Le bilan de la sécurité routière en juillet 2018 fait état d'une baisse des victimes de -5% (Vs juillet 2017). Prudent - toujours ! -, le délégué interministériel se garde d'établir un rapport avec l'instauration des 80 km/h sur les routes... Le mauvais état de ces dernières en revanche, pourrait sauver des vies ?
Selon les estimations provisoires de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 324 personnes ont perdu la vie sur les routes de métropole en juillet 2018, soit 19 de moins qu'en juillet 2017. Une baisse de -5,5% qui "concerne essentiellement les automobilistes et les piétons", soulignent au passage les responsables de notre sécurité routière...
"Avec 97 décès de motocyclistes et 29 décès de cyclistes le mois dernier (chiffres provisoires), la mortalité de ces deux catégories d'usagers connaît l'un de ses plus mauvais résultats depuis cinq ans", constate, sans doute amèrement, l'ONISR.
Allons, donc. Le port obligatoire de gants homologués CE par les motards et scootéristes ne serait pas aussi "payant" que la nouvelle limitation de vitesse sur le réseau secondaire ? Moto-Net.Com compte sur les experts Manhattan, Miami et Los Angeles de la sécurité routière pour mener l'enquête !
"On peut penser que les 80 km/h ont joué un rôle mais il faut rester extrêmement prudent" , a justement réagi auprès de l'AFP Emmanuel Barbe. Selon le délégué interministériel à la sécurité routière, "il faudra attendre la fin de l'année pour avoir une analyse précise de l'impact de cette mesure".
"C'est un phénomène assez connu", nous apprend M Barbe. "Quand la sécurité routière est très présente dans les débats, et c'est ce qui a été produit par les débats sur le 80 km/h, cela a un effet très positif sur l'accidentalité parce que ça conduit les usagers de la route à être plus prudents".
Selon le même responsable de la sécurité routière en France, un autre facteur protège les conducteurs : le mauvais état des routes. Un point que 92% des français souhaiteraient pourtant voir améliorer à l'avenir, sombres idiots que nous sommes !
"C'est un problème relatif en matière de sécurité routière", a cherché à démontrer Emmanuel Barbe à nos confrères de BFM (voir vidéo ci-dessous). "Tout simplement parce que les accidents qui ont pour cause unique, exclusive et directe les routes, il n'y en a pas beaucoup, à peine 3%".
Le délégué reconnait toutefois que l'état de la chaussée joue "un peu pour les motards évidemment, il (leur) faut être très attentifs aux ornières importantes même si une bonne moto passe tout à fait un trou, il faut quand même le dire"... Les motards qui se sont bêtement fait piéger par des trainées de gasoil, voire se sont lourdement blessés contre des - simples - rails de sécurité, apprécieront sûrement.
D'un point de vue global, "le paradoxe, c’est que les plus belles routes de France (...) sont 3,5 fois plus mortelles que les autres. Parce que comme elles sont belles, on y roule plus vite. Le vrai facteur de dangerosité en sécurité routière c’est véritablement la vitesse", martèle Emmanuel Barbe.
Pour réduire drastiquement la vitesse des automobilistes et motards - donc le nombre de tués - sur nos routes, le gouvernement ne devrait-il pas songer à rétrécir les départementales, éparpiller des graviers sur les nationales et doubler les barrières de sécurité... de barbelés ? (Humour noir, rires jaunes).
Non. L'état français ne fait pas - complètement - fausse route puisque la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé en mai dernier un plan de sauvegarde des routes qui fera passer le budget consacré à l'entretien des chaussées de 800 millions d'euros à un milliard d'euros chaque année. Des dépenses en hausse financées par les recettes des radars... en hausse également, ouf !?
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