Le TT a été compliqué pour Timothée Monot cette année. Malgré une météo radieuse et des essais rondement menés, le pilote moto de Brest (29) a manqué de chance en course avec ses ZX-10R et YZF-R6. Il a tout de même pris un grand plaisir à cravacher sa petite Yamaha sur le mortel tracé de l’Ile de Man... Interview.
Moto-Net.Com : Heureux, frustré, soulagé, triste que le Tourist Trophy soit fini ?
Timothée Monot: Alors... (rires) Soulagé du fait que j’ai sensiblement amélioré mes chronos : la météo a bien aidé, la moto était bonne, et j’avais énormément travaillé cet hiver pour être prêt le jour J. Maintenant frustré aussi car je n’ai pu finir qu’une seule course sur cinq à cause de problèmes techniques... Surtout sur la Superbike.
MNC : Une pensée pour Raul Torras Martinez bien sûr...
T. M. : Oui, une grosse pensée pour lui et ses proches. Je suis très surpris qu’il soit tombé, et qu’il soit décédé. Je m’avance peut-être un peu mais la section dans laquelle il est tombé n’est pas très rapide en 650 ni piégeuse, surtout pour un pilote expérimenté comme lui. À mon avis, il a connu un problème mécanique.
MNC : Comment s’est passé ta première semaine au TT 2023, celle des essais ?
T. M. : C’était idéal, la semaine d’essais a été productive ! On a pu rouler beaucoup, essayer plein de réglages sur le châssis de la ZX-10R, ce qui nous a permis d’être prêt pour la course. Suur la R6, je n’ai absolument rien fait : j’ai mis de l’essence, posé mes fesses dessus et tourné la poignée.
MNC : Et comment était ta seconde semaine, celle des courses ?
T. M. : La semaine de course a été bien moins fructueuse... On a joué de malchance. Embrayage cramé sur la Supersport en première manche, alors que je termine la seconde sans problème en roulant quasiment sur mes meilleures chronos. La 1000, c’était la grosse frustration car les essais étaient bien partis et la première course aussi, mais le bris de la chaîne nous a emmerdé plus que prévu et toute la semaine ! On n’a pas pu résoudre les problèmes... On a eu une fissure dans le carter moteur, qu’on a réparée, mais on a ensuite eu des problèmes électroniques.
MNC : Que penses-tu du nouveau format avec plus de courses, le Senior TT le samedi, etc ?
T. M. : Je trouve ça pas mal car ça permet de rouler tous les jours ou presque, de jongler entre les motos. En cas de météo pourrie, ça permet aussi de remodeler le planning.
MNC : Quel sera ton meilleur souvenir du TT 2023 ?
T. M. : Ma course en Supersport où j’avais la banane sous le casque (rires). J’étais en train de la "saigner" car une fois descendu de la 1000, la 600 ressemble à une Pocket Bike. Que du plaisir avec la moto qui saute dans tous les sens, qui guidonne mais t’en as rien à carrer, c’est un jouet.
MNC : Repars-tu de l’Ile de Man avec un petit/gros regret ?
T. M. : Un gros regret, oui. Je fais 18’ 17 avec une marge de progression que j’estime à quasiment 30 secondes... Le meilleur temps français officiel date un peu, c’est le 18’ 09 de Julien Toniutti. Or il était largement atteignable. J’aurais bien aimé remporter cette petite compétition entre français. Mais ce sera pour la prochaine fois...
MNC : Reviendras-tu en 2024 sur l’Ile de Man ?
T. M. : Justement oui, pour le TT 2024 ! Et avant cela, j’y retournerai pour le Manx Grand Prix sur moto classique : ma Yamaha TZ250... et une Superbike, que je cherche encore !
MNC : Et maintenant, tu reprends le train-train... moto-moto quotidien ?
T. M. : Je suis rentré ce matin (lundi), fatigué, on a déchargé le matériel et hop, au boulot demain matin 8h !
MNC : C’est quoi ton métier ? C’est aussi plaisant que le TT ?
T. M. : T’es fou, je suis magasinier chez Renault :)
MNC : Merci Timothée !
T. M. : Merci à Moto-Net.Com de prendre de mes nouvelles, de nos nouvelles en général. C’est super de parler de nous, et pas uniquement des cinq premiers. Comme toutes les autres compétitions sportives, le Tourist Trophy existe et continue aussi grâce aux autres participants.
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