La Rocket 3 est de retour en 2019 avec des arguments de poids : un nouveau 3-cylindres de 2458 cc de 167 ch, une partie-cycle optimisée, une électronique de pointe et un poids en baisse de 40 kg ! Triumph fait également renaître sa sportive Daytona, calquée sur les Moto2 de Grands Prix.
Quinze années se sont écoulées depuis le lancement de la Rocket III - retirée du catalogue avec Euro4 - mais son aura est restée intacte : c'était la moto de la démesure avec son énorme trois-cylindres en ligne de 2294 cc, sa plastique "patibulaire-mais-presque" et sa masse imposante (plus de 350 kg).
Triumph - titillé par la Ducati Diavel - relance cette machine à sensations et ne fait pas dans la demi-mesure : son "3-pattes" grimpe à 2458 cc et revendique 167 ch à 6000 tr/mn (en hausse de "11%") ainsi qu'une ahurissante valeur de couple de 221 Nm à 4000 tr/mn !
Ce propulseur monumental (chaque piston fait 110,2 mm de diamètre pour 85,9 mm de course !) est tout simplement le "plus gros moteur de moto de série du monde", note fièrement le constructeur d'Hinckley, qui avait amorcé au printemps le retour de son "Power Cruiser" via une série limitée ultra haut de gamme : la Rocket 3 TFC.
La marque anglaise dévoile désormais les versions de grande série : la Rocket 3 R et la Rocket 3 GT, qui reprennent à l'identique la ligne et les principales caractéristiques de la luxueuse "TFC". Les différences notables se jouent au niveau de l'équipement, logiquement moins ostentatoire sur ces nouvelles R et GT.
Ces Rocket 3 R et GT sont cependant loin d'être des motos à l'économie, en témoignent leur finition raffinée et leurs périphériques racés : fourche inversée Showa de 47 mm (réglable en compression et détente), amortisseur avec bonbonne séparée ajustable en précharge, étriers radiaux Brembo Stylema, éclairage à LED, tableau de bord TFT couleurs, repose-pieds réglables. Du beau et du bon !
MNC apprécie aussi son élégant mono-bras oscillant qui renferme la transmission finale par cardan et ses repose-pieds arrière escamotables, ainsi que ses silencieux courts développés par Arrow. L'électronique n'est pas en reste avec de série une centrale à inertie qui mesure la position de la moto sur six axes pour renseigner l'anti-patinage et l'ABS.
Quatre modes de conduites font par ailleurs leur apparition aux côtés d'un régulateur, un démarrage mains-libres, une prise USB et des commodos rétro-éclairés. La Rocket 3 GT - davantage à vocation routière - embarque également de série des poignées chauffantes (option sur la R). "50 nouveaux accessoires" sont disponibles s'empresse de préciser Triumph.
L'assistant au démarrage en côte installé de série sera sans aucun doute apprécié au regard des poids à sec annoncés : 291 kg pour la R et 294 kg pour la GT ! Une masse en baisse de "40 kg" par rapport au modèle précédent selon Triumph, qui aurait gagné la bagatelle de "18 kg" uniquement sur le moteur.
Notons enfin que les Rocket 3 R et Rocket 3 GT embarquent 18 litres d'essence, que leur boîte compte six rapports et que leur entretien est espacé à 16 000 km. La GT offre plus de confort grâce à sa selle plus épaisse avec dosseret passager, son petit pare-brise et la position plus relax induite par son guidon aux branches recourbées ainsi que ses repose-pieds avancés.
Ces deux nouveautés seront disponibles en concessions en "décembre prochain", annonce Triumph France qui ne communique pas de tarifs. MNC estime la Rocket 3 R à environ 20 000 euros et la Rocket 3 GT aux alentours de 25 000 euros
Le constructeur anglais révèle aussi de manière officielle - via le dessin 3D ci-dessous - un autre salivant projet : la Daytona 765, déjà aperçue pendant son développement en début d'année. Cette nouveauté fera dans un premier l'objet d'une série limitée : 765 de ces "Daytona Moto2 765 Limited Edition" seront destinées à l'Europe et l'Asie et 765 autres pour l'Amérique et le Canada.
La référence à la catégorie intermédiaire des Grands Prix moto renvoie au statut de motoriste unique assuré depuis cette année par Triumph en Moto2 avec le 3-cylindres de 765 cc de son roadster Street Triple, en lieu et place du précédent 4-cylindres Honda.
Cette Daytona Moto2 765 sera officiellement présentée le 23 août lors du Grand Prix de Silverstone, où toutes ces caractéristiques seront alors communiquées. Celle qui succède à la regrettée Daytona 675 reprend à priori son excellent châssis et devrait développer entre 130 et 140 ch (jusqu'à 123 ch sur la Street Triple).
Cette série limitée très affûtée sera - espérons-le ! - suivie d'une version de série, conformément à la tendance suivie actuellement par Triumph (voir la Rocket 3 ci-dessus). De même, la future Daytona 765 de série fera sans doute le plein d'électronique avec anti-patinage, modes de conduite paramétrables, ABS sur l'angle, écran TFT couleurs, etc.
Pour MNC, le retour de cette moto n'est pas une surprise dans la mesure où Triumph fournit les moteurs du Moto2 : quel intérêt de s'engager en championnat du monde sans avoir de motos sportives dans sa gamme pour capitaliser sur cette image ? Le Journal Moto du Net se posait la question dès la signature du contrat en été 2017...
Triumph motoriste du Moto2 : Les explications de Triumph France
"Notre interprétation de la moto sportive, aujourd'hui, c'est la Street RS", nous avait alors répondu Eric Pécoraro. "Donc c'est cohérent d'engager son moteur en Grands Prix pour valoriser la gamme Street Triple en général et la RS en particulier", estimait le directeur marketing de Triumph France, en assurant que "pour l'instant, il n'y a pas de retour d'une sportive prévu au catalogue".
La marque change finalement son fusil d'épaule deux ans plus tard, au plus grand bonheur des fans de la "Dayto" ! Les dernières évolutions des Yamaha R6 et Kawasaki 636 vont pouvoir recommencer à trembler, de même que les MV Agusta F3 675 et 800...
"Cette nouvelle édition limitée de Daytona offre ce qui se rapproche le plus d'une véritable sortie d'usine Moto2 pour la route", prévient le constructeur britannique, qui anticipe une "forte demande pour cette moto unique".
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