuelles S1000R et S1000RR" dévoilent les allemands qui viennent tout juste de présenter la nouvelle génération de leur "zouperbaïke" !
Contrairement à la S1000R qui se contente du moteur du maxitrail S1000XR - dépourvu de la technologie Shift Cam -, cette M1000R intègre la version "Full power" et "High Tech" du 4-cylindres en ligne de 999 cc, développe donc 210 ch et 113 Nm et prend jusqu’à 14 600 tr/min (voir les points clés en bas d’article). Exactement comme la nouvelle sportive !
Comparé au maxiroadster S1000R (avec un S pour sage ?), la M1000R (avec un M pour méchant !) sort donc 45 ch de plus, 1 Nm de moins et pèse sensiblement le même poids tous pleins faits : 199 kg. Pour faire bonne mesure, les motoristes bavarois ont raccourci la démultiplication finale (2 dents en plus derrière) ainsi que les trois derniers rapports.
Très concrètement, la "M R" abattrait le 0 à 200 km/h une demi-seconde plus tôt que la S (7,5 secondes Vs 8). La M1000R bénéficierait aussi de reprises nettement plus musclées sur le dernier rapport : il ne lui faudrait que 2,9 secondes pour passer de 60 à 100 km/h (Vs 3,3 s pour la S1000R), 2,5 s de 100 à 150 km/h (Vs 3,3 s) et 2,8 s pour monter de 140 à 180 km/h (Vs 4 !)... Sur "Autobahn ya, natürlich" !
À de telles vitesses ou de très loin, la M1000R pourra être confondue avec la S1000R à qui elle reprend l’essentiel des lignes. Cependant, la nouvelle patronne se dote des désormais incontournables ailettes : gadgets pour certains, ces appendices fourniraient un appui supplémentaire "d’environ 11 kg à une vitesse de 220 km/h", ont calculés les savant allemands.
Revers de la médaille, ces petites ailes augmentent le sacro-saint Cx (coefficient de résistance aérodynamique) de la "Machine". Pour ne pas pénaliser sa pointe de vitesse, BMW aurait heureusement trouvé la parade et propose "un saut de vent dessiné en conséquence (livré seulement avec le pack M Competition)"... Ils sont malins, "nein" ?
Monté d’origine en revanche, les suspensions électroniques (DDC optionnel sur la S1000R) doivent assurer à leur roadster une tenue de route - ou de piste à l’occasion - sans faille et sans trop de "aïes". Le look est également finement travaillé puisque la fourche inversée de 45 mm profite d’une finition "All Black". Qui fait pâlir les adversaires, donc ?
Pour rester dans l’univers rugby, Moto-Net.Com signale que la M1000R conserve l’amortisseur de direction réglable de la S1000R, qui se charge de bloquer les raffuts intempestifs du guidon... trop nombreux au goût des pilotes de développement BMW ?
La "M R" se distingue de la "S R" en adoptant le freinage de la M1000RR : les étriers bleus anodisés sont commandés par le pilote via un levier M (idem pour l’embrayage) et un maître-cylindre radial. Deux jeux de plaquettes sont disponibles : "l’un pour la route, l’autre issu du championnat du monde d’Endurance pour une utilistaion sur circuit", ajoute BMW.
Pour améliorer le comportement de son roadster "ultiMe", le constructeur allemand le dote aussi d’une paire de jantes en aluminium forgé. Mais BMW met à disposition des pistards qui jalouseraient les proprios de M1000RR, les jantes carbone de la super-Superbike, en accessoires seuls ou au sein du pack M Compétition (voire en bas d’article).
Outre ses suspattes électroniquées, ce roadster haut de gamme reçoit évidemment son lot d’assistances et réglages électroniques : ABS pro intégral (et Race ABS), antipatinage MSR, modes de pilotages Rain, Road, Race, Race Pro (1, 2 ou 3), réponse de la poignée de gaz (3 niveaux) et le frein moteur (3 également).
La M1000R profite aussi de l’inédite fonction "Brake Slide Assist" qui, "basée sur des capteurs d'angle de braquage, (...) permet au pilote de définir un angle de dérive spécifique lors des freinages, tout en glissant dans les virages à une vitesse maintenue". Étrangement, la gestion de la glisse à l’accélération ne semble pas recourir au même système que la S1000RR.
Enfin, "le style tourné vers la performance de la nouvelle M R se reflète également dans ses coloris", affirme BMW qui propose la M1000R standard dans un coloris Blanc "Light" / M Motorsport, à partir de 22 890 euros, soit 7000 euros de plus que la S1000R.
Le coloris sombre "Blackstorm" /M Motorsport est réservé à la M1000R équipée du Pack M Compétition facturé 5500 euros... La note grimpe alors à 28 390 euros, largement au-dessus des 19 999 euros demandés par Aprilia pour sa Tuono V4 Factory (20 749 euros pour une 1290 Super Duke R Evo chez KTM), mais nettement en-dessous des 33 590 euros exigés par Ducati pour sa Streetfighter V4 SP...
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