Kymco a immatriculé 1630 scooters en France au premier semestre 2023, soit un recul de -3,7%. Le directeur général de la marque taïwanaise, Stéphane Goeury, dresse le bilan de ces six premiers mois, se projette dans le second semestre, évoque la hausse des prix et le contrôle technique...
Moto-Net.Com : Le marché français du motocycle continue de croître en 2023. Est-ce parce que de plus en plus de gens croient aux atouts du deux-roues motorisé ?
Stéphane Goeury, directeur général Kymco Lux : Restons prudents, il faut se rappeler qu’il y avait des soucis dans les approvisionnements l’an dernier sur la même période. Même si le marché annonce un chiffre positif à présent avec de meilleures disponibilités il n’en demeure pas moins que le marché est arrêté sur Paris (75). Le remplacement massif par l’électrique n’a pas eu lieu. Le côté utilitaire souffre quelque peu du fait de changements réglementaires à Paris et plus globalement du télétravail qui implique une chute des déplacements et du besoin en mobilité individuelle. Il n’empêche que d’un point de vue loisirs, le deux-roues reste attractif et relativement abordable comparativement à d’autres loisirs que sont le nautisme, le camping-car. Comme pour d’autres constructeurs, chez Kymco avec notre CV3, nous observons aussi un attrait pour la balade en deux-roues (et trois-roues donc, NDLR) un peu partout en France ce qui est très positif pour notre secteur.
MNC : Quel est votre bilan sur ces six premiers mois ?
S. G. : Le premier semestre 2023 a été calme sur la partie 125 faute de nouveautés substantielles, en revanche sur la partie maxiscooters, notre trois-roues 550 cc poursuit sur sa lancée et confirme son bon départ de l’an dernier. Avec un peu plus de 1000 unités immatriculées sur les six premiers mois, nous sommes satisfaits de ses résultats, avec des ventes homogènes sur tout le territoire. Il a une bonne rotation en magasin, son arrivée a été bénéfique pour notre réseau qui a pu compenser avec le CV3 le timide démarrage de saison de la 125, en attendant une autre importante nouveauté…
MNC : Comment s’annonce votre second semestre ?
S. G. : Nous l’espérons dynamique ! Nous avons débuté la commercialisation de la seconde génération de notre maxiscooter bicylindre AK. Repensé et redéfini à présent, le AK Premium est livrable depuis fin mai avec un accueil élogieux de nos revendeurs et des premiers clients largement encouragé par des essais presse plutôt enthousiastes. Depuis peu nous livrons également une version évoluée de notre Xciting 400 cc tandis que du côté quads, nous attendons des choses pour étoffer notre gamme et dynamiser les ventes.
MNC : La hausse des prix des motos, mais surtout celles de l’alimentaire et de l’énergie, ont-elles une répercussion sur vos ventes ? Ou sur le type de ventes (bas/haut de gamme, cylindrée, standard/accessoirisé, achat/LOA, etc.) ?
S. G. : Nous n’avons pas observé d’évolutions particulières sur les moyennes et grosses cylindrées, mais la question peut se poser sur les plus petites cylindrées qui répondent plus à un besoin de déplacement et de moyens par définition. En revanche, l’entretien peut être impacté par des arbitrages purement économiques auquel cas des révisions et des interventions seraient repoussées.
MNC : Quel(s) effet(s) a le feuilleton du contrôle technique moto sur votre activité ?
S. G. : Le contrôle technique est effectivement un véritable feuilleton mis en scène par l’Europe. Étant convaincu du bon entretien de nos véhicules par leurs utilisateurs et étant donné le faible lien de cause à effet entre des manquements techniques et l’accidentologie sur nos routes, notre position sur les bienfaits du CT est très mitigée. Cependant, je crains que nous n’ayons pas d’autres choix que de suivre les directives européennes.
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