Des maîtres-cylindres de frein avant fournis par Brembo en première monte sont susceptibles de dysfonctionner et font l'objet d'un rappel pour intervention. Moto-Net.Com a contacté l'importateur SEMC et les filiales françaises des constructeurs moto, Aprilia et Ducati notamment. Explications.
Brembo, spécialiste du frein auto et moto, s'est aperçu que certains de ses maîtres-cylindres pouvaient être défectueux : selon le rapport de l'organisme américain chargé de relayer les campagnes de rappel (NHTSA), des pistons en plastique (PPS ou polysulfure de phénylène) seraient susceptible de se fissurer.
"L'anisotropie du matériau du piston - en plus d'une distribution hétérogène de la porosité durant le processus d'injection - pourrait conduire à la défaillance du composant (génération de fissure) soumis à des contraintes tels que : utilisation du véhicule sur circuit, intervention fréquentes de l'ABS ou chute du véhicule", détaille la très sérieuse National Highway Traffic Safety Administration.
Si le piston vient à casser complètement (gloups !), "le freinage ne peut être effectué qu'avec le frein arrière, augmentant la distance d'arrêt de manière significative, ce qui peut augmenter le risque de blessure du conducteur et/ou de dommages du véhicule", poursuit la NHTSA.
Afin d'éviter cela, les concessionnaires américains Aprilia vont procéder gratuitement au remplacement de la pièce en plastique par une nouvelle en aluminium. Parallèlement, à l'usine italienne Brembo, les nouveaux maîtres-cylindres sont pourvus de ce même piston en alu.
Importateur exclusif des produits Brembo Racing et seconde monte en France, la SEMC signale à Moto-Net.Com qu'elle n'a "pas été alerté par l'Italie (la maison-mère, NDLR) sur des références particulières" qu'elle commercialise dans l'Hexagone.
Le matériel de première monte, fabriqué par l'usine Brembo et livré directement aux constructeurs sur leurs propres chaînes de montage, n'est en effet pas géré par l'importateur français, "sauf bien sûr en ce qui concerne les pièces détachées : kit de joints, plongeur, etc.", poursuit notre interlocuteur.
La SEMC ne dispose d'aucune visibilité ou traçabilité sur les maîtres-cylindres - les étriers ou les disques - Brembo montés d'origine sur les motos, principalement et logiquement italiennes. Moto-Net.Com a donc contacté les deux principales marques transalpines !
Chez Aprilia, les machines concernées sont "quelques RSV4 2015 et 2016, les modèles 2017 et quelques Tuono 2017", nous informe le référent technique de la marque sportive du groupe Piaggio en France, ajoutant que "la procédure classique a été mise en oeuvre avec envoi de courrier recommandé aux propriétaires concernés".
Chez Ducati, le nombre de motos touchées par cette campagne de rappel - et le nombre d'exemplaires ! - s'annonce plus important : aux États-Unis, les Panigale standard, S, R, Final Edition et Superleggera, Monster 1200 S et R, Multistrada 1200 et DVT, XDiavel S et Scrambler Café Racer sont dans le viseur de la NHTSA.
S'agissant d'éventuels rappels en France, "nous aurons une réponse la semaine prochaine car l'usine est fermée", nous avertit le responsable presse de Ducati West Europe.
Le Journal moto du Net mène également l'enquête auprès des autres constructeurs dont certaines motos sont montées d'origine en Brembo : Honda, Kawasaki, KTM, Suzuki, Triumph...
Du côté des Verts, Kawasaki France se montre rassurant : "rien à déclarer", nous signale son responsable communication, marketing et presse au sujet des sportives Ninja ZX-10R et H2, ainsi que du roadster Z1000R qui sont équipés de freins avant Brembo.
À Mattighofen, "l'usine KTM a été avertie ce lundi (1er janvier 2018, NDLR) du problème rencontré sur les modèles Ducati", explique à MNC le responsable marketing et communication des Oranges en France. "Le siège de KTM et Brembo traitent en ce moment même le dossier". Restez connectés !
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.