Piaggio vient de boucler le premier semestre 2015 sur une baisse de -10,7% et totalise 3282 immatriculations. Le responsable marketing du groupe italien (qui possède aussi Aprilia et Moto Guzzi) livre ses impressions aux lecteurs de MNC. Premier bilan...
Moto-Net.Com : Après six années de constante baisse, le marché français du motocycle a renoué avec la croissance en 2014 avec +2,5% (lire notre Bilan complet du marché 2014). Au premier semestre 2015, la progression se limite à +0,8% (lire notre Bilan semestriel du marché 2015). Faut-il s'en inquiéter ?
Jean-Charles de Saint-Pastou, responsable marketing du groupe Piaggio : Après un début d'année cristallisé par un contexte politique particulier (événements de janvier) et un mois de mai défavorable (nombreux ponts), le premier semestre s'est finalement terminé avec une légère progression. Le marché poursuit ses changements structurels, avec notamment la poursuite de la baisse sur le scooter 50 cc mais surtout les bonnes performances du segment scooters 125 cc porté par les nouveautés ainsi que les motos néo-retros qui séduisent une clientèle de plus en plus large. Nous retiendrons également le dynamisme de ce mois de juin qui, nous l'espérons, se poursuivra au second semestre.
MNC : En ce qui concerne vos marques, quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois 2015 ?
J-C. S-P. : Malgré un léger recul de nos ventes dû à une année 2014 particulière (lancement du nouveau MP3), nous sommes plutôt satisfaits. La gamme MP3 confirme sa place de leader sur le marché du scooter "+ de 50 cc" avec notre produit phare, le MP3 500 ABS/ASR, qui continue de séduire une clientèle business à la recherche de sécurité et de confort de conduite.
Côté Vespa, le travail sur le repositionnement de la marque, particulièrement sur l'amélioration de la valeur perçue, nous a permis d'améliorer notre part de marché tout au long du semestre. On notera la surperformance de la GTS 300 sur le segment 126-300 affichant une hausse de +47% sur le mois de juin et qui constitue une réelle alternative aux GT classiques.
Du point de vue de la moto, ce semestre a été marqué par de nombreuses nouveautés qui ont reçu un bel accueil du public, notamment lors des essais, et qui se traduit par une hausse des ventes sur les derniers mois (+29% en juin 2015). La gamme Moto Guzzi V7 II continue sa progression sur le segment porteur des néo-retros, notamment grâce à son concept de personnalisation : le Moto Guzzi Garage qui rend accessible au plus grand nombre le monde de la préparation et par conséquent la possibilité de rendre sa moto unique.
Quant à Aprilia, le semestre est tout aussi satisfaisant grâce à la gamme V4 avec entre autres la nouvelle RSV4. Nous devons continuer à travailler, notamment sur notre image de marque et cela passe par la poursuite d'événements et essais sur piste tels que les "Aprilia Track Days" qui permettent de créer un réel dialogue avec les passionnés d'hypersportives.
MNC : Quel est pour vous le fait marquant de cette première moitié d'année ?
J-C. S-P. : Comme évoqué, le boom de la néo-retro qui fédère une communauté grandissante de passionnées et de novices à la recherche d'un plaisir de conduite pur et des valeurs simples. Notre travail sur la Moto Guzzi V7 II va dans ce sens et nous continuerons sur le second semestre à proposer une offre toujours plus complète et attractive.
MNC : Comment se présente votre second semestre ?
J-C. S-P. : La rentrée 2015 s'annonce très chargée avec l'arrivée de nouvelles offres visant à renforcer l'accessibilité de nos produits. Par exemple, l'offre Direct Ride (location longue durée) sur la gamme MP3 qui permet de rouler à partir de 69 €/mois et garantissant une reprise avantageuse au terme du contrat. Comme évoqué précédemment, la rencontre avec le public nous semble primordiale. Ainsi, nous poursuivrons les "Aprilia Track Days" avec deux rendez-vous, le 31 août et le 1er septembre 2015, sur le circuit du Mans. Pour finir, ce semestre sera également ponctué de nouveautés telles que le premier vélo à assistance électrique (VAE) signé Piaggio, qui confirme une fois de plus que Piaggio est un acteur incontournable de la mobilité en France.
MNC : Enfin, le gouvernement n'a toujours pas tranché la question du "retrofit" (lire MNC du 19 mai 2015). À quel point cette absence de réponse impacte votre activité ?
J-C. S-P. : Comme pour toute activité, une période de flottement législatif reste pénalisante pour le marché. Constructeurs et motards restent en attente d'une décision, ce qui impacte indéniablement l'activité, principalement sur le segment hypersport.
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