Quatre R nineT figurent au catalogue BMW : la standard pour les baby-boomers, la Pure pour les baby-drivers, le Scrambler pour les flambeurs et l’Urban G/S pour les baroudeurs. Mais rien pour les fans de Chopper ? Si, à condition de se tourner vers des préparateurs comme l’australien Nigel Petrie aka "Engineered To Slide"... Découverte.
Récemment éclipsé par la R18 et son "big boxer", leurs trois déclinaisons (Classic, Bagger ou Transcontinental) et leurs innombrables réinterprétations par divers ateliers de préparation, la R nineT revient sur le devant de la scène via une vidéo postée tout récemment par BMW Motorrad... et il y a un mois par sa filiale australienne.
Le constructeur de Munich relaie le "making of" d’un Chopper qui met la tête à l’envers, et pas uniquement parce qu’il roule de l’autre côté du globe. Certes, le style de l’engin ne séduira qu’une infime frange de guidon de motards. Mais la somme de travail investie dans ce projet aussi fou que long - en raison de sa complexité et de la pandémie de Covid-19 - force le respect de tous !
"Les motos ne se limitent pas à un outil de transport, elles peuvent aussi être de véritables œuvres d’art", considère à juste titre l’homme à l’origine de cette R nineT unique au monde : Nigel Petrie aka "Engineered To Slide" (ETS) à l’origine fondu de drift en auto, également mordu de descente en VTT.
Réceptionnée il y a deux ans, la R nineT Racer (version sportive disparue du catalogue, il reste peut-être encore des stocks à exploiter chez BMW !) a été intégralement démontée, le préparateur ne conservant au final que le moteur, la transmission - à cardan apparent - et le frein arrière. Rien d’autre !
"Les choppers évoquent l’époque où les choses étaient assez simples", explique Nigel, "les gens profitaient des surplus de l’armée, récupéraient ce qu’ils pouvaient pour construire quelque chose sur lequel voyager ". L’essence de la moto en somme : deux roues, un moteur, une selle et un guidon. Et un cadre, entièrement fait maison !
Naturellement, préparer une moto de 2019 à la sauce après-guerre n’a pas été une mince affaire. Si arracher tout l’encombrant faisceau a été fastoche, faire tourner le Flat-Twin s’est avéré plus compliqué que prévu : Mister Petrie a essuyé quelques échecs avant de régler convenablement le magnéto d’allumage !
L’architecture même du Boxer, à l’opposé des V-Twins américains génarelement employés sur les choppers, a conduit "Nigel les bons tuyaux" à concevoir une moto particulièrement basse dans le plus pur style custom donc, contrairement à la position de conduite qui ne respecte pas le traditionnel "feet first". Sans nul doute, l’unique point faible de sa réalisation selon MNC.
Montée sur une fourche sans fin et un "hardtail, of course", les jantes de 22 et 18 pouces sont des bijoux qui ont exigé quantité de jus de cervelle et beaucoup, beaucoup d’huile de coude ! "Le dessin était était exceptionnel (le flocon de neige lui vient des BMX des années 80, NDLR), mais les complexités à l’usiner se sont avérées un véritable cauchemar ", raconte le préparateur sur son blog.
"On a été estimé qu'une fraiseuse à 5 axes (YouTubez cela pour des heures de divertissement) passerait près de 30 heures en deux étapes de réglage sur chaque roue seulement"... et exigerait en plus des 600 $ de matière première, "environ 12 000 $ pour une paire de roues" ! "What The Flûte !"
Soutenu par BMW Motorrad Australie, Nigel Petrie avait carte blanche pour batir sa moto, mais ne disposait pas d’un budget illimité. Au final, ses roues lui ont valu 1000 $ et d’interminables heures de soudure, limage, polissage."est-ce que je serais capable de le refaire ? Probablement pas, à moins de retrouver cette passion brûlante pour produire quelque chose d'aussi unique", témoigne-t-il. Vu le bonhomme et ses réalisations, cela ne devrait pas être long... "Stay Tuned" !
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